Forum de FilmDeCulte

Yo tous !

J'essaie, en vain, de trouver une scène de film violente qui soient régie par un certain nombre de règles de représentation. En gros, une scène où 1) la violence est réelle, difficile (pas juste théorique), mais où 2) le cinéaste ne fait pas n'importe quoi avec, ne nous l'envoie pas à la gueule n'importe comment, ne nous soumet pas avec. Où il nous trouve une place précise, une configuration précise qui nous permet de la recevoir correctement.

Des cinéastes comme Hitchock ou Lang seraient d'évidents candidats sur le pan éthique de la question (j'avais l'habitude d'utiliser une scène de Rossellini, en l’occurrence), mais aucun d'eux n'est très oppressant (= réellement violent, effrayant) pour le jeune élève d'aujourd'hui...

Si vous avez des idées, je suis donc preneur !

Ta définition est tellement vague (à mes yeux) que j'en serai bien incapable...

_________________

Michael Haneke t'embrasse fort, et te propose de voir ou revoir son extraordinaire Funny Games.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Elle est vague parce qu'il n'y a pas de règle (choses à montrer / ne pas montrer dans l'absolu), mais une configuration propre que va inventer chaque cinéaste pour l'occasion. Un exemple bateau : si un cinéaste sous-entend une scène de torture hors-champ pendant 2 minutes, et que soudain il te met un gros plan de dent arrachée sans prévenir, il trahit les règles du jeu (= le pacte) qu'il a posé avec toi. Ce qui peut produire des choses aussi bien sûr. Mais je cherche surtout des façons complexes et réfléchies de nous soumettre la violence, autrement que dans un rapport de jouissance brut (surenchère ludique, esthétisation pour en neutraliser l'impact, etc).

Ce sera une solution de repli si je trouve rien, Haneke. Mais la dimension culpabilisatrice et moralisatrice que ça prend souvent chez lui me refroidit un peu pour en faire un exemple.

Donc tu n'as pas vu Funny Games. Tout le film tourne autour de ta question. Et c'est grandiose.

Regarde son film autrichien. La version US est très bien aussi, mais la première a quelque chose de puissant.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Sisi, vu, même si par bouts (on avait déjà parlé dans le top haneke, non ?), mais je conserve le sentiment d'un film tout entier construit pour me faire la leçon. C'est en tout cas comme ça que je le ressens, et du coup je me sens pas très à l'aise pour le travailler et le promouvoir si je sens pas moi-même la séquence...

Moi j'étais à fond dans le film, sans me soucier du réalisateur. Il s'adresse ouvertement au spectateur à un moment, mais le reste est assez sensationnel.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Chez Cronenberg (History of violence) ?

Irréversible?

_________________

A History of Violence?

Play de Ruben Ostlund ?

_________________

*

Salo ?

_________________

*

J'avoue que l'on va rapidement vers une distinction bon et mauvais chasseur.

Dans les films récents, tu as bien sûr The Great Ecstazy of Robert Carmichael et ses deux scènes chocs, la première est un viol hors champ, la seconde une longue agonie. On retrouve la même première scène dans Despues y Lucia de Michel Franco.

J'aurai bien pensé à come and see, mais je ne sais pas si ça correspond précisément à ce que tu cherches.

_________________
ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.