Forum de FilmDeCulte

Pendant à peu près une heure j'ai trouvé ça hyper bien. Suite de scènes de comique de situation toutes hyper réalistes, incroyablement bien jouées, reliées par le plus ténu des fils rouges, c'est juste des blocs d'humour et de malaise qui rappellent le meilleur des bandes dessinées style Fabcaro. Y a juste la satire du monde politique que j'ai trouvé un peu plus éculée (la scène d'interview d'homme politique en mode Karine Lemarchand, surlignée et facile), mais tout ceci est rattrapé par le coup de génie d'avoir casté Christophe Paou en ministre des finances à la Cahuzac. Il est juste parfait.

Cependant, une fois la bascule du film opérée , l'ensemble se "dupieuïse". Et si je sais gré au film pour sa liberté et son élasticité de ton, je trouve que ça devient un peu facile, pipi-caca et ado. Jusque dans sa conclusion et ce petit plaisir poseur qu'on sent chez le réal à arrêter sa chanson au milieu du générique de fin pour laisser les deux dernières minutes défiler dans le silence.

Mais sinon tout le début était top.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

moi je ne sais toujours pas quoi en penser, en fait. J'ai bcp ri au départ... trouvé ça bordélique ensuite. Le dernier tiers m'a bien glacé et je comprends pas trop le "discours" du film quant au perso de l'ado.

Film très curieux. J'avais aimé Apnée mais ça s'épuisait beaucoup dans sa construction en sketchs qui finissaient par lasser. Là toute la première partie fonctionne sur le même principe mais c'est assez génial, assez jouissif que ce soit un débat dans un jury de concours de rock ou une séance photo avec un politique. C'est vraiment inattendu, on ne sait pas trop où ça va, il y a des personnages géniaux (Podalydès est hilarant) et chaque scène contient sa dose d'humour à la fois subtile, au bord du malaise mais assez bon enfant.
Puis vient la nuit et là le film bascule totalement et il devient quand même difficile à suivre. On a quand même le sentiment d'être face à un réalisateur puéril qui veut choquer le bourgeois après l'avoir gentiment endormi. Du coup ça rend cette dernière partie assez désagréable, voire même dégueulasse, posant des questions de mise en scène problématiques et s'enfonçant dans une forme de misanthropie un peu facile. On sent presque un mépris pour les personnages qu'on se plaît à humilier

Ceci dit, et j'en suis le premier surpris, la dernière scène entre l'avocat et l'adolescente m'a bizarrement ému. Alexandre Steiger est vraiment un excellent acteur, avec une fragilité touchante et l'adolescente a quelque chose de frondeur. J'ai beaucoup aimé, même si étrangement je ne l'ai pas véritablement compris Pas trop compris non plus le truc autour du chauffeur de taxi qui semble "payer" pour son comportement avec cet accident sorti de nulle part.

Bref c'est un film étonnant et c'est déjà une grande qualité, ça ressemble pas à grand-chose de connu dans le ciné français, mais il y a un petit fumet désagréable qui s'en dégage et qui bloque un peu pour moi. C'est dommage.

4/6

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CroqAnimement votre

Ce film est une plus grosse attention whore que le pire twitto.

Les échos, notamment à l'époque de Cannes, avaient attisés ma curiosité concernant ce film dont j'ignorais l'existence et ne connaissait pas l'équipe mais la bande-annonce ne me faisait pas rire du tout. J'ai encore raté ma séance de L'Evénement donc je me suis laissé tenter.

Bon bah des fois, faut faire confiance à son instinct...

Durant les deux premier tiers, mon impression face à la bande-annonce s'est confirmée.
La succession de saynètes disparates mettant en scène des discussions plus ou moins communes ou cocasses laisse à désirer quand à des exemples tels que The Office (pour l'humour de la gêne), Curb Your Enthusiasm (pour l'humour sur les petits aléas de la vie) ou Fabcaro (pour l'humour absurde) et en vrai, ça ne joue pas vraiment sur ces tableaux, on est davantage dans un portrait cinglant d'une médiocrité tout à fait banal mais si l'écriture évite la caricature, je n'ai pouffé que trop rarement à certains bons mots perdus dans un océan de théâtralité à l'humour franchement ringard, avec ces longs et lents arcs de cercle de la caméra autour de la table pour éviter le champ-contre-champ. Et le dispositif devient super répétitif et effectivement convenu et raté (tu peux pas parodier l'émission de Karine Lemarchand avec les politiques parce que c'est déjà de la dystopie en soi).

Durant ces scènes, j'en suis venu à penser qu'on raille les Marvel parce qu'ils ne sont pas "du cinéma" mais là, c'en est pas non plus.

Mais bravo les acteurs, tous très convaincants.

Puis arrive le virage du dernier tiers et ce qui était juste chiant est devenu...bah profondément chiant. C'est ça le plus ridicule.
Malgré l'abattage de rebondissements qui m'ont paru crier pendant une grosse demi-heure "Hé! HE! Regarde, regarde-moi! REGARDE-MOI! REUGARDEU-MÔÂÂÂÂ!!!! LA, WOUHOUUU! REGARDE CE QUE JE FAIS!", malgré tout ce délire puéril et démago censé remuer le spectateur, j'ai continué de regarder ça d'un œil torve.
Parce que j'ai ni moins de 14 ans ni plus de 65 ans.

Du coup, ça se disperse et ça tire dans tous les sens sans trop être clair sur son positionnement, même si on peut déceler une attaque en règle des faux-culs, contrairement à cette victime vengeresse qui est prête à dire la vérité. *clin d'oeil*

Ugh.

Je ne connaissais pas les Chiens de Navarre mais ils feraient mieux de retourner dans leur niche.

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Toutes les descriptions donnent l’impression d’un film anar de droite, entre Mocky et Blier, mais avec un pseudo-cynisme hipster déplaisant et prédateur façon gonzai ou brain magazine sans autre horizon morale que la méchanceté et la bassesse. Je le verrai pour voir si je me trompe ou pas.

Je trouve que ça fonctionne plutôt bien sur scène mais aucune envie de voir leur film bizarrement

C'est à la fois plutôt agréable à suivre - il y a quand même des dialogues réussis, et même quand ça cabotine (Blanche Gardin, les deux ex-Deschiens, Podalydes...), ça fonctionne - et complètement inutile. Le film n'a rien à dire à part que la vie est dure et la société cruelle, et les différentes séquences peinent à faire sens ensemble et donnent l'impression d'un patchwork davantage motivé par la disponibilité de tel ou tel comédien que par la cohérence du bouzin. Honnêtement, c'est le cas de la plupart des films à sketchs. Et oui, pour reprendre FF, c'est un peu le cas de beaucoup de Marvel : une alternance de scènes aussi "efficaces" que le récit de fond est accessoire.
C'est con parce que les acteurs sont bons.

Tarantino pour le rape and revenge et le côté verbeux, Blier et Hara-Kiri pour la méchanceté et la vulgarité, un peu de la Coline Serreau de La Crise pour ce portrait qui se veut un peu acerbe de la France, et de Mocky pour la laideur généralisée et la satire politique, le film souffre de ces comparaisons et, comme beaucoup le font remarquer, opère une sortie de route dans sa dernière partie. Le parti-pris trash met en exergue une forme de vacuité, avec un discours vaguement féministe de circonstance comme un réflexe obligé. Il y avait des choses intéressantes à creuser dans les ruptures du ton, mais une certaine facilité pour créer l'émotion, notamment dans l'utilisation de la musique ("Shame, Shame, Shame and the Robinson", une belle chanson de Barbara et une infâme reprise de "It's a Wonderful Life" de Black), dessert le film. Sa principale qualité, ce sont des dialogues assez bien écrits, jouant de la petite expression qui met du relief, de l'idiotisme retourné dans tous les sens, mais trop complaisants et avec une tendance à abuser de notre hospitalité, sans la mécanique au cordeau d'un Tarantino par exemple, ou l'espèce de propulsion des Monstres de Risi. Ils sont gratuits, le résultat de blagues et de conversations notées sur un bout de papier, au restaurant ou au bar, disparates comme dit FF, sans autre raison d'être qu'un "ah ça pourrait être marrant comme dialogue dans un film." La mise en images, qui cherche à cacher sa pauvreté (la photo est affreuse) derrière des mouvements constants de caméra, n'aide pas. Pas si mal, mais ça reste un gros ratage.



Confirmé donc, même dans sa manière de vouloir donner un peu d'humanité dans son portrait de la médiocrité, le film fait preuve d'un côté rabougri, impuissant dont on se dit que c'est ce qui entrave les capacités créatives de son auteur.