Forum de FilmDeCulte

Un superbe film de Minnelli, chroniqué il y a de cela presque trois semaines sur Zero de Conduite.



Le producteur Harry Pebbel fait venir dans son bureau Georgia Lorrison, grande vedette de l'écran, Fred Amiel reconnu comme l'un des meilleurs réalisateurs d'Hollywood, et James Lee Bartlow, qui vient d'obtenir le prix Pulitzer pour son dernier roman. Pebbel attend un coup de téléphone de Jonathan Shields, qui se trouve en Europe. A ce nom, chacun se souvient de son passé et de sa rencontre personnelle avec Jonathan Shields.

Je me suis mis assez tardivement à la filmographie de Vicente Minnelli dans ma “carrière” cinéphilique. J’ai commencé avec Les ensorcelés. Grand bien m’en a pris puisqu’il est généralement considéré – et à raison – comme le film le plus abouti de son auteur. Voyons donc de plus près voulez-vous.

Qu’il s’agisse de Fred, le réalisateur, de Georgia, la star, de James Lee, le scénariste, ou de Harry, le producteur, tous doivent leur(s) réussite(s) à un seul homme, Jonathan Shields (Kirk Douglas). Pourtant chacun d’entre eux a été humilié, trahi ou dupé par celui-ci et lorsque l’heure vient pour Shields de leur demander une dernière faveur, une participation à un dernier projet ensemble, tous refusent. Minnelli donne ainsi l’occasion à chacun des trois personnages installés dans le bureau du producteur de se remémorer leur rencontre avec celui qu’ils détestent désormais tous, pour des raisons diverses. Le portrait qu’ils font chacun leur tour de Shields est d’abord celui de quelqu’un d’enjoué, d’affable, d’amical. Petit à petit, l’homme se révèle être un parfait arriviste.

Un tableau à charge contre Hollywood signé Minnelli. Tout y est parfaitement exact. Des mouvements de caméra à la narration (les flash-backs très à la mode à cette époque, prenez les films de Mankiewicz tels que All About Eve et A Letter to Three Wives ou bien encore Rashômon) en passant par le portrait au vitriol d’un certain type de producteur. On retiendra les prestations superbes de l’ensemble des acteurs, Kirk Douglas, Lana Turner et Dick Powell en tête. A noter enfin, le clin d’oeil, précieux pour le cinéphile, au Cat People de Jacques Tourneur réalisé 10 ans plus tôt.



The Bad and the Beautiful en VO.

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zdc

Le producteur Harry Pebel convoque dans son bureau Georgia Lorrison, une grande actrice, Fred Amiel, un jeune réalisateur, et James Lee Bartlow, un écrivain. Pebel attend un coup de téléphone de Jonathan Shields. Celui-ci a permis à ces trois personnes d'accéder au rang de star mais s'est parfois mal comporté avec elles. Aujourd'hui en difficulté, il leur demande de l'aider.

Voilà un bail que je voulais le voir celui-là, après l'avoir raté 642 fois lors de sa reprise à l'action christine. Et c'est du travail d'orfèvre, virtuose dans sa manière si ironique de décomposer les simulacres d'Hollywood et de ses films de studios, outils de manipulation par l'alcool, l'adultère, la mort et les aléas du star system, tout en débordant d'un respect sur les artisanats du métier. Kirk Douglas en producteur salaud est idéal dans cette petite mécanique scénaristique des trois films dans le film racontant une rencontre, son apothéose puis son pourrissement, culminant dans la scène de voiture de Lana Turner.
5/6