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Ashani Sanket en VO

Un village du Bengale en 1942. Les privilèges d'un couple de brahmanes sont tout a coup remis en question lorsque la pénurie de riz, due a la guerre, s'installe.

Après KANCHENJUNGHA une décennie plus tôt, Ray revient définitivement à la couleur avec ce récit qui commence sur l'éternelle opposition de caste et de milieu intellectuel, avec l'omniprésent Soumitra Chatterjee cette fois en brahmane qui s'improvise médecin, prof, prêtre pour les intouchables du coin.

Sauf que la guerre fait rage et bien vite le prix du riz s'envole. Et là ça devient Inflation: The Movie avec des tensions qui éclatent de toutes parts et mettent Soumitra face à sa vie bien réglée qui vole en éclat.

Sympathique comme commentaire social et témoignage d'une vraie tragédie. Et y a une scène de rape and revenge qui, puisqu'elle est dans un vrai film non-donneur de leçons comme celui-ci, est bien, alors que si elle était genre dans un Disney Original de 2021 en mode "Ode à la sororité" on aurait juste des frissons de honte.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Cette rétro Ray s'arrêtera-t-elle un jour ? (c'est pas une vanne hein)

J'en ai déjà maté 20. Je zappe les documentaires donc là il m'en reste 10 à voir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Alors en fait non y aura encore au moins un film en N&B après.

Et sinon pour l'anecdote celui-ci était Ours d'Or à Berlin en 73.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Film marquant, à la fois vériste et effrayant, on sent bien le mécanisme de refoulement ou d'évitement d'une crise (un écroulement, même si le mot est maladroit et ne correspond pas à ce que Ray veut montrer) dont on pense jusqu'au dernier moment qu'elle ne va toucher que les autres, et même l'altruisme de l'instituteur participe de cette stratégie, qui le coupe déjà de sa femme, plus lucide. Et en même temps il y a une forme d'esthétisation de la tragédie historique qu'il ne peut pas éviter.
Il a su chroniquer un territoire et son histoire récente en jouant sur quasiment tous les genres du cinéma (comédie, fresque historique, étude de moeurs et portrait de femme, néo-réalisme, nouvelle vague, et même film pour enfant visiblement, avec parfois de l'animation) avec la même capacité à trouver tout de suite le ton juste, et voire à renouveler ces genres.

Maintenant je me demande si ce talent, ce perfectionnisme dans la versatilité ne l'ont pas finalement éloigné du public populaire, qui est celui qu'il veut toucher sans jamais tout à fait y parvenir. Sauf peut-être dans des films comme l'Expedition, justement un peu plus bancal et flou dans sa narration et son positionnement dans un genre donné, même si toujours très bon. Cel a été apparemment son plus gros succès. En fait il utilise très bien dans ce film une narration faussement bordélique pour faire passer avec un " populisme calculé" un message explicite et fort, mais bref, sur la tolérance religieuse et le respect des minorités.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman