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Rembrandt aussi, ça a dû piquer

Étrange film qui refuse la structure plus conventionnelle d'un biopic sportif en rise and fall rythmé par les victoires et défaites du héros pour le portrait d'un pionnier du sport qui nous a le plus habitué à voir des gens se tabasser sans limites jusqu'au sang, lui-même capable d'être une "smashing machine" sur le ring, mais qui s'avère extraordinairement posé et doux en dehors, de sa voix à sa gestuelle à ses propos (à l'exception de quelques explosions - de portes - lors de disputes avec sa femme qui, à l'inverse, se vautrent complètement dans le cliché).

Dans un premier temps, le projet semble intéressant dans cet étonnant paradoxe, mais le récit a beau se faire en creux, il reste finalement classique dans sa peinture de l'addiction d'un athlète à la victoire qui se sent diminué après sa première défaite, peinant à trouver dans la drogue le "high" de la réussite et ne ressentant pas que sa femme le traite comme le bonhomme qu'il est aux yeux des spectateurs, obligé justement de transformer leur rapport en combat pour se sentir en terrain connu. Et le rejet d'une construction éprouvée perd par la même occasion une efficacité qui aurait évité au film d'être passablement chiant et de mieux faire ressentir cette histoire d'un homme qui apprend à perdre.

Je ne retiens donc que la très belle performance de Dwayne Johnson, tout en intériorité et immobilisme, remarquablement éteint vis-à-vis du personnage charismatique qu'il a savamment sculpté depuis ses débuts dans la WWF, son humilité après certains échecs au box-office revêtant une dimension méta à la fois bienvenue et fabriquée. Il a beau avoir enchaîné avec un nouveau Jumanji, il a des projets avec Scorsese et Aronofsky. En tant que fan des débuts, j'accueille ce renouveau avec plaisir.


Et Marty Supreme est infiniment meilleur.

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