Forum de FilmDeCulte

Enfin vu.

J'ai pas pu m'empêcher de penser tout le long aux PATRIOTES, même époque, même volonté de dépoussiérer un genre, même portrait d'un métier avec histoire d'amour au milieu pour une meuf qui disparaît inexplicablement en plein milieu... et même univers marqué du sceau de Z (le mec, pas le film).

J'ai trouvé ça vachement bien sur plein d'aspects: le côté réaliste (DUH !), le côté chronique, le mélange des tons, l'attention presque excessive aux détails.

Malheureusement, je pense que j'ai vu le film trop tard, le découvrant après ses héritiers, LE PETIT LIEUTENANT et POLISSE surtout, mais aussi après LES PATRIOTES, moins vieux de seulement 2 ans, et pourtant tellement plus intemporel.

Parce que ça a quand même sacrément vieilli sur pas mal de points, que ce soit cette zik Philippe Sardienne à base de nappes informes et de petits "tututu!", et surtout ce jeu speedé, aux accents nasillards, aux bons mots jetés de çi de là avec un sens certain de l'efficacité et de la chute (un certain systématisme en plus dans la volonté de finir chaque scène par une blague presque hors-sujet)... On est pas dans une captation du réel de ouf non plus. D'ailleurs ça m'a fait la même chose sur L'APPÂT et CAPITAIN CONAN, sur le plan du jeu notamment. Torreton on dirait un des Tontons Flingueurs quoi.

C'est sur les détails que le film se rattrape largement, son côté un peu fourre-tout, très dense, très varié, et clairement hyper renseigné.

Bref, bilan un peu contrasté, même si je reconnais au film son immense ambition, sa réussite globale, et surtout les traces qu'il a laissé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tous les bémols que tu cites y sont.

Moi j'adore la zik, j'en suis fou amoureux (mais j'aime toujours la zik datée des Tavernier/Sarde/Sautet, passionnément).

Ce qui a vieilli tient du langage parlé et des personnages : Dodo et son look improbable chelou, Charlotte Kady et son machage de chewing-gum insupportable (elle est vraiment censée représenter un fantasme masculin ?), Torreton trop propret peut-être, gouailleur par défaut (plus puissant dans Capitaine Conan, plus sombre aussi - ça lui va mieux). Le Beauvois ou Polisse sont enroulés autour de leurs personnages et réussissent à prendre un polaroid très juste des caractères, tandis que celui-ci porte un regard autrement plus percutant sur la police, le manque de moyens, l'ère pré-informatique, le Paris des années 80-90, le début du crack etc (même si la dynamique du groupe est bien vue). Le vrai personnage intemporel, le seul pour moi qui surclasse tout le monde - y compris Polisse -, c'est Bezace. Le reste des personnages parfois, ça aurait sa place dans Les Ripoux (que j'adore hein, mais c'est une comédie pure). Faut dire que la France de ces années-là ressemblait, dans mon souvenir, vachement à ça : franchouillard, porté sur le cul, navrant quoi.

Je le dissocie complètement du Rochant quand même, même si on parle peut-être là de mes deux films français préférés (avec La Haine, La Reine Margot, Caché, Irréversible, Cyrano de Bergerac, Un air de famille, La Graine et le mulet et L'Armée des Ombres = soit 6 films sur 10 datant des années 90).

Sinon c'est marrant de voir Torreton faire référence à un sketch des Inconnus, dans le squat... comme Said dans le Kassovitz plus tard.

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I think we're gonna need a helmet.

Tiens je suis retombé dessus ce soir aussi. J'aime beaucoup Didier Bezace et globalement le cast même si effectivement c'est parfois trop écrit. C'est là que j'ai réalisé que Polisse lui doit énormement quand même. La fin avec le coup de l'adresse est d'une tristesse infinie. C'est très beau avec pas grand chose.

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CroqAnimement votre

Y avait déjà un topic les enfants.

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Ah je pensais qu'on y était, en début de page 2.
Pas tilté (moi j'ai respecté le titre, avec le ".").

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I think we're gonna need a helmet.

Ah merde j'avais fait une recherche exprès justement (mais sans le ".").

Fusionnons-les.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste