Forum de FilmDeCulte

George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", quartier général des services secrets britanniques. Alors qu'il vient à peine de prendre sa retraite, le cabinet du Premier Ministre fait de nouveau appel à lui. Le centre de Moscou, leur ennemi juré, aurait un agent double, infiltré au sein du Cirque. Smiley est chargé de démasquer la taupe parmi ses anciens collègues.

Objectivement c'est un film de haute tenue qui suit tout du long sa ligne de conduite de sang froid d'espionnage dans un contexte de guerre froide, abordant la corruption sur une échelle de valeurs et non comme un thriller, avec un casting de haute tenue, des dialogues ciselés, une gestion de l'espace classieuse, un score d'Iglesias aux petits oignons, entretenant une confusion qui ne se dénouera qu'à la toute fin. Subjectivement ça m'ennuie, on n'en sait finalement tellement peu sur tous les suspects qu'on finit par se contrefoutre de qui est la taupe, et la maîtrise extrême d'Alfredson finit par annihiler toute tension et de faire de cette adaptation de Le Carré un vase clos trop cérébral et froid. Mais le film aura assurément de fervents supporters.
3/6

Ca devrait me plaire. Tant mieux.

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I am the constant. You were always a variable.

Malgré les bons échos, je flippais un peu du film d'espionnage glacial à papa, bavard et un peu plan-plan, d'autant plus que Morse ne m'avait pas paru mériter sa réputation mais mes craintes se sont envolées quasi-immédiatement.

Tinker, Tailor, Soldier, Spy est un peu le film d'espionnage dont je rêve depuis mon premier James Bond.
Si l'adolescent de 12 ans que j'étais avait kiffé les scènes d'action démesurées de GoldenEye, c'est la caractérisation de l'espion comme un mec condamné à être froid et détaché pour survivre qui m'a fasciné depuis. Il aura fallu attendre Casino Royale pour voir cet aspect correctement développé dans la franchise, donc quelque part, mon voeu fut exaucé. Il y a de ça aussi dans Munich, qui jongle à merveille l'humain, l'Histoire, et l'action.
Mais j'attendais toujours de voir un vrai film d'espionnage davantage intéressé par l'humain que par l'intrigue.

Tinker, Tailor, Soldier, Spy est ce film.
Un film où le MI6 a beau être surnommé le Cirque, où le personnage de John Hurt est baptisé Control, où les décors semblent sortir d'un film de SF des années 60, et qui reste terriblement ancré dans le réel, un Londres gris-brun, où les espions ont perdu tout leur glamour. Il était amusant de voir Pierce Brosnan dans Le Tailleur de Panama tant John Le Carré aime offrir des alternatives à James Bond au travers de ses romans, et ici aussi, le Service Secret de Sa Majesté perd de sa superbe.
Ainsi Colin Firth campe-t-il un vieux beau guindé semblablement là uniquement pour balancer quelque anecdote grivoise et Tom Hardy est un agent de terrain tout ce qu'il y a de plus vulnérable, hanté par la femme qu'il séduite pour le boulot.

C'est en cela que j'ai trouvé le film vraiment BEAU. Touchant. Dans ce portrait choral d'espions qui passent plus de temps dans des bureaux qu'à trotter le globe, jouant un rôle même auprès de leurs compères et compatriotes, cachant leur secret encore plus profondément que ceux de la nation, et continuellement appelés à sacrifier leur vie au nom de la loyauté. Chacun des personnages - de Tom Hardy à Benedict Cumberbatch en passant par Colin Firth et mon pote Mark Strong - porte sa croix, sa douleur.
A aucun moment un méchant de jouit-il de ses manipulations, à aucun moment l'écriture ou la mise en scène ne surlignent-elles la trahison de l'un ou de l'autre ; je ne vais pas dire qu'on se fout de l'enquête et de sa résolution - le crescendo est royalement mené d'ailleurs - mais la révélation éventuelle n'est clairement pas ce qui intéresse Alfredson, ce n'est pas le point d'orgue du film.

A l'instar de son protagoniste, campé par un Gary Oldman qui confirme à chaque film être le plus grand caméléon de la profession (impossible de voir Lee Harvey Oswald, Dracula, Zorg, Sirius Black ou le Commissaire Gordon dans l'actreur qui incarne le grisonnant agent secret ci-présent), le film progresse tout en sobriété, intériorisant au maximum, avant de se laisser doucement éclater à la fin lors d'une confrontation qui semble placer le personnel avant le professionnel...pour découvrir qu'il n'en est rien.
Du coup, quand George Smiley pose sa main sur la rampe à la fin, c'est poignant (you'll see).

Il y a une vraie classe tout le long et une vraie grâce dans certains moments.
Cette photo qui renvoie à Gordon Willis, avec un grain qui pose comme un écran de fumée sur tout le film, ces décors improbables, la musique calmement mélancolique d'Alberto Iglesias, tout illustre à merveille un scénario qui gère sa narration éclatée de manière remarquable et qui, après un premier acte un poil laborieux, ne fait que se rendre plus séduisant au fur et à mesure.
Ce sont aussi de belles idées de mise en scène qui élèvent ce film au-delà du simple film d'espionnage, jusqu'à le rendre presque émouvant.

Vraiment une belle réussite.

5/6


PS : S'il y a une justice, ce film sera nommé à l'Oscar du Meilleur Film, du Meilleur Réalisateur, du Meilleur Scénario Adapté, de la Meilleure Photo, du Meilleur Montage, des Meilleurs Décors, et du Meilleur Acteur.

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En disant "j'attendais toujours de voir un vrai film d'espionnage davantage intéressé par l'humain que par l'intrigue", tu oublies The Good Shepherd (ou alors, tu y pensais en écrivant "je flippais un peu du film d'espionnage glacial à papa, bavard et un peu plan-plan", hum). Tu lui as redonné sa chance ou pas ?

Sinon celui-ci, je ne l'ai pas vu venir, et ça me fait bien saliver.

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I think we're gonna need a helmet.

8 FÉVRIER 2012.

Putain.

Ok, je l'ai pas vu venir pour une bonne raison...

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I think we're gonna need a helmet.

Lol, nan j'avais oublié...mais effectivement, c'était glacial, bavard et plan-plan.
J'aurais pu citer Fair Game aussi mais comme Munich, c'est pas vraiment un film de genre vu que c'est tiré de faits réels.


Nope, pas vraiment envie.


Je déteste dire ça mais ça devrait te plaire.

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Ben faut pas, tu te trompes jamais.

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I think we're gonna need a helmet.

Petite déception. J'aime beaucoup l'ambiance, le jeu des acteurs, le côté série Le Prisonnier... mais j'ai eu beaucoup de mal à éprouver une quelconque émotion tant l'ensemble est froid, baigne dans le non-dit et le non-expliqué, et m'a laissé perplexe quant à la finalité du truc.

Sinon, Freak

3/6

Je pense que la personne qui t'a dit ça a fumé.

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Tu me rassure un peu là...

Je l'ai revu ce week end parce que ça me désolait un peu d'être passé à côté avec le goinfrage des festivals, mais non, j'ai trouvé ça encore plus chiant.

It's an acquired taste.

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Rarement vu un film qui divisait autant que La Taupe. Les détracteurs y voient un film atrocement ennuyeux, qui "confond rigueur et arythmie, austérité des vies et vide intersidéral" (pour citer un ami), mais j'ai de mon côté été happé par ces différents portraits de mâles solitaires qui ont sacrifié une vie entière au service du "Cirque". La fin, qui fait entendre La Mer chantée par Julio Iglesias, est tout bonnement sublime.

Pour les Parisiens curieux du cas Tomas Alfredson, son précédent film, Morse (2008), sera projeté le jeudi 2 février 2012 au Studio des Ursulines. Séance suivie d'un débat avec Fausto Fasulo, rédacteur en chef de MAD MOVIES :
http://www.facebook.com/#!/events/302097996502992/
Come on !

Vu en AP hier soir.
J'en savais pas grand chose, j'ai jamais lu de roman de LeCarré.
C'est donc en effet très classe. Le casting déjà, tous sont incroyables (bon la perruque de Strong c'est non). Chacun a ses petites scènes très fortes (Cumbertruc dans son appart, ça dure 1min et c'est très fort, Hardy et la femme Russe), qui apportent une unité, une profondeur au film, alors que ça pourrait s'éparpiller. Et Gary Oldman bien sûr, même si ici il a l'air plus proche de sa "vraie" personnalité (les lunettes, le côté calme, on est loin de ses compositions habituelles).
Et donc le scénar, tout en subtilités, en non-dits, en retenue. Tout se met en place au fur et à mesure et c'est très agréable à suivre. Le tout aidé par une réa et une ambiance au poil, très grise, très anglaise.

Vraiment une bonne surprise.
5/6

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