Neil Young est très prolifique en ce moment. Alors que dans son autobiographie, il narre sa perte apparemment momentanée de créativité et d'inspiration, nous voilà rassurés.
Cependant, ce n'est pas parce qu'on produit beaucoup qu'on produit forcément du bon. Revenons sur ses dernières sorties cds.
En 2010 sort l'album The Noise. C'est le premier album entièrement en solo du Loner. Il y joue seul de la guitare électrique et l'album est surproduit par l'arrangeur Daniel " monsieur écho " Lanois. Je n'avais aimé que 2 chansons du disque studio: Love and War et Peaceful Valley Boulevard. 2 compositions calmes. Mon opinion sur les autres fut revue à la hausse à l'écoute des concerts bootlegs (pirates) de cet album. Les chansons y sont dépouillées des horribles arrangements Lanoiisants et c'est nettement mieux. Pas un grand cru.
Il y a 6 mois , parait Americana. Le retour de Neil Young avec son groupe du Crazy Horse. Chic me disais je. Patatras je n'aime pas du tout le disque. Neil Young propose une relecture indigeste et électrique de standards américains. Un des rares disques de l'artiste qui m'ennuie à l'écoute.
Donc le 30 octobre est paru Psychedelic Pill. Double album encore une fois avec le Crazy Horse. Autant le dire tout de suite, c'est nettement mieux. Le groupe a rechargé ses batteries et Neil Young sa créativité. Alors prévenons tout de suite les amateurs du Neil Young mélomane adeptes des beaux disques comme Harvest ou Harvest Moon, on est ici dans le Neil Young électrique, créateur du mouvement grunge. C'est donc une ode aux guitares saturées et aux larsens.
L'album porte aussi très bien son titre. C'est le disque le plus psychédélique du Loner. Neil Young convoque l'âme des groupes mythiques comme Grateful Dead, Quicksilver messenger service. On se croirait dans le San Francisco des années 60. On a donc ici des longues improvisations autour de morceaux qui normalement ne devraient pas durer plus de 3 minutes et qui souvent dépassent allégrement les 10 voir 15 minutes. On sent que l'album a été enregistré dans ces conditions en studio. Neil a donné les paroles, une mélodie au groupe et c'est parti. On sent un disque ou le groupe s'amuse beaucoup et retrouve une jeunesse à presque 70 piges pour Young ( qui a rarement aussi bien porté son nom).
Le disque 1 commence par Driftin' Back un morceau qui dure 27 minutes......Sur cette même "face", on trouve encore un titre Ramada Inn de 16 minutes. Sur les 2 cds, 4 titres dépassent les 8 minutes. Seul un titre apaisé For the Love of Man rappelle le Neil Young calme compositeur de jolies mélodies.
Finalement est on face à un grand Neil Young à ranger parmi ses incontournables? Non, selon moi. L'album est trop homogène. Il manque de diversités et de chansons aux mélodies facilement mémorisables et fredonnables. Pas de tube. Les titres pourront même paraître interminables à certains.
Cependant, cela reste un bon album et c'est suffisamment rare à l'heure actuellel pour être salué et écouté. De plus, je pense que la tournée qui va accompagner ce disque va être dantesque. J'en serai si possible. 4/5