Forum de FilmDeCulte

Dans un hôpital, une petite fille rencontre un homme malade qui lui raconte des histoires fantastiques.

Parfois le distributeur n'est pas fou. C'est pour ça qu'il ne sort pas en salle CJ7 et The fall, qui risque de se taper une petite réputation dans les chroniques en DVD mais qui en salles apparaîtraient déjà complètement ringards.
Entendons-nous bien Tarsem est un clippeur et l'esthétisme ça le connait (siffit de voir le générique totalement bluffant mais gratuit d'un cheval sauvé des flots) mais l'image, les focales, le côté bien lisse et musclé de protagonistes-navets à la ligue des gentleman extraordinaires ne fonctionne pas avec l'aspect complètement rétamée de la fable-conte d'un mourant qui raconte nawak à une fillette pour obtenir de la morphine, un peu à la Guillermo Del Toro. La seule bonne idée est dans ce conte pour de faux (qu'on sait que le mec raconte des cracks) mais l'interprétation est trop lisse, comme si Tarsem ne dirigeait que les yeux de ses acteurs (alors maintenant tu écarquilles bien grand) et le développement trop scolaire. Un gros up aux costumes et aux décors qui font clairement le gros du spectacle d'un film dont on voit les moyens mais pas l ambition.
2/6

Rahhh ! Dommage. Ceci dit tu confirmes bien que c'est une claque visuelle ?
Il ne devait pas sortir au cinéma à l'origine ??

Juste pour savoir tu as pensé quoi de The Cell?

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Why there is so much trouble in this world?

J'avais pas trop aimé à l'époque mais je l'ai vu il y a très longtemps, du temps où j'allais encore voir les films au Pathé Belle Epine. The cell ça doit être 99, non? Je devais avoir 15/16 ans. Mais ça n'a pas du tout ce côté trip cauchemardesque, ici ça tient vraiment de la fable d'aventures avec des passages très soignés visuellement (qui sont souvent hors de la narration, juste histoire de montrer que y a du métier derrière même si on sait pas trop à quel wagon le raccrocher) et très impressionnant dans l'ensemble, mais une histoire très lisse avec des personnages réduits à leur côté carnaval.

Ok merci.Je le regarde ce soir j'en parlerais plus tard.

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Why there is so much trouble in this world?

Et donc je vais malheureusement te rejoindre...

J'aime le délire visuel de The Cell voir même le film en lui même et là où le scénario de The Cell s'entrecroise bien avec l'ingéniosité visuelle de Tarsem on le perd dans The Fall!
A aucun moment je me dis que le film fait qu'un avec lui même. Il est extrêmement mal monté déjà et l'histoire inventé pour la fillette est d'un bateau affligeant...
Après il reste la recherche des décors et de l'image qui reste epoustouflant tant c'est classe. Mais c'est bien maigre pour un film de 2h qui n'a pas grand chose à raconter.
Déception! 2/6

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Why there is so much trouble in this world?

Ah ben après ces avis, je m'attendais à passer un sale moment. Eh ben non.
C'est plein de défauts, OK, mais j'ai jamais trouvé ça chiant. Maladroit, très souvent, mais jamais inintéressant : je me suis laissé porté par le truc bien plus facilement que je le redoutais. Par contre, c'est vrai que la montagne accouche d'une souris...
Sinon, visuellement, y a quand même un paquet de séquences/plans qui méritent le détour.

Putain depuis le temps que je veux le voir...entre The Cell et The Fall (respect éternel si ses prochains films sont The Hill, The Bell, The Roll et The Dull), je me demandais ce que foutais Tarsem jusqu'au jour où j'ai découvert ce truc sur IMDb, passé dans un festival y a déjà 3 ans.
Alors j'ai fait le truc que j'ai pas fait depuis 10 ans, sur une impulsion, j'ai acheté le Blu-ray sans l'avoir vu.

Alors oui, quelque part, je comprends que ça puisse être invendable...2 heures de film "fond d'écran" avec de fausses scènes d'action et une gamine moche qui fait un peu gogol...mouais.
Mais je trouve le film vraiment mignon. Joli, oui, mais surtout mignon.

Parce que derrière ses airs de fresque épique avec son formalisme outrancier, c'est surtout un tout petit film qui se joue entre deux personnages, sur l'art du racontage d'histoires, les envies et les attentes de celui qui les écoute, le jeu avec le point de vue et l'interprétation, ce marché malhonnête entre le mensonge et l'évasion par le pouvoir de l'imagination.
Un meilleur scénariste en aurait fait sans aucun doute quelque chose de plus fort et de plus profond mais je trouve que Tarsem a déjà pas mal évolué depuis un The Cell tout aussi beau mais beaucoup plus creux.

J'ai eu peur au début avec ce générique qui fait vraiment "check mon album photo Flickr avec son N&B trop classe", mais très vite j'ai une fois de plus adhéré à 100% à cet espèce d'idéal de cinéma que se crée l'auteur...je réalise vraiment à quel point ces mecs-là, issus de la pub, me fascinent...Bay et Tarsem (et Zack Snyder aussi) partagaient les bancs de la même école d'art. Quelque part, c'est pas un hasard si la mise en scène de ces gars-là me parle...cette foi absolue qu'ils ont en leurs images et le pouvoir de celle-ci à vendre une icône, une émotion...

Plus encore qu'avec Bay ou Snyder, il est on ne peut plus compréhensible qu'on trouve ça complètement fabriqué, factice, voire même poseur...mais chais pas, moi j'ai une certaine admiration pour ces réals qui te font les plans les plus composés du monde, de véritables tableaux de fou à donf de symétries et de parallèles, de structures pas possibles à base de draps et de bâtisses à la Escher, avec un tour du monde des décors façon "Where is Matt?", le tout sur du Beethoven (putain y a même un morceau de L. Subramanium sur lequel je trippe depuis plusieurs années et que je voulais absolument caser dans un film)...
Un Zhang Yimou fait pareil sur ses quelques derniers films mais je trouve ça, chais pas, trop chichiteux (Le Secret des Poignards Volants c'est insouffrable).

Après, y a de gros problèmes de rythme, ça devrait durer une demi-heure de moins...le mec est un peu trop in love de ses plans et devrait parfois se sacrifier et couper un peu...la dilatation ça va cinq minutes.

Mais c'est blindé de trucs classes, beaux, osés et too much, la grandiloquence à son comble...et je veux voir plus de films de ce mec.

4,5/6

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Et je découvre que tous les décors existent, même les plus oufs, les trips escaliers tout ça...
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Fall_(2008_film)#Filming_locations

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Je n'avais pas revu le film depuis 15 ans et je ne l'avais jamais vu en salle. C'est chose faite grâce à l’Étrange Festival qui projetait hier le tout nouveau Director's Cut (mais y a genre 2 minutes de différence) dans sa restauration 4K.

Et je reste sur la même impression d'un film qui permet à l'auteur d'apporter un peu plus de substance à son style même si l'écriture n'est pas toujours aussi élégante que l'esthétique.

Encore une fois après The Cell, il est question de la confrontation entre le réel et les vues de l'esprit. Bien qu'elles soient imaginées ici, elles demeurent une interprétation de traumas vécus et ce coup-ci, Tarsem ne se contente pas de les exploiter pour composer des tableaux cauchemardesques mais pour questionner notre rapport à la fiction (et donc à l'art), ce qui la nourrit, ce qu'elle nous apporte, comment on s'en sert, le refuge qu'elle peut représenter ou l'exutoire d'une colère. J'avais oublié comme il s'agissait d'un film assez dur, hanté par toutes ces chutes qui donnent leur titre au film et donc par la mort, avec en ligne de mire celle désirée par le conteur, exploitant une petite fille à peine anglophone.

La structure demeure maladroite et un peu sommaire dans ses alternances fiction/réalité mais l'exercice trouve une vraie force dans sa narration visuelle qui dépasse le simple statut de ravissement pour les yeux - merci le locations manager et ma go sûre la costumière Eiko Ishioka pour les travaux - pour se faire peut-être la meilleure transposition de l'approche de Salvador Dali au cinéma. Je ne parle pas uniquement du surréalisme dominant mais de l'idée que le point de vue donne une autre perception à des éléments. L'affiche du film cite le tableau Le Visage de Mae West pouvant être utilisé comme appartement surréaliste mais c'est tout le film qui montre comme le point de vue de la gamine réinterprète les choses pour leur donner un autre sens (l'indien natif américain dont s'inspire Roy en se basant sur le film qu'il a tourné devient un indien des Indes dans l'imagination d'Alexandria projetant le visage d'un ouvrier du verger où elle travaille, la tenue des gardes s'inspire de l'uniforme anti-radiation qui lui fait peur dans l'hôpital) et elle devient carrément co-autrice de l'histoire (en substituant Roy à son père dans le rôle du bandit du récit avant de s'y inclure comme fille du bandit, achevant la substitution pour sauver Roy de ses envies suicidaires). Elle le verbalise même (les dialogues sont très didactiques) quand Roy dit qu'il peut tuer les personnages qu'il veut car c'est son histoire et qu'elle répond "c'est la mienne aussi". Loin de l'appropriation des œuvres par les fans toxiques, cette simple vérité évoque surtout la façon dont les œuvres appartiennent à ceux qui les lisent/regardent/écoutent, les interprétant au travers de leur expérience.

Je vais continuer ma petite rétro Tarsem en sautant ses deux derniers films nuls mais en découvrant son adaptation en série du Magicien d'Oz, en l'espérant plus réussi que son Blanche-Neige.

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