Art Core a écrit:
Puis j'ai trouvé ça hyper mal écrit, comme dit QGJ le perso principal est pas du tout tenu et bien caractérisé. Le mec oscille entre opportuniste total et sincèrement concerné, ça marche pas vraiment.
Ça n'est pas ce que dit QGJ.
Qui-Gon Jinn a écrit:
un coup il est bête à manger du foin, un coup il semble hyper investi mais à côté de la plaque.
Il y a donc bien une ligne claire dans son perso, qui ne brille pas par la profondeur de son engagement (voir la séquence avec la brigade anti-négrophobie - un nom du genre dont je ne suis pas sûr de bien me rappeler - où il est incapable de dater l'indépendance d'Haïti). Le mec est clairement un peu benêt, s'est monté le bourrichon avec son idée de marche des noirs absolument pas préparé (il détermine ceux qui pourront y participer lors de la soirée chez Joey Starr, se rend compte plus tard de la bourde que d'avoir exclu initialement les femmes...).
Quand tu parles d'opportunisme Art Core tu fais références à
Black dentiste dans lequel il accepte de tourner? Dans ce cas c'est parce qu'à ce moment du film il a fait une croix sur sa marche, et que le côté pseudo-engagé du film que lui vend Fary a fini de le convaincre. Autrement je ne vois pas d'autres moments qui justifie qu'on le qualifie d'opportuniste.
Art Core a écrit:
Pareil première scène il va voir Claudia Tagbo puis après on comprend que sa marche est réservé aux mecs, ça a pas de sens. Puis à la fin sa meuf, blanche, vient à la marche alors qu'il est dit tout le film que c'est réservé aux noirs. Sans parler en effet du retour du père final totalement wtf en mode "feel good movie" pas du tout mérité.
Là c'est un peu de la mauvaise fois. Lorsqu'il décide de reprendre l'idée de la marche, après l'avoir quasiment laissée tombé, il est évident qu'il n'est plus dans le même état d'esprit. Rien d'étonnant à ce qu'il l'est "ouvert" à bien plus que les hommes noirs à la peau ébène et cheveux crépus.
Film Freak a écrit:
Lohmann a écrit:
Aucun parallèle à faire avec Get out?
J'en vois pas vraiment.
C'est en tout cas très intéressant de les comparer je trouve, parce que de là vient clairement les retours très négatifs de certaines personnes noirs. D'un côté aux US tu as un mec qui joue à fond le côté communautaire (mais pas que, il y a également une dimension individualiste propre aux US qui est plus difficilement transposable en France), y oppose les noirs contre les blancs en intimant aux premiers de s'émanciper des seconds en renversant le rapport de force, quand Zadi décide de tourner en dérision les mouvements communautaires et nous explique que ceux qui en font le plus sont peut-être ceux qui paraissent être le mieux intégré dans la société blanche (scène par ailleurs bien nul avec Omar Sy). J'imagine aisément que certains trouvent la pilule particulièrement dure à avaler.
Abyssin a écrit:
Zadi démonte justement toute cette hystérie identitaire et en prend le total contrepied. Il montre les contradictions, paradoxes et bêtises de ces mouvements décoloniaux, antiracistes racistes, communautaires malsains,...d'où ces accusation de racisme qui doivent être du troll.
Je ne suis pas particulièrement au fait des discours et actions portés par tous ces mouvements, mais les réduire à des contradictions, des paradoxes et des bêtises me semble bien présomptueux. Ne serait-ce que dans décoloniser le arts où je connais certaines personnes qui y sont très actives, ce qu'ils disent et font me semblent loin d'être inutile. Dans les années 60 quel aurait été ton discours vis-à-vis des Black Panthers?
Sinon, j'ai peut-être l'air d'avoir apprécié le film , mais j'ai tout de même un avis plus que mitigé. Il fonctionne par intermittence (avec de longs moments où ça ne marche pas du tout), certaines séquences sont beaucoup trop longues et peu drôles à mon goût (l’engueulade Lucien Jean-Baptiste/Fabrice Éboué que certains semblent pourtant avoir apprécié, la scène avec la journaliste chez Joey Starr et j'en passe), mais il y a tout de même des petits moments de lucidité ou de vacherie un poil plus poussé, où Zadi assume mieux son côté poil à gratter (les paroles de la chanson qu'il a écrit pour son duo avec Soprano, qui invite l'Afrique à laisser aux blancs les thématiques écologiques pour mieux se concentrer sur son développement économique, la visite surprise chez Dieudonné qui est devenu le révélateur ultime des limites que l'on est prêt ou non à dépasser). Mais c'est globalement trop peu. Au final le film emporte tout de même le morceau parce que Zadi développe un énorme capital sympathie, mais il aurait fallu éjecter au minimum la moitié des célébrités qui y apparaissent pour que le tout soit plus homogène.