Forum de FilmDeCulte

A l'epoque des conquistadors, les amours de Don Rodrigue et de Prouheze dont l'accomplissement, impossible sur terre, est reporte a l'Au-dela.

Je suis moins expert que Tetsuo en Oliveira, j'ai dû en voir 5 à tout casser, mais ce soulier de satin est une pure merveille et le meilleur que j'ai pu voir de lui. Tout d'abord c'est vraiment pour public averti, on est en face d'un projet monstrueux de 6H50 qui est vraiment du théâtre filmé au sens propre du terme avec un jeu théâtral des acteurs, des décors fixes en carton pâte et des lieux "fixes". Oliveira se confronte au cinéma à la littérature de Claudel pour, paradoxalement, mieux interroger le cinéma en les opposant à ces deux autres arts. C'est vraiment un travail d'introspection et de réflexion par rapport à son art cinématographique et les frontières avec les autres arts que questionne Oliveira. En cela la démarche du cinéaste est passionnante et tout le long la manière dont se côtoie les 3 arts est fascinante.

Tout d'abord, il y a un plaisir immédiat du texte de Claudel. C'est une romance très premier degré à l'ancienne, où l'amour et le malheur vont avec l'honneur, le texte est magnifique et la manière très neutre dont il est déclamé, la mise en scène d'Oliveira, il y a une manière très subtile de le mettre en valeur et on se sent porté, comme rarement au cinéma, par la puissance poétique du texte qui est déclamé à nos oreilles. Oliveira accentue à l'écran les caractères littéraire et théâtral de l'oeuvre par un dispositif rudimentaire de décor et de mise en scène un peu artisanale qui va de tableaux scéniques à d'artifices visuels baroques. Un parti pris assez étonnant mais qui est payant et ne fait que ressortir le lyrisme et la puissance du texte de Claudel. Etrangement, il explose et n'est rendu que plus beau.

Bref film unique, chef d'oeuvre pour ma part qui ne se prive pas en plus de piocher du côté de Méliès (la lune) et j'admire l'inventivité d'Oliveira. Je suis pas expert des acteurs portugais, mais j'aime aussi beaucoup Cintra, dans le rôle de Rodrigue, qui est un acteur formidable.

5-6/6

Bravo Abyssin de t'être lancé là dedans. Vu le soulier de satin au théatre par Olivier Py il y a quelques années (en gros tu restes toute la journée), sacré expérience (endurance des spectateurs et des acteurs, texte magnifique).

Peut-être un des plus grands acteurs vivants.

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N'écoutez pas Film Freak

Réplique génial de Guitry en sortant de la première : "Heureusement qu'il n'y avait pas la paire..."

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N'écoutez pas Film Freak

Il m'arrivait de revenir en arrière pour réécouter des tirades tellement le texte est magnifique. Finalement j'ai dû passer 8 heures devant le film.
La pièce de théâtre dure 10H30, non? C'est moi qui t'envie, l'expérience théâtrale doit être marquante.

Romance très premier degré à l'ancienne, je ne crois pas même si on sent l'influence de Racine. Claudel souffre du fait que le christianisme n'ait pas l'ancienneté du mythe grec, soit lui-même "moderne" et n'a que la durée pour tenter d'égaler le mythe et faire perdre à la foi son abstraction. Et le dépouillement chez de Oliveira est le contraire d'une forme d'archaïsme.

Et enfin agoniser avec ses souvenirs crucifié sur le mat d'un bateau fantôme dans les Molluques ce n'est pas de la "romance"

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

C'est attirant, ça...



Ah, finalement non.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Premier degré dans le sens plutôt naïf. L'amour à fond avec tous les sentiments à fond allant jusqu'à la mort. Il y a une pureté sur ce plan qui ramène au théâtre classique qui peint l'amour de manière tragique, amour impossible.

C'est structuré en 3 parties, donc tu peux te le mater comme une trilogie si ça fait passer la pilule.

Ca change tout alors !

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Et encore, Oliveira voulait initialement faire une version de plus de 10 heures mais la production a opposé son veto, histoire qu'il y ait quelques spectateurs en salles.