Forum de FilmDeCulte

vu à la cinémathèque, dans un séance "live" avec une des deux équipes qui animent les projections du studio galande. je trouve le studio galande horrible donc ça m'allait très bien.

mais de fait, difficile de parler du film, tant l'animation est en fait un véritable spectacle, avec une bible et un texte et une mise en scène pendant chaque seconde du film. alors il faut parler du film, du spectacle devant le film, et du spectacle lui même.
lequel se joue actuellement au lido, et que j'ai beaucoup aimé. les musicals me frustrent parfois par leur aspect totalement industriel, le peu de vie qui s'en dégage, avec la culture anglo saxonne du show qui transforme tout le monde en robot, avec les casts tournants qui empêchent de réinventer les rôles, avec les bibles rigides etc... là, le spectacle est manifestement issu d'une école beaucoup plus libre, le genre de trucs qu'ils montent dans tick.. tick...boom !, ça sent les petites salles, le processus assez messy, la liberté non feinte, des trucs qui sentent pas bons. forcément, ce n'est plus le cas quand c'est monté au lido, mais l'énergie, la liberté sont toujours là. les drags et les gays ne choquent plus grand monde, mais dans l'époque actuelle où on sent bien que la frontière entre morale sexuelle et ordre moral est fine, c'est toujours un truc provocateur, excessif, riche. d'ailleurs marrant parce que le lido fait son beurre en vendant des places (à des tarifs tout à fait délirants) aux riches touristes via les agences ou les concierges de palaces, et il y a eu plusieurs walk-outs de gens étrangers qui n'avaient manifestement pas prévu de passer la soirée avec des mecs en drags quasi à oilp en train de faire des trucs insensés.

c'est impressionnant comme le film conserve cette énergie là, quand c'est si dur à reproduire à l'écran. c'est à petit budget, trash, pas au premier degré mais en ne se sentant jamais supérieur à ce qu'ils sont en train de faire, ça y va toujours à 200%, dans un état d'esprit qui est concrètement inenvisageable aujourd'hui. de a à z, rien ne serait possible, cette énergie créative là n'existe plus, les questions politiques envahiraient tout et cadreraient tout alors que le joyeux bordel (parfois problématique) de l'époque ne se pose pas ces questions, tout serait imitation et commentaire. ça m'a fait penser à madonna, qui s'est formée et a émergé dans cette culture là, libre et bordelique, et qui a traversé les époques jusqu'à aujourd'hui où ses héritières sont dans le contrôle et la propreté. toujours est il que tim curry est un miracle de l'existence humaine, iconique et extraordinaire, vraiment le rôle d'une vie et le miracle de trouver cet acteur pour incarner ce rôle. incroyable. peter hinwood m'a aussi marqué, il joue la créature parfaite, le rocky horror apolon à l'allure d'hétéro mais créé pour être homo, écho impressionnant à l'époque actuelle où un nombre incalculable de gays sont totalement obsédés par les salles de sport et se faire un corps formaté comme ça. il était donc très beau, était modèle de nu pour quelques photos impressionnantes, et est aujourd'hui un peu vieux et totalement dégueu. bref, le temps passe et c'est vraiment un pur produit de son époque dont l'énergie arrive encore jusqu'à nous même si plus rien n'existe de tout ça.

et il y avait le spectacle, avec des jeunes gens qui se donnaient à fond, qui eux même étaient quasiment à poil pour faire des singeries, dans cet exercice inédit au cinéma pour moi, quelque chose qui a dû naitre de manière libre et spontanée et qui aujourd'hui se transmet donc avec un texte et une mise en scène à respecter, avec une place à tarif majoré. d'un côté ça illustrait ma pensée sur cette liberté perdue et que le capitalisme a vraiment tout avalé pour pouvoir en vendre le succédané en boite de conserve, mais ça illustrait aussi le fait que l'énergie existe toujours et que viendra tôt ou tard un moment où elle arrivera à se canaliser de nouveau dans un mouvement artistique créatif nouveau et percutant.

Tim Curry n'est pas dans un bel état non plus, le pauvre.
Mais oui, il est incroyable dans ce film et avait sans doute le potentiel d'une plus gr carrière. Ce ci dit, ce rôle plus celui du clown de Ça, t'as quand même réussi ta carrière quoi.
Et c'est bien un truc d'homo d'être marqué par Hinwood (qui a un regard bovin parfait pour le personnage) alors qu'il y a Susan Sarandon (toujours marrant de découvrir les jeunes années d'actrices qu'on a connu quand elles ont l'âge d'être maman, Helen Mirren ou Charlotte Rampling m'ont marqué aussi).
J'adore les apparitions de Charles Gray également.
Et puis évidemment les chansons... Time Warp et Sweet Travestite évidemment mais les autres sont aussi très sympa.
Le film s'essouffle quand même un peu sur la durée avec sa volonté de sentimentalisme qui ne peut pas rivaliser à tout le délire précédent (dont le cheapisme assumé et référencé le rend encore plus sympathique) mais moi qui ait beaucoup de mal avec les comédies musicales, j'adore.
Peut-être avoir été fan de Time Warp avant de savoir que ça venait d'un film a aidé.
Sinon, suis tombé sur la "BA" du spectacle, ce côté ultra-pro là... Brrr... Beaucoup plus curieux de la fameuse projo avec les spectateurs en délire.

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Vu où se situe le charisme de l'acteur, largement éclipsé par, bah tous les autres personnages quasiment (et c'est voulu dans le film d'ailleurs... voir la comparaison avec Eddy / Meat Loaf ou l'affiche où il ne figure même pas), FingersCrossed explique très bien sa valeur iconique dans une part de la culture homosexuelle, que j'aurais bien du mal à retrouver dans toute autre sous-culture (alors que le film déborde largement d'un cadre facilement caricatural).
Fin bref, O'Brien...

Quel est le problème ?

La formulation.

Et le fond même en fait.

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ET SI FingersCrossed avait dit « c'est bien un truc d'hétéro d'être marqué par Susan Sarandon alors qu'il y a Hinwood » ?

J'aurais répondu pareil. La remarque n'a pas de sens, c'est "normal", et l'expression de "un truc" me paraît péjoratif. Généralement, cette expression s'emploie pour dénigrer/reprocher un raisonnement ou comportement.
Genre tu fais un truc pas comme il faut et ton interlocuteur "c'est bien un truc de mec/meuf/parisien/etc.".

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Fragilité

Généralement, ce genre de réflexion s'épanouit dans les régimes totalitaires.

Alors que "c'est bien un truc de" est, dans mon monde, beaucoup plus souvent connoté par la sympathie. "C'est mignon" quoi de se complaire dans certains clichés. Et comme dis, le film a très certainement pensé au personnage de Rocky comme une icône homo

Enfin, je ne cherche pas tant à me justifier qu'à être poli.
Parce que ta réflexion est très sincèrement flippante de thinkpol.

Tellement.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Non plus.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Biggest CQFD ever.

Un spectateur homo a remarqué le mec en slip. C'est un "cliché"?

Le cliché , c'est plutôt l'hétéro qui dit "c'est bien un truc de remarquer Hinwood alors qu'il y a Susan Sarandon".

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C'est bien une réponse d'hétéro ça.

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Genre le spectateur hétéro il va pas remarquer la meuf en culotte ou seins nus, comme en attestent les légions de topics beaufs photo et compagnie de ce forum, ou encore les quiz de Degryse.

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"Je me suis mal exprimé, pardon."