Forum de FilmDeCulte

Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes et gagne l’argent qui manque à sa liberté. Mais parfois les bons soldats cessent d’obéir.

J'y allais en traînant la patte et en déconnaissance de cause, car au vu de l'affiche je m'attendais à un GI Jane à la française qui tire la tronche genre je vais au front sans ma mise en pli et booya je passe pour un bonhomme, et en fait ce n'est pas ça du tout. Drame social à Roubaix avec sa cohorte de chômage et de précarité mais non dénué d'humour, film de genre dans un chenil où on trafique des clebs parfois déjà réduits en bouillie, le premier effort de Larivière brouille les pistes avec talent. Engagée à faire la sale besogne auprès d'un oncle louche et patibulaire (Anglade, trop bad guy psychorigide, manquant de nuance), Bourgoin (probablement son meilleur rôle, qu'elle endosse à bras le corps) interprète un personnage qui ne se laisse pas faire et tente de renverser la vapeur de la soumission à son statut social. Contrebalançant la spirale d'une noirceur extrême dans laquelle s'embrigade cette femme cherchant à s'en sortir alors qu'elle se retrouve face à ce que la nature humaine n'a offrir que de plus putride, elle est aussi convaincante dans la complexité des rapports familiaux que dans le panache avec lequel elle tente de renverser la vapeur. Cette manière de présenter cette histoire particulièrement sordide et psychologiquement chargée en n'excluant ni le court échappatoire des petits bonheurs simples ni la rage intérieure avec laquelle elle se met progressivement à le combattre en fait un des premiers films français les plus convaincants de ces dernières années.
4/6

Quel est le rapport entre le titre et le film?

Cf. la dernière phrase du syno, trou de balle.

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Pas lu jusqu'au bout.
Cesse d'être insultant.

Cesse d'être con alors.

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Je me doutais bien que le titre était métaphorique.
Merci pour tes lumières en tout cas.

Je suis plus sceptique. J'aime bien la mise en place, le jeu de Louise Bourgoin, la noirceur à la Bullhead, l'univers... Mais la fin gâche tout, je comprends pas la psychologie du perso.

3/6

Assez d'accord avec l'avis de DPSR que pour une fois je rejoins. Bon ça a plein de défauts de premier film mais Larivière a vraiment une patte intéressante. Je ne connaissais rien du film, je pensais vraiment que ça allait être un GI Jane à la Française et on déboule finalement dans un thriller social à la Bullhead au charme singulier qui ne ressemble pas à grand chose dans ce qui se fait aujourd'hui dans le cinéma français. Je ne vais pas vendre le film uniquement sur son originalité mais Larivière a un véritable regard de cinéaste et un univers propre à lui. Tu sens vraiment le film qui impose sa personnalité et qui est tout sauf anonyme.

Le plus gros défaut est que le film aurait pu être plus "organique". On sent trop de maitrise et j'aurais bien aimé un moment que Larivière lâche un peu la bride car il y avait vraiment moyen d'arriver à un résultat bouleversant. A l'image de cette mise en scène qui aurait pu être plus ambitieuse. Je trouve aussi l'histoire d'amour avec le veto très dispensable. Vraiment étonné des pistes qu'amorce le film et comme le souligne DPSR Bourgoin et Anglade, que j'apprécie peu d'habitude, sont vraiment bluffants. Je trouve assez fascinant comment par désespoir ils tombent dans ce business assez ragoûtant.

Bref c'est imparfait mais prometteur, un cinéaste inconnu à suivre qui sait instaurer la tension et aller vite. Ca dure 1H30 et c'est parfait comme durée.

4/6