Forum de FilmDeCulte

Noël 1877, Elisabeth d'Autriche fête ses 40 ans. Femme de l'empereur d'Autriche, elle n'a pas le droit de s'exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle doit suivre un régime rigoureux de jeûnes, d'exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Etouffée par ces convention, avide de savoir et de vie, Sissi se rebelle de plus en plus

Beaucoup pensé au Marie-antoinette de Sofia Coppola. Avec Corsage, on est complètement dans la mode du faux biopic (Jackie, Spencer) et Kreutzer va plus se concentrer sur la femme et ne pas hésiter à prendre des libertés avec l'histoire. Comme cette magnifique idée des passages en cinématographe où Kreutzer change l'histoire du cinéma. On est ici dans une vision moderne de Sissi, exit la gourdasse jouée par Schneider et bienvenue à une vision romantique et plein de mélancolie de la princesse. Exactement comme dans Marie-Antoinette, on va apprendre que la vie de princesse c'est pas la joie entre le mariage arrangé avec un mari qui ne l'aime pas, l'ennui, son rôle de potiche,.. rien que du classique pour ceux qui ont vu le Coppola.

Le film a beau réussir son programme, il est malheureusement un peu trop maitrisé dans sa forme. Il y a des moments où une certaine stylisation envahit l'écran et offre des moments planants. Principalement grâce à un très bon travail sonore. L'utilisation de la musique de Camille, les moments de cinématographe, la fin quand Kreutzer se lâche, c'est assez réussi à l'écran mais malheureusement pas assez présent. J'aurais aimé que Kreutzer pousse encore plus loin le curseur de la stylisation. Un peu comme dans le Coppola (dernière fois que je le cite) mais là avec le style bien personnel que Kreutzer montre par moment. Heureusement, Vicky Krieps compense en incarnant avec style sa Sissi. Je vais pas m'étendre, elle est juste exceptionnelle.

Kreutzer arrive quand-même à insuffler une touche spleenatique assez séduisante. Corsage est avant tout un film d'atmosphère, le film tient sa note jusqu'à la fin et la mélancolie de la princesse est touchante. Bref, globalement aimé, il y a des jolies choses à picorer mais Kreutzer en garde un peu trop sous la pédale. Film beau mais trop maitrisé comme le corset de l'assistante de Sissi qui la remplace dans une cérémonie.

3-4/6