Forum de FilmDeCulte

1939 me disent la cinémathèque et wiki, 1942 me dit imdb.
Titre VO : Mulan congjun. Titre international : Mulan Joins the Army.
Le titre français est une traduction littérale, y a pas de titre français "officiel"...



Oui bah j'ai pas pu trouver mieux.

Déguisée en homme, une jeune fille part à la guerre contre les Mongols à la place de son père.


Je ne sais pas si c'est une convention des adaptations cinématographiques de la légende, ou si c'est une particularité de ce film, mais le truc qui surprend le plus c'est le fait d'avoir traité cela sur un mode avant tout comique, voire potache. Le film est mené avec une bonne humeur volontaire, parfois trop forcée, et les péripéties sont marquées par une win continuelle... Il y a sans doute là-dessous des questions patriotiques : en 39, les japonais sont encore présents sur le territoire, et le nationalisme utilitaire du film, assez subtil et pas gênant cela dit (c'est assez rare pour être signalé), est sans doute pour beaucoup dans cette tonalité apposée à un récit qui semblerait plutôt appeler le sentencieux du conte, ou le drame.

L'ensemble frappe d'abord par ses imperfections (quoique le mauvais état de la copie laisse planer un doute), sa gaucherie et ses maladresse. Mal scénographie, mal structuré, le récit avance de façon assez arthritique, petite scène close après petite scène close, gag laborieux après gag laborieux. Néanmoins, au premier tiers, une fois que Mulan a quitté le foyer, le film prend de l'ampleur et devient très agréable à suivre. Le double-décor garnison-désert, où sont censées se jouer 12 années bourrées d'ellipses floues, abstrait considérablement le récit qui prend de plus en plus des atours de fable (ce qu'avait déjà amorcé le village, résumé à deux-trois maisons et à l'annonce d'une frontière assaillie).

Ce ne tient peut-être pas qu'aux parti-pris de ce film, cependant : il y a un truc que ressens de manière récurrente dans ce que je découvre des premières générations du cinéma chinois - et j'ai pas encore mis le doigt dessus, ne serait-ce parce que je n'en ai juste rien vu (4 films !). Un côté "rond" : situation simples et sans éparpillement, enjeux exposés dès le début de la scène, contentement à filmer les visages. C'est encore flou, mais il y a des passages qui me semblent assez parlants en ce sens : par exemple cette longue scène de mairvaudage, pas loin de la fin, qui profite de toute la sympathie engrangée pour ses deux persos principaux, et qui prend plaisir à rester longuement avec eux, à les regarder chanter des chansons, à observer le visage de l'actrice (jusqu'ici si crispée dans ses rictus comiques) s'éblouir en écoutant l'homme qu'elle aime chanter... J'extrapole trop, mais c'est un fonctionnement de scène (dans l'ordre des priorités qu'elle se donne, dans son attachement à des choses sans strict intérêt dramatique) que je n'ai pas l'impression de voir dans d'autres cinématographie, à cette époque.

Globalement, le film n'a pas du tout les épaules d'un classique-emblême de sa cinématographie, mais il est sincèrement plaisant à suivre passées ses premières scènes foireuses, et finit par réussir à communiquer sa bonne humeur si recherchée.

Et ça m'a grave donné envie de revoir Mulan, tiens.

lol, justement j'ai brièvement cru que tu parlais d'une suite DTV du dessin animé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

perso j'ai trouvé ça nul à chier.
Je me demande si c'est considéré comme un classique du cinéma chinois ou si il a été retenu dans ce cycle uniquement parce que Disney a fait connaître la légende en Occident.
Je me demande aussi dans quelle mesure le contexte politico-guerre a pesé sur la production ou si la fausseté totale de la mise en scène est un symptôme culturel (opéra de Pékin et compagnie, je n'y connais pas grand-chose).


c'est quand même typique du cinéma des années 30, avant que les genres ne soient complètement verrouillés. cf films de Hiroshi Simizu, Jean Boyer, John Ford, Marcel Pagnol...

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skip mccoy

Je suppose que c'est l'un des seuls gros films de la période, qui n'en compte quasiment plus (tous les titres que je connaissais, hormis Printemps d'une petite ville, étaient pré-36), si je dis pas de conneries à l'époque tout le monde est parti à Hong-Kong. Gros succès à l'époque aussi apparemment, et première bonne adapation de la légende, si j'en crois ce que j'ai lu en vitesse sur le net hier soir : tout ça explique peut-être qu'il soit là.


Tu parles du jeu ? Sinon je saurais trop te dire, mais tu as peut-être raison pour le contexte. La Route, qui a une mission politique, avait déjà ce côté faux, La Divine et Printemps dans une petite ville non.


Ah ok. J'avais dans la tête les comédies américaines déjà farcies de circonvolutions, par exemple, la différence m'interpellait.

ok merci


je parle du jeu mais aussi des décors, des costumes, des accessoires, de la lumière...qui font très "spectacle de fin d'année d'école primaire". La divine, oui, c'était beaucoup plus réaliste et épuré, mais c'est pas du tout le même genre de film.

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skip mccoy

Sinon il est vachement bien ton blog Skip ! Même si c'est dommage que tu n'y chroniques pas aussi les films plus connus que tu vois.

merci c'est gentil.

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skip mccoy

Oh, Welcome Back Skip


(un peu comme si Kadhafi revenait à la vie)

Un des cycles de la cinémathèque que j'aurai bien fait si j'avais le temps.