Forum de FilmDeCulte

Dans une banlieue moderne de Vienne, durant deux jours de canicule, se déroulent diverses intrigues entrecroisées. Une simple d'esprit fait de l'auto-stop pour rencontrer des inconnus qu'elle embarrasse avec ses indiscrétions. Un mari désœuvré et son épouse nymphomane, jamais remis du décès de leur enfant, vivent sous le même toit comme des étrangers sans jamais se parler. Un vieux veuf grincheux invite sa femme de ménage à dîner et lui demande de porter une des robes de sa défunte épouse pour faire un strip-tease. Une institutrice d'âge mur est violentée par son amant miteux et un ami de ce dernier après une beuverie. Une adolescente est elle aussi victime des abus de son amoureux macho et jaloux, qu'elle accepte pourtant de revoir le lendemain.

J'avais adoré Import/Export, grande baffe dans la gueule sur notre société européenne post-capitalisme avec des images glaçantes et une humanité certaine. Je suis plus dubitatif devant celui-ci. On retrouve le regard clinique de Seidl sur les dérèglements de notre société (l'incommunicabilité, le sexe comme refuge, la limitée qui parle qu'avec des slogans commerciaux), mais je trouve que le discours est beaucoup plus plaqué, avec une volonté de créer le malaise parfois un peu voyante. Reste que c'est marquant, que la fin est très forte et qu'il se dégage quand même une vraie mélancolie dans la façon de nous observer, pauvres humains du 21e siècle.

3-4/6

C'est un peu le cliché du ciné autrichien en pack qui donne pas des masses envie de s'y frotter...
Me demande toujours ce que l'Autriche a bien pu faire à ses cinéastes pour qu'ils réalisent des films pareils.

société hyper fermée qui a magnifiquement tourné sa veste en 1945 après avoir adhéré au nazisme.

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas vu film aussi détestable. Après Sous-sols découvert plus tôt cette année j'avais laissé le bénéfice du doute à Seidl, parce qu'il s'agissait d'un documentaire où je n'avais pas clairement ressenti la tentation de ridiculiser les intervenants aux pratiques parfois borderline. Doute qui se lève totalement après avoir vu Dogs Days, où je n'ai comme rarement (peut-être jamais) ressenti autant de mépris de la part du metteur en scène pour ses personnages. Portrait de la petite bourgeoisie/prolétariat autrichienne, uniformément détestable, entre vieille rombière qui participe à une partouze dans un centre commerciale ou se fait violemment doigté par un inconnu alors qu'elle attendait fesses offertes que son amant la rejoigne chez elle, et jeune merdeux qui joue les gros bras et pavoise dans sa BMW aux couleurs criardes ou vieux vicieux qui grime son aide ménagère avec les robes de sa défunte femme pour le strip-tease le plus glauque de l'histoire du cinéma. 2 "innocents" au milieu de cette mer de médiocrité, la fille simple d'esprit qui horripile les automobilistes de sa logorrhée verbale et de sa franchise (qui bien évidemment finira par se faire violer, abusée par le minable commercial en système d'alarme) et la petite frappe qui malgré tout ses efforts pour se faire aimer de la femme qu'il a tabassé la veille devra s'incliner devant l'amour que celle-ci porte pour son acolyte, encore pire que lui (sans avoir omis de lui enfoncer une bougie dans le cul auparavant). Le pire du cinéma épate-bourgeois, qui pense qu'accumuler les horreurs et singer Haneke ou von Trier est particulièrement signifiant et révélateur des déviances de ses contemporains, alors qu'elle ne l'est finalement que de celles du réalisateur lui-même.

Pour les plus pervers du forum, le film est visible gratuitement ici (il n'y a qu'à s'inscrire) : https://www.festivalscope.com/page/now-playing/

Un de mes réalisateurs contemporains préférés

Dans la shortlist des 300 quoi. Pas sûr que je poursuive la découvert de sa filmo.

hahaha, pas faux. Je conçois ce que tu écris, et Dog Days, c'est vraiment pas le plus facile. Après je ne trouve pas qu'il se place au-dessus de ses personnages, mais juge plutôt la société autrichienne (et contemporaine) plus que les gens qui la composent.

Société où les femmes aiment les hommes qui les frappent et où les mecs sont de vieux vicieux libidineux, des commerciaux minables ou de jeunes frappes bas du front. Drôle de vision du monde.

Adoré Dog days, et c'est peut-être son film le moins méprisant au sens où tu l'entends Lohmann donc tente pas les autres
Surtout pas Import/export. J'aime beaucoup sa trilogie paradis mais je ne te le conseillerais pas.

D'accord avec Lohmann pour ce film même si je suis plus nuancé sur Seidl dont le cinéma ne m'intéresse plus par ailleurs, trop enfermé qu'il est dans le glauque, le systématisme des cadrages et le circuit des festivals. A titre d'exemple, je trouvais que la presse française avait fait un contresens sur Import/Export , en y voyant un film méprisant et dégueulasse à l'égard de ses personnages, ce qu'il n'était pas. C'est le paradoxe de ce cinéma qui semble avoir vocation à choquer le bourgeois, qui ce faisant met en relief les préjugés et le puritanisme d'une partie de la critique qui daube sur le film pour des raisons soi-disant morales et la superficialité d'une autre partie qui se repaît de son caractère scandaleux. Il semble que ce cinéma n'a pour effet que de mettre en lumière le côté oiseux, déconnecté d'un tempérament cinéphile, ce qui le rend indéfiniment marginal ou, je sais pas, autodestructeur.

C'est l'Autriche, mec.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tiens tu penses quoi de la trilogie Paradis? La presse avait plus aimé que ses précédents car derrière le côté glauque, tu as quand-même un peu plus de "tendresse".

Je n'ai vu que le premier volet dont je parle dans le topic attitré et dont j'apprécie surtout la neutralité du regard - qui fait que chacun y apporte le jugement moralisateur idoine, ou qui lui paraît tel. Ensuite Paradis Amour n'est rien d'autre que la version "glorifiée" d'un documentaire racoleur tel qu'il en pullule sur youtube, ou d'un épisode de strip-tease. C'est pas spécialement intéressant d'un point de vue cinématographique et aller une journée à la plage ou dans un cybercafé en Tunisie fait aussi bien l'affaire.