Forum de FilmDeCulte

Chez Veber, le meilleur, ce sont les dialogues. Ils vieillissent bien, les rares jeux de mots tiennent le coup, la structure est intemporelle. Moins fleuris que chez Audiard, mais aussi plus simples. Moins d'aphorismes heureux, plus de punch lines au sens américain du terme.

C'est en particulier son travail de dialoguiste qui me ravit quand c'est bien fait ; mais si j'adore ses dialogues de Peur sur la ville de Verneuil (sérieux), je dois admettre qu'Audiard maniait mieux les mots, y compris dans le carcan hors-comédie (les dialogues du Garde à vue de Claude Miller sont sublimes).

Mais dans la comédie, outre les Audiard, c'est Le Dîner de cons qui a replacé le dialogue à l'honneur. Grand succès populaire, voilà le film qui a longtemps - et presque immédiatement - cristallisé toute la haine envers la comédie française, très injustement à mon avis (tout comme Bienvenue chez les Ch'tis n'avait rien de détestable, à part son succès immérité et le buzz insupportable). Contrairement au Boon, ici il y a un véritable travail d'orfèvre du dialogue, hyper structuré, trop pour certaines personnes qui restent hermétiques au ton théâtral du script. Moi, j'aime assez. Je ne pourrais clairement pas m'en contenter, mais je n'ai rien contre, lorsque c'est réussi.

Veber se réclame de Wilder, mais le problème c'est que Wilder savait tenir sa caméra, un minimum. Ici le découpage est pauvre, mais honnête, dicté par les répliques, ni plus ni moins. Nous sommes conviés à tourner la tête d'un personnage à l'autre comme l'on suivrait une partie de tennis, faut pas chercher plus loin. C'est à la fois déprimant et reposant, tout dépend de l'humeur.

Reste un Villeret absolument in fire, possédé par ce rôle abominable.

4,5/6

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I think we're gonna need a helmet.

La difference me paraît surtout thematique. Wilder s'est essentiellement interesse dans ses comedies aux rapports homme-femme, sur lesquels il en savait long. Weber c'est plutot une sorte de running gag sur les rapports homme-homme, sur lesquels il ne dit dans le fond pas grand chose. Cela dit, j'aime bien ses premiers films...

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N'écoutez pas Film Freak

C'est le même principe que Le Goût des autres, sans la morale pesante, mais avec moins de talent pour la dissimulation, et plus de goût pour le divertissement.

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Ah ?
Je n'avais pas trop l'impression, en général c'est justement un des films qui ressort spontanément quand on demande le nom d'une bonne comédie française de ces dernières années.

Au contraire des trucs comme visiteurs 2, bronzés 3 etc... qui ont fait beaucoup d'entrées mais que peu de gens ont réellement aimé.

Il ne me semble pas avoir trouvé de gens qui considérait le diner de cons comme une merde.

Pas dans le sens où le film est considéré comme une merde, effectivement. Plutôt comme la comédie modèle des années 80-90's, période révolue. Pour moi ce film marque la fin d'une ère, celle de la comédie polie, bien ficelée et propre sur elle, charpentée et dialoguée comme une comédie à papa (même si troussée avec un certain talent de timing comique, d'écriture et d’interprétation). Et il me semblait que c'était une idée largement partagée.

Et il est vrai que le film de Veber marque un tournant, puisque par la suite, ce sont justement les comédies sociales et morales du duo Jaoui-Bacri qui vont prendre le relais, avant de disparaître à leur tour pour quelque chose de plus diffus. Lorsque le film de Boon explose, on évoque deux héritages possibles : le duo Bourvil- De Funes et les films de Fernandel. Effectivement, plus personne ne tente de comédies à la Veber, ni de comédies à la Jaoui-Bacri. Or ce sont pourtant les deux récents modèles qui ont réussi à allier le succès populaire et une écriture de qualité - que l'on soit réceptif et/ou allergique ou non à leur tonalité.

Les succès populaires des années 2000 en termes de comédie font frémir :

- Astérix 1 & 2
- Les Bronzés 3
- Taxi 2 & suites
- Camping 1 & 2

Il faut remonter à 2001 et Amélie Poulain pour trouver une proposition différente, et force est de constater que malgré ses défauts, Bienvenue chez les Ch'tis est née d'une entreprise moins commerciale et plus sincère que les succès ci-dessus.

Bien sûr, on trouve aussi de jolies surprises pour le genre (les Hazanavicius, les Podalydès) mais il y a clairement une perte d'un certain savoir-faire d'écriture (adios les Veber, les Bacri, les Leconte, les Yves Robert, les Blier) au profit de grossistes peu talentueux (Onteniente, Besson, Berbérian).

Quand je revois Le Dîner de cons et surtout La Chèvre, je trouve ça triste que ces films aient complètement disparus.

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Oui, même si le succès me parait totalement exagéré, autant que ça soit tombé sur les ch'tis que sur les autres que tu cites...
Ca n'est certes pas une tuerie, mais comme tu dis c'est sincère.

Accessoirement je ne trouve pas que ça soit juste la comédie française qui se porte mal...

J'aime assez le cinéma français actuel dans son ensemble. Il doit y avoir 10-20% des films qui me parlent ou me plaisent, mais il me semble que c'est nettement plus qu'il y a 10 ou 20 ans. Mais c'est peut-être uniquement une impression.

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En fait c'est plus la comédie en général que je visais plutôt que le ciné français en général

Ah.

Il est certain que pour retrouver un film comme Un Jour sans fin, va falloir se lever de bonne heure. Et si tu es allergique au style Apatow, tu dois être bien malheureux. Moi aussi il me manque actuellement quelque chose qui me fasse profondément marrer... je dois remonter à 2006 pour trouver une comédie dans mon top de l'année (Borat) - et encore ce n'est pas grâce à son écriture - et 2005 pour tomber sur la dernière comédie française à m'avoir fait vraiment rire (Ma vie en l'air). Ce sont finalement plus les documentaires socio-politico-comiques qui m'offrent le plus de garantie (les Michael Moore, les Pierre Carles).

J'aimerais bien débuter l'écriture d'une comédie d'ailleurs, pour mesurer à quel point c'est difficile.

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Le film Le Diner de Cons était amusant, mais ça ne me fait pas rire trop fort. Il y avait du dialogue spirituel, mais ce n’était pas hilarant. Le cadre du film m’ennuyait. Je comprends que le film était basé sur une pièce, mais il aurait été plus intéressant si le cadre a changé un peu. La version américaine, Dinner for Schmucks, était très ridicule, auprès de la version française qui était plus réaliste.