Forum de FilmDeCulte

Je viens de le revoir et je suis toujours aussi bouleversé par ce film..
Un grand film de guerre, humaniste comme il se doit, au niveau des Sentiers de la Gloire de Kubrick.
Takeshi est magique dedans, il creve l'ecran. D'ailleurs tous les acteurs sont exceptionnel dedans. Sensation d'equilibre dans le casting assez impressionant.



Magnifique

6/6

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Why there is so much trouble in this world?

Ou encore Senjō no Merī Kurisumasu pour faire genre.



Dans un camp de prisonniers à Java en 1942 s'entassent plusieurs centaines de soldats anglais, australiens, néo-zélandais et néerlandais tombés aux mains des Japonais. Le responsable du camp, l'intransigeant capitaine Yonoi, impose à tous une discipline de fer. La tension entre les deux communautés s'accentue avec l'arrivée d'un nouveau prisonnier, le major Jack Cellier, qui refuse de se soumettre...


J'ai longtemps gardé le DVD sur un coin de mon étagère, convaincu que le miracle de la liberté totale de Tabou ne serait pas réitéré, et que ce serait du Oshima un peu plus docile, plus pop, plus sympatoche quoi. Effectivement il y a ici quelque chose de plus accessible, de plus populaire dans le sens noble du terme, mais ça ne gâche en rien la personnalité du film. Le film a exactement la beauté de ce qu'il raconte : l'étrange beauté du choc des cultures. L'intelligence conceptuelle et toute crue d'Oshima vient étreindre la chaleur simple qui émane de ses personnages anglais.

Alors pour aller vite sur ce qui m'a peut-être un poil déçu, je trouve que dans sa deuxième moitié le film coule un peu trop aisément, que les relations y deviennent plus faciles, et que le face à face fasciné se fait métissage... Je suis pas hyper fan de la fin et du dernier plan, par exemple. Mais dans son ensemble, Furyo est un bain idéal duquel on ne veut pas sortir, où toute description des relations entre personnages japonais et anglais devient immédiatement jouissive - où le sordide (sadismes, fantasmes, trauma, ambiguïté) et son étrangeté sont acceptés sans le moins chichi dans la diégèse, part totalement acceptée du monde et des relations humaines, tout juste légèrement poétisés (la musique de Sakamoto qui nous pose à l'exacte bonne distance, en actant de la singularité des évènements sans en faire un drame) - bref, une certaine bienveillance. C'est un truc qui me frappe chez Oshima : impression d'un type extrêmement intelligent, d'une intelligence opaque et un peu effrayante en fait, qui n'est du coup absolument pas dominé pas son sujet, qui va pas aller jouer au "sujet brûlant" fracassant avec des thèmes a priori "tabou" qu'il semble regarder avec un détachement total... Les écarts de folie deviennent chez lui compréhensibles, naturels, voire logiques. Il suffit que le film nous place du côté des personnages "normaux" (le gradé anglais buté, le gradé japonais qui vient signifier que la fête est finie) pour qu'on sente à quel point le film a réussi à nous mettre en phase avec cette série de personnages qui agissent comme de doux psychopates, qui sont rentrés dans un système relationnel adapté à leur propre fantasmagorie.

C'est dingue au final comme ce film, pourtant tellement outré, m'a semblé "doux" et accueillant. On parle souvent d'homosexualité pour le film apparemment, et évidemment c'est même pas caché, mais j'ai finalement l'impression que chez Oshima "l'homosexualité" tient plus à une sorte de fascination pour le charisme de l'autre. D'admiration ? Je ne sais pas, mais ces espèces de revirements, réconciliations, coups d'éclats, constants échanges de regards, m'ont moins donné l'impression d'une histoire d'attirance (de truc refoulé, pulsionnel) que de relations simplement amoureuses, ou du moins tendres, dont le personnages magnifique de Tom Conti serait en quelques sortes le point central.

Bon bah voilà, ça fait longtemps que j'ai pas posté sur un film, je suis brouillon. Mais quand même, ce cinéaste, quel talent du feu de Dieu... Ça c'est de la mise en scène, putain.

Oshima c'est du tout bon.

Je vous conseille son film ou Charlotte Rampling tombe amoureux d'un chimpanzé. Sur un sujet casse-gueule, c'est tout simplement génial.

Pour la petite histoire, la scène dans la gare de Kuala Lumpur a été tournée là où j'habite. *voilà voilà*

J'avais moins aimé. Dans le principe c'est le même trip, mais j'avais trouvé ça un peu mou et chiant, de souvenir. Un peu vieilli (quand Tabou fait extrêmement jeune)


C'est votre vrai gare ? L'impression qu'en dehors de France, tout le monde vit dans un film...

Toutafé! Le motif sur les mosaiques est inimitable