Forum de FilmDeCulte

Et du gain de merde !

Moi aussi je suis totalement convaincu.

La chaine numérique naturelle est évidemment en progression monstrueuse (Fincher sur ses derniers films le prouve, Soderbergh aussi), mais la chaine avec télécinéma. Tu as un écran avec des coins, aucun flou dégueulasse, pas de copie terne... Je vois ce que tu veux dire sur la "vibration" de l'image, mais je trouve qu'au final, on y gagne tout de même.

Bah c'est clairement le principe de Mann, d'utiliser ce rendu vidéo pour aller chercher vraiment autre chose. D'autant que dans le dernier on a cette volonté anachronique qui est certes théorique avant tout mais qui fonctionne du feu de dieu. Je comprends qu'on adhère pas hein, c'est pas du tout mon but de refaire le même débat over and over, mais quand Tom parle de truc lisse, de rendu vidéo bien clean voire fixe, on est loin du gain et de la dynamique du rendu chez Mann. Bref, on est clairement dans l'expérimentation bien éloignée des soucis commerciaux des cinéma.
Pour ce qui est de la question initiale, perso j'aurais aimé qu'ils conservent deux modes de diffusion en fonction de la chaine de fabrication. Le dernier Fincher était un vrai bonheur à voir mais il est vrai que le charme de la pelloche n'est pas qu'un trésor nostalgique. Tout comme le vinyle face au cd/mp3 qui regorge de charmes subjectifs (les sautes, les craquements, les aigus qui crachent...) mais une chaleur et une profondeur de son qui ne sont pas à démontrer (ce n'est effectivement et avant tout qu'une question de chaîne de fabrication/diffusion, comme c'est préférable de ne pas écouter un vinyle sur un système Hercules à 35 euros).

Comme vous, un Green Zone par exemple est un bonheur en projection numérique (alors même que le film est oubliable) et revenir à une projection classique me fait mal au cul. Je ne vais plus au cinéma que si la projection est numérique, point barre.

Mann - Noé - Fincher etc. me permettent de voir au travers des yeux de leurs personnages, et c'est ce que je recherche. Cette impression de réalisme qui vient de l'image avant même de venir de la mise en scène. L'impression que je pourrais être téléporté sur le plateau, que c'est vraiment là (effets spéciaux ou pas). Alors oui, il y a un peu de grain en basse luminosité, mais je sais au moins que les couleurs sont réelles, la photo intégrée aux éléments de décors (pas de projo, mais des lampes et ampoules), et que l'ambiance de plateau sera très proche du rendu final (si l'étalonnage sert à retrouver les couleurs, et pas à tirer sur des dominantes factices). Que ce soit Avatar, Social Network ou Public Enemies, c'est maxi gavage. C'est confortable, profond, solide, avant d'être froid ou "sous verre", à mon goût. Le regard peut fouiller l'image, s'enfoncer dans les recoins et les arrières-plans, alors qu'avant on devait lutter pour apprécier l'ensemble de l'écran, souvent flou et vite abîmé. Je n'ai aucune nostalgie.

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I think we're gonna need a helmet.

Tu soulève des bons points.

Pour répondre de manière vraiment prosaïque: je suis fan.

En tant qu'aspirant cinéaste, déjà, je ne peux que me réjouir d'un procédé qui limite le nombre d'imperfections qui viendront enrayer la diffusion du film "tel que je l'ai imaginé". (l'éternel et illusoire fantasme)

En tant que spectateur, j'aime l'absence d'accrocs. J'aime ne plus avoir les changements de bobines avec parfois un étalo différent d'un plan à l'autre, la petite saute, le petit CRRZZZ sonore. J'ai aucun romantisme/nostalgie par rapport à ça.

Ensuite techniquement j'ai ouï dire que la meilleure combinaison à l'heure actuelle, c'était un tournage en 35, suivi d'une projection numérique. Ca semble paradoxal, mais aux yeux des technicos, ce serait ça le top du top.

Les problèmes à soulever seraient plus sur la diffusion des films. Il faudrait que la numérisation des écrans, et du coup l'absence de grosse pellicule maousse et chère, permettent à des petits films d'exister plus largement, et je suis loin d'être sûr que ce soit le cas aujourd'hui.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est pas si paradoxal que ça. Au niveau technique, il y a 60 ans de savoir faire en 35 qui ont affiné les techniques, les caméras, les optiques... Tandis que le numérique, ça fait 10-15 ans seulement qu'on se penche sérieusement dessus. Tout comme les gens qui estiment que la pellicule couleur n'a jamais atteint la perfection qu'avait pu atteindre le savoir faire de la pellicule noir et blanc.

C'est paradoxal aux yeux du cerveau quoi.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

L'arrivée du numérique provoque un gros bordel dans le monde de la distribution, oui.

Mais pour répondre à la question: je fais partie des conquis. Je n'ai aucune nostalgie pour les conditions de projection en pellicule...
Mais je ne saurais pas me passer de ça (le DRRRRRR, les sauts de bobines, etc etc etc) à la Cinémathèque, par exemple, du moins pour les films muets accompagnés au piano. Ca, ça n'a pas de prix!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je préfère aussi, même si je peux encore voir des projections pellicule sans souci ...

C'est clair.... Faut pas pousser.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bah ça dépend où...quand la bobine d'un film est déjà sale alors que c'est le jour de la sortie, y a de l'abus quand même...

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C'est pas super courant quand même.

Moi récemment j'ai tenté Les petits mouchoirs, le début était flou, j'ai du aller voir le projectionniste. Puis le film a cassé après une demie-heure.

The sign.

Pour moi, ce ne sera que numérique désormais (surtout après la claque Social Network).

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I think we're gonna need a helmet.

Le truc c'est qu'on peut pas tout voir en numérique, si ?

Ca m'arrive 1 fois sur 3.

Je précise que je m'assois près de l'écran, donc je vois le moindre poil et la moindre rayure.

Et sinon, les "brûlures de cigarette" et la saute qui avec ou les marquages là (les 3 points blancs/rouges de temps en temps là), ça me gonfle aussi à présent...

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