'Tain, Jerzy, avec tes edits et tes réponses à Gontrand dans lesquels tu emberlificotes des bouts de message où tu me réponds, comment veux-tu qu'on s'y retrouve ? Heureusement que j'ai pris l'habitude de revenir sur tes posts 12h après leur création...
Citation:
Castorp en déduira pourtant très finement que la politique, le droit, l'art, n'importe quelle production humaine, n'importe quelle loi humaine, n'importe quel artefact, sont des produits par essence naturels. "Il est tout aussi spécieux d'affirmer que les lois humaines sont non-naturelles. Parce que s'il y a bien quelque chose qui ne prête pas à débat, c'est que l'humain est une créature de la nature, et ses créations sont donc par essence naturelles. Emballé c'est pesé. It's a fact. No discussion here. On est dans la tautologie pure qui permet d'expliquer bien des choses, voire à peu près tout, voire absolument tout. Imparable & génial-il-est ! On s'fait la valise doc? est un film tourné par Bogdanovitch. Or Bogdanovitch est une créature de la nature. Donc On s'fait la valise doc? est une création par essence naturelle. C'est totalement vrai, mais ça n'explique strictement rien, sur le plan... épistémologique. Ou... esthétique. Mais l'humour de Castorp, c'est l'art d'imiter la nature et c'est ce qui le rend par essence irrésistible. On est loin d'un Bergson pour qui le "rire" était un phénomène humain produit par le spectacle d'une perturbation ou disruption dans l'ordre mécanique ou naturel des choses (glisser sur une peau de banane, etc).
Mais qu'est-ce que tu racontes encore ?
Je rejette juste l'étiquette de "non-naturel" que l'on s'amuse à coller sur l'activité humaine, chose qui est d'ailleurs à la base de la deep-ecology dont tu parles plus loin, puisqu'on en vient à considérer l'humain comme un parasite néfaste qu'il faudrait éliminer, alors que si l'on réfléchit 5 minutes, on se rend bien compte que l'humain est un produit du cosmos, et qu'il est justement ce à quoi la nature est occupée actuellement : et si l'homme est vraiment un parasite, son destin sera celui d'une levure dans une boîte à pétri.
Nous sommes des créatures naturelles, et tout ce que l'on fait est naturel. Ca ne veut pas dire que ça ne s'analyse pas, et que c'est un argument définitif qui arrête tout débat. C'est toi qui te fais un film, là.
Citation:
Mais ce qui fait "l'humanité de l'homme" ne se déduit pas intégralement de l'évolution naturelle: elle réclame d'être analysée comme un processus d'arrachement, de rupture avec son environnement:
Mais si cet arrachement s'est produit, c'est qu'il devait se produire (c'est tout à fait naturel, l'homme ne fait rien qui lui soit impossible, puisque ça invaliderait les lois de la physique), et s'imaginer qu'on s'arrache à son environnement ne veut pas dire que c'est effectivement ce qu'il s'est passé : l'homme vit toujours dans le même environnement qu'il y a 50000 ans, il s'imagine simplement l'avoir soumis à sa volonté, alors qu'il n'en est rien. Supprime l'atmosphère terrestre, et l'humanité disparaît en quelques heures.
L'homme ne vit pas en rupture avec son environnement : il l'exploite autant que faire se peut, comme toute espèce face à une situation d'abondance (exemple récent que j'aime bien, les serpents de Guam). L'environnement se dégrade, l'abondance devient un fait du passé : la population s'effondre, les civilisations aussi, et l'humain fait en fonction de ce qu'il reste dans son environnement dégradé. Il n'y a aucune rupture ici : l'hubris, c'est de s'imaginer qu'il y en a une.
Mais merci de développer, Jerzy. C'est plus agréable que les invectives.