Forum de FilmDeCulte

Jorge, boxeur fauché et sans emploi, voit sa femme le quitter pour repartir au Brésil avec leur fils. Le Portugal étant au bord de la faillite, les sociétés de recouvrement prospèrent. Pour sauver sa famille, Jorge décide alors d'offrir ses services à l'une d'entre elles, malgré leurs méthodes d'intimidation peu scrupuleuses...

Comme dans Les Milles et une nuit, Saint Georges débute sur un port, en resituant le contexte de 2011 où la Troïka a fait plier le gouvernement portugais et lui a imposé la thérapie de choc. Mais si dans son triptyque Miguel Gomes a fait le choix de la satyre, Marco Martins opte lui pour un traitement dramatico-réaliste suivant le parcours d'un sans grade, que sa compagne a décidé de quitter lassée du racisme misérable de sa famille, qui perd son boulot sans avoir été payé les 6 derniers mois, qui monte sur un ring pour se faire démolir et empocher les quelques euros qui lui permettront de nourrir (un kebab mais sans frites) son fils. Après moult atermoiements, Jorge acceptera de s’enrôler comme gros bras dans l'une des nombreuses sociétés de recouvrements qui ont fleuris
Excellent acteur principal qui joue de son gabarit de poids lourds pour mieux faire ressentir sa fragilité (vis-à-vis de sa femme, de sa famille de prolo, de ses nouveaux employeurs pour qui il n'est pas forcément prêt à tout), suivi au plus prêt par une caméra "Elephantesque" qui ne le lâche pas d'un pouce (quitte à maladroitement l'éclairer au projo alors qu'il est en train de marcher à travers champ au milieu de la nuit), photo crépusculaire pour une vie qui semble essentiellement active la nuit, Saint Georges a de vrais qualités mais fini (malheureusement) par lasser au fil des multiples rebuffades de Jorge. Sans atteindre les sommets d'un Gomes ou d'un Rodrigues, Saint Georges confirme la vigueur du cinéma portugais, le plus intéressant actuellement avec le cinéma roumain sur le vieux continent (à mon goût).

4/6