Forum de FilmDeCulte

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On dit les 70s, les 70s... le sommet du ciné ricain... mais les 90s quand même...

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Dans Lost Highway, quand Bill Pullman reçoit la vidéo filmée du lit du couple vu de haut, balayant pendant leur sommeil leur corps à faible hauteur (évoquant anticipativement en 1997 un drone introduit dans leur chambre).
Pour les personnages c'était traumatisant car cela correspondait à une intrusion et pulsion de voyeurs réelles, à une psychologie de leur monde. Pour le spectateur cela l'était aussi, parce que la cause de sa terreur, pourtant vraiment éprouvée, ne peut pas exister car cette même image est la trace d'une impossibilité. Une simultanéité qui cessait d'exister en même temps que d'être simulée. Là où les personnages étaient torturés par une pulsion, les spectateurs l'étaient dans la même situation par un paradoxe ontologique. Au contraire du cinéma de genre, c'est le réalisateur qui terrorise mortellement le spectateur directement, en plus du film et non pas pas par le film. Mais c'est aussi lui qui le fait spectateur. Mais situation toujours sadiquement dirigée contre le couple (comme au début de la S3 de Twim Peaks avec le couple défiguré pendant l'amour face au cube de verre). Comme pour dire que l'abstraction n'atténue rien, ne change pas un seul des objets de la violence. Le plaisir est là, conscient, mais n'est pas un abris moral (c'est très anti-freudien, surtout comparé à Cronenberg). C'était bien.

C'était vraiment bien.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Avec moi tu en connais au moins un.

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Spielberg, De Palma, Coppola, Scorsese, Verhoeven...

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CroqAnimement votre

Jamais reçu autant de sms de partout, même pour mes cinquante ans.

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There is no such thing in life as normal

Non.

Pour aucun de ceux que j'aime et qui sont encore actifs.

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Deux.

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Grosse référence pour moi qui va laisser un vide, il continuait à faire des trucs, même si plus vers le cinéma, comme ce clip pour un album en collaboration avec la chanteuse Chrystabell

Il y a plusieurs Lynch, entre le généralement accessible de la période ELEPHANT MAN->TWIN PEAKS, et le plus opaque d'après (avec évidemment des exceptions au sein du lot, en l'espèce ERASERHEAD d'un côté, THE STRAIGHT STORY de l'autre). Mais quoi qu'il en soit ça a toujours été un peu le cinéaste des "cool kids" dont je n'ai jamais fait partie, ne pouvant m'empêcher, par complexe ou par pose, de rejeter une partie de son taf que je percevais comme trop poseuse et contente d'elle-même.

MAIS...
... D'une part le gars était irrésistiblement attachant, pas du tout sibyllin ou pète-couilles dans sa manière d'être. Et d'autre part le mec a fait BLUE VELVET, un film "qui a beaucoup compté pour moi", que j'ai vu pile au bon âge, la synthèse parfaite du lisible et du chelou, le point d'équilibre des deux Lynch, qui est drôle, qui est prenant, qui te hante, avec des trucs, des phrases, des détails qui resteront culte pour moi à tout jamais.

RIP
(et puis un mec qui a reçu la Palme des mains de Bertolucci et l'a attribuée à Polanski, respect)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je me souvenais pas que la fin de Sailor et Lula avait le dernier des Quatre derniers lieders de Strauss! Ma-gni-fique, je recommande à tous d'écouter les quatre.

Eraserhead fut une très désagréable expérience l'an dernier mais je reste curieux de découvrir les trois suivants (bien que je n'accroche pas à Sailor & Lula, Lost Highway et Mulholland Drive vus respectivement à 17, 13 et 18 ans cela dit).

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Tu ne les as jamais revus?

Nope.

Si l'expérience des trois premiers s'avère fructueuse, je retenterai ptet mais pfooo.

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J'y vais de mon petit RIP aussi, vu que Lynch a énormément compté dans ma cinéphilie.
Déjà j'ai vu Dune au cinéma à sa sortie parce que je suis vieux. J'avais apparemment adoré, je me souviens surtout de certaines scènes extraordinaires pour un gosse de l'époque. Puis j'ai loupé Blue Velvet parce que j'étais déçu que La Mouche ne remporte pas le grand prix d'Avoriaz. C'est avec Sailor et Lula que j'ai véritablement plongé : rattrapage de Blue Velvet en VHS, puis de Elephant Man, suivi de la série Twin Peaks sur la 5, achat de tout ce que je trouvais sur Lynch, découpage dans les programmes télé, etc. L'époque où l'on se faisait des classeurs... Et j'avais bouffé la bio de Chion éditée aux Cahiers du cinéma.
Puis pause de quatre ans... Et un jour une photo du nouveau Lynch dans Première. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre, Lynch m'était un peu passé... Mais un jeudi matin, j'entre dans la salle des Halles pour Lost Highway avec des sandwich et du thé glacé, et j'y passe la journée, le voyant trois fois de suite (et une fois de plus la semaine suivante). Le rêve, ou plutôt le cauchemar, de cinéphile, une tension permanente pendant 7H...
Bizarrement la suite m'a moins plu. J'aime beaucoup Une Histoire vraie, mais sans l'avoir jamais revu, et Mulholland Drive m'a toujours paru moins fort et plus limpide que ses précédents. Et pas fan de Inland Empire et de la sais 3 de Twin Peaks (même l'épisode ...

EDIT : Sur Twin Peaks, Lynch certifie tout savoir et tout comprendre dans le moindre détail... J'ai toujours cette impression, quand même, d'un gars qui parfois plante des trucs sans aucun sens, juste pour s'amuser. Alors que Eraserhead ou LOst Highway me semblent bien plus cohérents, Twin Peaks (du moins la série - dont la saison 2 lui a un peu échappé) est un peu fourre tout.

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