Des centaines de vidéos sont découvertes dans une maison abandonnée. En les visionnant, les enquêteurs s'aperçoivent qu'il s'agit de preuves laissées par un tueur en série ayant filmé tous ses crimes, du simple meurtre à la pire des séances de torture. Elles révèlent alors au grand jour la décennie de terreur qu'a su imposer le tueur.Vraiment le film maudit. Réalisé en 2007 mais jamais sorti au cinéma à cause d'une embrouille avec la prod, le film est resté invisible pendant 10 ans avant une sortie en Blu-Ray. Mais il a servi de carte de visite à Dowdle pour filmer le remake américain de Rec et
Devil sur un scénario de Shyamalan. Bref deux merdes. Dowdle a ensuite enchainé sur Catacombes, found footage pas mal du tout, et le naze
No escape. Bref, il y a qu'un film du bonhomme que j'ai modérement apprécié mais j'étais quand-meme curieux de voir ce
The poughkeepsie tapes suite à sa bonne réputation. Et j'ai très bien fait, le résultat m'a impressionné et c'est peu dire.
On est dans le genre du mockumentary, genre dont je suis pas très fan surtout dans le genre horreur où pas mal de daubes à petit budget ont été pondues. Là on est dans un film style
Faites rentrer l'accusée version horreur. On ne saura qu'à la fin les circonstances exactes de comment les policiers ont trouvé les cassettes. Le film raconte l'odyssée d'un tueur en série insaisissable qui pour s'amuser avec la police lui laisse une centaine de vidéos retraçant ses crimes. Donc Dowdle rajoute à la couche de mockumentary une couche de found footage. Et il faut avouer que le mélange est malin et fonctionne bien.
Ce que Dowdle arrive efficacement à faire, c'est de nous immerger au coeur de l'horreur. Attention, il n'y aura pas forcément beaucoup de sang à l'écran, que de la suggestion et de l'horreur psychologique. Et il faut reconnaitre que c'est très bien fait. Il y a une scène formidable où le tueur prend en stop une femme. S'en suit un dialogue où il joue avec sa victime. Aucune complaisance, c'est rudement bien construit et écrit et quand la future victime apprend qu'elle est tombée dans le piège d'un serial killer, il faut voir l'expression de ses yeux et la manière dont son visage se décompose.
Et toutes les scènes de meurtre sont de ce style. Mais outre l'aspect horreur réussi, c'est la figure du serial killer qui est fascinante. On ne saura jamais qui il est, jamais on ne verra son visage, juste un masque de médecin médieval de la peste, mais Dowdle arrive à dessiner une ultime incarnation du mal. Diablement intelligent, d'un sadisme raffiné (sa seule victime retrouvée vivante se suicide 2 semaines après son témoignage tellement elle a été dévastée psychologiquement), il opère de manière froide et réfléchie et est vraiment une figure diabolique. Son coté impersonnel (dans le sens qu'on ne connait pas son identité) le transforme en véritable métaphore du mal.
Bref, j'ai trouvé ça très fort. Une vraie pépite et un des meilleurs films d'horreur que j'ai vu ces dernières années. C'est d'une intelligence et d'une efficacité remarquables et ça ne dure que 75 minutes. Par contre, le film est vraiment dérangeant, je le déconseille aux ames sensibles mais quelle claque.
Bmntmp, toi qui avait aimé No escape, tu vas suradorer là.