Film Freak a écrit:
Paprika a écrit:
Looooool ! Est-il possible de critiquer la vacuité (à mon sens) de certaines scènes sans passer d'office pour une puritaine ? Dois-je faire étalage des divers produits culturels sulfureux qui trouvent grâce à mes yeux pour éviter cet écueil ? Ou je poste une de mes sex-tape éventuellement ? S'il faut l'écrire : je suis de ces féministes dites "pro-sexe". Donc ça va deux secondes les accusations gratuites de puritanisme...
Ici je critique Thirst, et je maintiens cet avis. Car ce n'est pas le sexe le problème d'après moi, c'est l'apport qu'il constitue au film qui m'apparaît assez nul. Point.
Pour être tout à fait honnête, je ne saurais débattre sur cet exemple précis car je n'ai strictement aucun souvenir du film, ne l'ayant pas revu depuis Cannes 2009.
Ma réaction, certes épidermique et généralisante, est liée à l'éternelle résurgence de cette critique sur la présence de scènes de sexe "inutiles" qui pullule sur Twitter depuis quelques temps et que je trouve, en plus d'être ridicule, effrayante en réalité (là y a carrément des gens qui s'indignent à nouveau - sans avoir vu le film - parce qu'il y a apparemment des scènes très crues dans le Yorgos Lanthimos qui vient d'être projeté à Venise).
Ça va de l'argument "ça ne fait pas avancer l'histoire" (soupir) à des trucs vraiment flippants et pathétiques comme cette femme qui répondait à une autre sur TikTok qui demandait quoi faire car elle et son mari voulaient voir Oppenheimer mais avaient "tous les deux peur de la scène de sexe avec Florence Pugh" (sic) en lui disant que son mari avait fermé les yeux et posé sa tête sur son épaule pendant ladite scène et "tout s'est bien passé, il n'a rien perdu du film".
Au-delà de la bêtise de l'avis d'un point de vue cinématographique et artistique, je trouve ça effarant cette crainte. Mais bon, là c'est peut-être carrément la frange catho et pas juste les gens qui n'en peuvent plus des scènes de cul qu'iels estiment "gratuites".
On pourrait débattre au cas par cas sur la gratuité de chaque scène et on risquerait d'entrer dans la subjectivité pure, ou alors on peut aussi accepter qu'une scène (de cul ou autre) n'a pas à être "utile" (dans le sens où certains l'entendent). Parce que baiser fait partie de la vie et peut raconter mille choses. Et d'ailleurs, de par leur présence dans une oeuvre, elles deviennent de facto, ontologiquement utiles si je puis dire. Même dans Game of Thrones, ça finit par raconter quelque chose.
Enfin bref, de toute façon, c'est aussi pour ça que les avertissements existent. Libre à chacun de pas aller voir ces films.
Citation:
Et si comme je le pense c'est relié à ma critique de Vaurien
Ah non, même pas.
Merci pour ce développement ! Je peux comprendre la crainte liées aux dérives diverses sur les RS et au puritanisme de toute époque, la cancel culture n'est pas un mythe selon moi et n'est ni de droite ni de gauche. J'ai choisi de n'être présente sur aucun RS, entre autres pour éviter ce type de réactions. Par contre je ne pensais pas avoir tant appuyé sur l'utilité ou non de certaines scènes/plans.
Ici, j'insiste mais c'est pas exactement la "gratuité", relative, des scènes de sexe qui me dérange. C'est vraiment leur intégration dans le récit, les cadres, les dialogues etc. À cet instant, la mise en scène se rapproche trop d'un film porno asiatique, elle en reprend les codes et installe le spectateur dans la position de voyeur. Pour moi, elle ne s'harmonise pas avec le récit et les personnages tel que décrits jusqu'à lors. Au lieu de révéler aux spectateurs la perversion de cette jeune femme, je trouve plutôt qu'on nous place dans la position de pervers, mais sans assumer cette mise en scène au-delà de ces échanges de fluides ici bien révélés aux yeux de tous. J'avais pensé pareil pour
The Handmaiden, à un degré bien plus élevé ceci dit (merci Lohmann et Castorp en passant pour votre apport quant à ce film, je me sens moins seule !). Cette scène du livre de Zola dans cette fresque fantastique, avec ce rendu graphique, je trouve que c'est un fort point de décrochage. Ce qui est paradoxal car je me suis pas mal ennuyée pendant la première partie. Et quamnd ça décolle, hélas, je reste très en dehors malgré tout...
La scène de défenestration du héros vers le début me fait un effet assez similaire je dois dire, tellement appuyée que le sourire naissant sur ma tronche se fait de plus en plus gêné face à la lourdeur du dispositif. Ce plan interminable du gars encastré dans une caisse, c'est pour moi symptomatique de ce que je peux aimer comme détester chez ce réalisateur.
Longtemps, j'ai considéré PCW comme l'un de mes réalisateurs préférés car (je croyais que) j'aimais tous ces films, sauf
Mademoiselle. Cette révision de
Thirst, c'est un peu le deuil de considérations passées...
Édit : je répond mille plombes après, pardon pour ce UP un peu sauvage