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MessagePosté: 11 Aoû 2015, 14:53 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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C’est un film qui parle des gens et des caves, et de ce que les gens font dans leurs caves.
C’est un film sur les obsessions.
C’est un film sur une fanfare et les airs d’opéra, sur les meubles qui coûtent cher et les blagues désuètes, sur la sexualité et les salles de tir, sur la santé et le nazisme, sur les fouets et les poupées.


La réalité est plus WTF que la fiction chez Seidl avec son documentaire, Import Export en live, qui s'intéresse à ce que font les autrichiens dans leurs sous-sols avec (entre autres) un aficionado de la gâchette qui tire sur tout ce qui bouge, un taxidermiste raciste et paillard, un nostalgique d'Hitler alcoolique qui a reconstitué tout le troisième reich dans son garage et des adeptes de bondage et de rapport maître/esclave (dont une travailleuse sociale qui s'occupe de femmes battues en vrai!). Toujours aussi creepy, toujours aussi hilarant, avec en prime tous les protagonistes présents à la première projo l'année dernière à la Mostra (dont un mec qu'on venait juste se voir se faire lester les couilles de cinq kilos ou faire un cuni juste après passage aux chiottes). Au-delà du sujet, on pourra quand même regretter une indéniable flemmardise sur la forme qui repose finalement sur ses témoignages sensationnalistes dignes d'un Confessions intimes.
4/6


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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 16:58 
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Inscription: 25 Sep 2012, 15:31
Messages: 2130
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A mesure que le cinéma de Seidl devient plus grotesque et "hénaurme", je m'en désintéresse de plus en plus. C'est très amusant sur le principe de voir cette succession de tarés (alcooliques, sadomasochistes, etc). Mais même la conversation sur l'immigration turque entre trois poivrots partisans de l'autodéfense n'est pas aussi amusante qu'elle pourrait l'être.
On étouffe un bâillement poli.
On dirait du Strip-Tease en chiant et on sait désormais comment Seidl compose ses plans (on le savait depuis longtemps).
C'est fort dommage, je trouvais qu'il y avait un truc dans Import-Export qui dépassait l'anecdote.
Et bien qu'on sache que ce film n'a pas valeur d'exemple, il donne une image déplorable de l'Autriche.
Mais c'est pas comme si on était habitué.
En passant, je suis étonné de voir que la plupart de ces tarés semble avoir plutôt bien réussi dans la vie mais je dois être encore naïf.

DPSR a écrit:
Toujours aussi creepy, toujours aussi hilarant, avec en prime tous les protagonistes présents à la première projo l'année dernière à la Mostra (dont un mec qu'on venait juste se voir se faire lester les couilles de cinq kilos ou faire un cuni juste après passage aux chiottes).


Il ne lui fait pas vraiment un cunni, il lui lave le sexe avec sa bouche.

sinon pour illustrer:

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MessagePosté: 11 Sep 2015, 11:19 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28539
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
C’est marrant parce que si on m’avait montré ce film sans me dire qui l’avait réalisé j’aurais deviné dès la 5ème minute, tant on est dans le « système Seidl ». Là il est poussé à l’extrême dans une complaisance absolue que l’on ne cherche même plus à dissimuler ou à contrebalancer avec un peu d’humanité. Ici Seidl veut du chelou, veut du crade, veut des racistes, des chasseurs teubés, du nazi, du SM crado, du bondage, de la folie…

Il ne s’intéresse pas à ses personnages en tant que personnes, on ne saura rien sur eux, les seuls véritables témoignages sont ceux qui témoignent plus encore de leur propre bizarrerie ou médiocrité (cette femme battue adepte du SM, ce mec chétif se vantant de la puissance de son éjaculation, ces discussions racistes sur les immigrés etc…). En témoignent d’ailleurs ces nombreux plans de personnages que l’on ne voit qu’une fois lors d’un plan fixe au sein de leurs sous-sols bizarres (un mec avec des CB dans tous les coins, un mec derrière sa gigantesque maquette de train miniature, ce plan à la Roy Andersson – beaucoup trop composé pour être honnête d’ailleurs- d’une grosse autour d’une machine à laver…). Cela donne au film un côté presque exploitation, très brut, très « gratuit » bien loin finalement d’un cinéma d’auteur à sujet (ce qu’était pourtant sa trilogie ou du moins le premier, le seul que j’ai vu). Seidl a la volonté de choquer, de nous perturber, de nous offrir une certaine vision d’horreur et ça fonctionne (les scènes horriblement glaçantes avec cette femme qui va dans sa cave « jouer » avec des poupées).

Et je crois que c’est là, dans ce processus très déshumanisé que finalement le film fait mouche car à force de déconstruire tout, de presque bafouer la personnalité des intervenants, réduits à des freaks (ce dernier plan horrible) il finit par dessiner justement le schéma d’une humanité dégénérée miroir de nos pires déviances. Cette volonté de se confronter à des personnalités aussi extrêmes est une manière cathartique d’embrasser d’une certaine manière l’humanité entière dans toute sa complexité protéiforme. Au lieu de dire "regardez ces malades" ça devient plutôt "regardez ce que nous sommes".

Il manque sans doute quelque chose pour que le film soit grand mais ça remue et c’est indéniablement fascinant, on est presque déçus quand ça se termine tant on se complaît, à l'image d'un cinéaste, dans ces déviances paradoxalement délicieuses.

5/6

P.S : sinon détail amusant, le premier nom à apparaître à la fin du film est "Fritz Lang", c'est le nom d'un des "protagonistes" (mais lequel ?). L'enchaînement brutal du dernier plan
une femme grosse et nue en hauts talons, enfermées dans une cage en métal
et de ce nom seul en milieu d'un écran noir fait très bizarre. Je soupçonne Seidl d'avoir fait exprès de le mettre en premier :mrgreen:.

_________________
CroqAnimement votre


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MessagePosté: 24 Juil 2016, 09:26 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 24060
Mostra 2014 - L'Euro c'est bien, les sous-sols autrichiens c'est mieux. Ulrich Seidl place sa caméra dans les petits secrets autrichiens entre nazis fiers de l'être et sado-masos un peu perdu. Plus que le fond, assez classique et grinçant pour qui connait Seidl, c'est le forme qui foudroie, où comment faire du beau avec de l'édifiant.
5/6


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MessagePosté: 29 Juil 2020, 10:45 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14543
Bien aimé aussi pour toutes les raisons que vous soulevez. J’aime beaucoup cette mise en scène composé de longs plans fixes qui renforcent le côté humoristique de ces rencontres. A noter que le film a reçu le prix Fifigrot de Groland, ce qui ne m’étonne pas tellement on pourrait relier les deux univers. On pourrait aussi penser à un strip-tease autrichien. En tout cas très distrayants portraits de tarés.

4/6


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