Forum de FilmDeCulte

C'est pas très important.
Pour moi, il y a dans son cinéma un côté pur ride (d'ailleurs entre le monstre de foire d'Elephant Man et la trajectoire de The Straight Story, Lynch a même souvent fait du ride le sujet même du film), littéral, concerné par des émotions assez primaires, donc je roule des yeux quand des prétendus fans t'en parlent comme d'un cinéaste ésotérique qu'il faut décrypter. Une simplicité qui explique sa popularité qui va bien au-delà de l'art et essai pour festival et dont Gontrand rend compte à sa manière un peu amphigourique.

Pourtant, au risque de te décevoir, l'âge du défunt est pour moi une donnée importante pour éprouver ou non de la tristesse, pas l'unique mais elle détermine pas mal ma réception de la nouvelle quand on parle d'une personnalité publique. Généralement, cette nouvelle n'est pas heureuse pour son entourage et ses fans, ce que je ne suis pas dans les deux cas. Ainsi, je ne venais pas en toute détente relativiser le chagrin d'autrui. Sinon, j'aurais dit ne pas comprendre la peine dont certains ont fait part avant moi, ce que je n'ai pas fait, justement car je la comprends à défaut de la partager.

C'est marrant car je suis en plein dans Six Feet Under, je viens de voir un flashback où Nate est en larmes suite à l'annonce de Kurt Cobain. J'étais trop jeune pour être touchée par ça, je connaissais pas vraiment Nirvana d'ailleurs, mais ça a été une déflagration pour beaucoup de gens a priori à l'époque et même encore aujourd'hui. On s'accordera je pense tous à dire que 27 ans, c'est un jeune âge pour mourir. Est-ce pour autant, dans un cas comme dans l'autre, inacceptable de penser et plus encore de dire que la mort d'une personnalité publique nous laisse plutôt indiffèrent ? On a tous notre propre perception de la mort, il n'y a pas un curseur moral précis de ce qu'il est correct/intelligent/"humain" de ressentir dans ce cas précis. Et donc il y a bien les morts qui nous touchent, et les autres. Je ne parle pas des cas où le défunt est un membre de l'entourage, là c'est surtout une question de bienséance de garder pour soi ce genre d'opinion. L'étiquette veut même de présenter ses condoléances, sincères ou non, à l'entourage.



J'apprécie tes explications, avec cette perche tendue pour apaiser les discussions. Même si je trouve curieux d'écrire que tu ne me vises pas personnellement quand tu dis texto que mon propos est dénué de sens et même idiot car tu m'attaques forcément ce faisant même si c'est pas a dessein. Je crois que tu es sincère quand tu dis ne pas chercher à m'écraser et que tu me présentes carrément des excuses pour ça (j'en attendais pas autant mais merci pour le geste, c'est tout à ton honneur). En retour, je te prie de bien vouloir m'excuser pour mon tacle ci-dessus, c'était sûrement dispensable. Au plaisir de te lire, avec les crocs sortis en moins de mon côté.

Sinon, @bmntmp, Lynch avait lui même donné des pistes pour comprendre l'énigme principale de Mulholland Drive, apparemment soulé qu'on veuille à tout prix qu'il nous aiguille quand il pensait son film plus compréhensible, au moins pour les férus d'analyse ciné qui composent sa fanbase. Comme plusieurs l'ont dit, une fois qu'elles sont connues, surtout une (la clé = la boîte = point de bascule entre rêve et réalité) je trouve au contraire l'intrigue très linéaire et accessible, ça lève beaucoup le voile mystique du long-métrage. Je n'avais rien compris au film la première fois, il m'aura fallu lire quelques blogs ciné pour parvenir à la conclusion que c'était un film très construit et pas un fouilli des plus obscurs sans queue ni tête. À la fois le gros défaut et grande la qualité du film à mon sens. Ça peut faire un peu poseur mais à ce stade, je trouve ça brillant, donc je suis du côté des convaincus.
En tapant "10 clés + Mulholland Drive" dans un moteur de recherche, tu devrais trouver celles que Lynch a données et aussi des analyses plus poussées de l'oeuvre.