C'est cher
A Place to Bury Strangers -Exploding Head
http://www.youtube.com/watch?v=HFa4a56j52oCitation:
Et voilà que le neo-shoegaze lève sournoisement le bout du nez, et voilà que les primesautiers A Place to Bury Strangers appairassent toujours stiff et raides dans un second album qui ne décevra pas les amateurs du genre puisqu’ils y retrouveront tout ce qu’ils aiment : ces murs de distorsion à loyer modéré, ces rythmes abrasifs, ce chanteur maigrichon qui s’accroche au maelström (tout en regardant ses chaussures...) Pour la distorsion le fan neo-shoegaze de base sait déjà qu'Olivier Ackermann leader affiché de la clique sonique dont il est ici question est aussi l’inventeur d’une pédale multi-effets assez prisée du microcosme (Lightning Bolt, Wilco, U2, TV on the Radio l’utilisent également ...) donc il n’y a pas de mauvaises surprises à avoir, pour ce qui est des rythmes abrasifs il n’y par contre pas d'explication rationnelle (la carence en fer ?) quant à la maigreur vocale elle paraît rédhibitoire (c’est un problème). Pour le reste et pour tout le monde, les A Place to Bury Strangers sont toujours noir c’est noir, obnubilés par la mort et la destruction (Aleister Crowley est là, Charles Manson aussi, avec toute la famille...) et toujours plus My Little bloody Jesus Valentine qu’immaculés dans l’architecture globale de leurs morceaux : un bienheureux assemblage de bruit blanc monté sur des textures pop moribondes. Bref un peu à l’écart des quelques revivalistes vaporeux qui encombrent un peu trop le secteur : que du bon (bruit concassé) et rien que ça.
(Dixit Raoul Lachenay)
Circlesquare - Songs About Dancing And Drugs
http://www.youtube.com/watch?v=zrb-L0mylxQCitation:
Dois-je avouer ma primo-perplexité devant ce bidule post-moderne mollement posé entre Carl Craig et les Talking Heads ? Pourtant au final j’aime assez ça, il doit bien y avoir du bon dans cette semi-mollesse là, dans ce dub hannettien qui s’ignore, dans ce faux blues larvaire, madréporique et plus aboulique qu’un congrès de neurologues en goguette On ouïra sans peine « Hey You Guys » le premier titre, un bidule renfrogné plus maussade que l’ennui... mais en mieux, « Dancers » et son groove asthénique , comme noyé dans un élément glauque, et surtout «Ten to One » sorte de micro climax post partout (moderne, punk, opératoire..) et vrai délectation morose.
Pour mieux en finir, frôler la précision, on ajoutera que l’auteur de la chose évoquée affiche un beau visage de lymphatique boréal, une bien belle mèche saupoudrée et une remarquable non-voix d’endive blême, ce qui ne gâche rien en rien… ou l’inverse.
(RL)