Caribou a écrit:
C'était en réponse au message précédent sur son intransigeance. C'est toi qui es à côté de la plaque là.
Par ailleurs, j'aime bien Ives comme vous tous.
Mais son choix de carrière est plutôt une marque de son intransigeance : dans un pays qui en matière de musique était extrêmement conservateur et laissait très peu d'opportunités, il a rapidement compris que sa musique ne serait jamais acceptée, ou le serait au prix de son "émasculation" (un mot qu'il utilisait beaucoup...). Il aurait pu néanmoins continuer à être organiste ou devenir professeur de musique, et vivre de sa musique sans être compositeur public. Il a préféré choisir un métier plus convenable socialement, dans lequel il a effectivement réussi (et il faut voir comment il a réussi...). Il avait conscience que ce métier lui donnerait un niveau de vie confortable et lui laisserait peut-être du temps pour composer, mais au départ, il a préféré ne pas vivre de sa musique du tout, plutôt que de vivre mal d'une musique émasculée.
Le fait d'avoir vu son père, qui s'occupait de tout ce qui avait rapport à la musique dans sa ville natale, galérer financièrement et y perdre sa santé jusqu'à finir par devoir prendre un job qu'il détestait pour subvenir aux besoins de sa famille, a également dû jouer dans le choix d'Ives.
Je ne vois pas de noblesse particulière dans son choix, mais je ne vois toujours pas quel est le sens de ton message initial, à part comme d'habitude l'ouvrir pour ne rien dire. Certains compositeurs ont beaucoup plus lourd à se reprocher que d'avoir réussi dans les affaires.
C'est là qu'intervient le procès d'intention. Je n'ai jamais dit que ça le desservait, sa réussite dans les affaires. Au contraire, j'ai envie de dire (surtout qu'il a filé du fric à Lou Harrison, ou d'autres compositeurs beaucoup moins bons que lui après, si mes souvenirs sont encore valables).