Forum de FilmDeCulte

Le film c'est Laurent Obertone meets Alexis Corbière.

C'est cool la fiction et l'horreur mais à un moment il faut arrêter. Depuis le début The Purge essaye d'effleurer des sujets sociaux mais c'est nul. D'abord c'était les riches contre les pauvres mais sans plus de détail que ça. Il y a eu trois volets entretemps et je ne sais pas si j'en ai manqué un.
Là ça commence sur des mexicains qui entrent aux Etats-Unis et qui sont compétents. Le problème est que le mexicain est meilleur pour dresser les chevaux que le fils du propriétaire du ranche, lequel propriétaire du ranch sait reconnaître une compétence.
Et donc l'un des employés blancs du ranch, qui est un trumpiste, décide de prolonger la purge au-delà des horaires réglementaires - mais ce n'est pas le seul à cause de flambées de violence dues aux white supremacists qui veulent bouter les mexicains hors des Etats-Unis.
Même si l'un des types en question dit au héros qu'il est un esclave et donc qu'il est de son côté avant. Très rapidement, le mexicain va se rendre compte que le fils de son patron, qui ne l'aime pas, est davantage un allié que le prolo débile qui lui disait quelques heures auparavant qu'ils étaient dans le même sac.
Donc on a un truc sur les types conformés alt-right qui se font manipuler par un gouvernement d'extrême-droite pendant que des pauvres hères essaient de se débattre. C'est nul, ça finit par une remigration au Mexique,(prophétique ? alors que le film a quand même l'heur de dire que si les protagonistes sont partis du Mexique, c'est pour fuir la violence ?").
Un film ni fait ni à faire mais qui fait peur même s'il est fondamentalement bien attentionné (indiens, noirs, mexicains, blancs finissent par s'unir devant l'adversité). J'allais dire qu'ils la faisaient en mode GOT, mais dans GOT tout le monde est méchant et gentil en même temps, ou sur huit saisons, c'est génial ! Au moins les personnages sont correctement monolithiques ici. Là ce sont des scénaristes qui cochent des cases à leur guise dans une hypocrisie absolue.

après le film, ou le concept, peut se lire comme un truc anti-vax pro-vax maintenant.

Un fait duvet sinistre où un influenceur tik tok est mort après une fusillade dans un cinéma et une salle quasi déserte si j’en crois la brève du figaro. Les victimes n’auraient été découvertes qu’à l’issue de la séance.

Je n'ai pas vu un seul des films de Purge, je rate quelque chose ou cela porte bien son titre?

Plaisir coupable à la Saw, on va dire.

Ok, ça porte bien son nom alors.

Ok, comme je déteste Saw, je pense que je peux faire l'impasse.

Voilà, je t’avoue que je suis allé voir les Saw et Purge car j’avais la carte UGC mais jamais j’aurais payé pour ces trucs.

Il me semble qu'on avait reproché à l'époque la même chose à un film de Rodriguez dont j'ai déjà oublié le nom, même si là il y a des états-uniens qui partent au Mexique avec les mexicains donc à la limite c'est pas très adroit mais l'idée c'est aussi de dire qu'on peut toujours avoir besoin de partir dans un autre pays et que dans ce cas on est bien content d'être accueilli par une aide humanitaire plutôt que par des shoots de riffles (l'idée de l'inversion des rôles n'est pas neuve)... Si je me souviens bien, chez Rodriguez c'était plutôt le retour au source des mexicains vers une terre mythique, façon Marcus Garvey... Sinon la relation entre le mexicain et l'états-unien c'est aussi très carpenterien, les ennemis de communautés (de classe, d'origine) qui se lient le temps de la lutte contre un ennemi commun qui les menace.

Je dirais que c'est en même temps un film pour Corbière et aussi pour Lordon, car le concept de "purge" (on peut s'entretuer le temps d'une nuit par an avec l'aval de l'Etat) est finalement une piqûre de rappel effrayante au peuple qu'un pays sans Etat serait un chaos anarchique et d'une violence sans nom (c'est le crédo de Lordon ces dernières années face à lundimatin). Le côté Corbière c'est effectivement le discours du chef du ranch paternaliste qui veut démontrer à son employé qui se retourne contre lui que l'Etat dont il est question est en fait une ploutocratie, même si je pense que ce discours n'est évidemment pas formulé au bon moment du film et par la bonne personne pour plaire véritablement à Corbière. lol

Si c'est comme Saw, alors pas trop fan ...

J'aime bien l'idée maligne d'inverser l'immigration Mexique/US même si elle est sous-exploitée. Scènes d'action plutôt efficaces mais choqué à quel point elles sont torchées dès que ça arrive à El Paso. Elles sont un peu trop confuses, surtout celles nocturnes. Cela reste toutefois pas trop désagréable à mater et c'est dans le haut de la fourchette de la série, ce qui n'est pas un gage de qualité non plus.


En général, tu as une idée sociale de départ plutôt intéressante mais à chaque fois c'est bien sous-exploité comme il faut effectivement. Je rêverais qu'un vrai bon cinéaste s'approprie la franchise, car il y a du potentiel malgré tout, mais cela reste un rêve.



Ironie rigolote justement