Y a très probablement plus personne qui avait encore un quelconque espoir de voir John Singleton refaire un film, qui plus est un film divertissant, et encore moins un film intéressant, mais malgré tout, je ne peux qu'être déçu devant ce film au développement et à la production accélérée, vraisemblablement monté dans l'unique but d'exploiter la célébrité - éphémère, espérons-le - de Taylor Lautner.
Script "original" écrit par un premier venu, acheté trop cher par le studio et immédiatement tourné, Identité secrète aurait pu être le genre de petite bombe sortie de nulle part sur lequel un réal se jette parce qu'il lui permet de revenir sur le devant de la scène avec un film d'action diablement efficace, et c'est plus ou moins ce que j'attendais lorsque Singleton s'est attaché au projet. Après tout, Shaft et Quatre Frères ont du style et de bonnes petites scènes d'action. Je pensais que ce serait un peu un autre 2 Fast 2 Furious pour le cinéaste, un tremplin décomplexé pour s'amuser et prouver aux studios qu'il peut gérer des petits blockbusters.
Il n'en est rien.
A partir d'un postulat de départ qui a dû se pitcher à merveille comme "Jason Bourne version teen", le script ne propose strictement rien d'intéressant. Pas la moindre scène d'action concept, pas même un twist un tant soit peu renversant. L'impression de voir un Steven Seagal, ou un Direct-to-NRJ12 comme dirait le Cow-boy. Le plot-point qui lance l'intrigue met la crédibilité à épreuve et cherche à noyer le poisson dans une course-poursuite avec son cahier des charges respecté à la lettre d'une banalité confondante. On court, on se cache, on se bat, une info, on court, on se cache, on se bat, etc. Je passerai sur l'amourette à tendance franchement ridicule sur la fin...
Un classicisme qui aurait pu être transcendé par la mise en scène mais à deux plans près, y a quedalle. L'action est anodine, la réa est anonyme. Comme le scénario.
Et comme les acteurs. Sigourney Weaver et Alfred Molina cachetonnent comme jamais dans un film où on essaie de nous faire croire que Maria Bello et Jason Isaacs, les seuls qui font un peu d'effort, ont enfanté Taylor Lautner. Et non parce qu'en fait toute l'action du film se dirige vers un super méga caméo du vrai père de Lautner dans le film qui n'est autre que...Dermot Mulroney. Je t'aime bien, Dermot, mais tu n'es pas un acteur suffisamment célèbre pour mériter un caméo teasé de cette manière tout le long... Et puis Taylor Lautner bon bah...dans le premier Twilight, je trouvais dans son faciès une sorte d'air de Matt Damon indien...mais en regardant ce film, j'ai réalisé qu'il me rappelait Schwarzenegger. Cette même tête de con quand il sourit...mais sans le charisme le reste du temps. Le corps même de Schwarzie est une icône, ce qui justifie qu'on ait essayé de construire des films autour de lui (et ceux qui ont essayé alors qu'ils ne s'appelaient pas Cameron, Milius, McTiernan ou Verhoeven ont échoué).
Le jour où l'Homme aura inventé un robot capable d'écrire et de mettre en scène un film, ce film ressemblera à Identité secrète. Avec des acteurs-robots comme Taylor Lautner.
0,5/6
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