Forum de FilmDeCulte

Tim et Millie sont ensemble depuis des années quand ils décident de tout abandonner pour s’installer à la campagne. Alors que les tensions sont déjà vives, une force surnaturelle transforme leur rêve en cauchemar, menaçant leur relation, leur amour… et jusqu’à leur intégrité physique.

Auréolé d'une réputation flatteuse depuis son passage au Festival de Sundance en janvier dernier, ce premier long métrage écrit et réalisé par Michael Shanks se trouve quelque part au croisement entre ce que d'aucuns appellent encore l'elevated horror et la série B qui s'assume comme un simple ride horrifique. Le financement indépendant et l'aspect épuré de l'exercice - il n'y a virtuellement que deux personnages et une unité de lieu - ainsi que la métaphore derrière le concept (dont il vaut mieux savoir, comme d'habitude, le moins possible en entrant dans la salle) s'apparentent davantage au premier registre mais le film n'a vraiment pas ces prétentions.

Comme en témoigne son exposition un poil longuette et surtout assez didactique dans les dialogues, le propos se veut évident, comme une donnée énoncée d'entrée sur laquelle tisser alors l'horreur une fois le postulat révélé. Et c'est là que le film s'avère satisfaisant, dans l'exécution de ses scènes-clé de body horror, certes attendues mais néanmoins réussies. Le récit est indéniablement programmatique et donc plutôt prévisible mais les séquences en question parviennent à se faire tour à tour inventives, flippantes, amusantes et même touchantes. A ce titre, le fin aurait gagné en émotion et le discours aurait été plus éloquent si l'écriture avait fourni davantage d'efforts dans la progression de l'arc des personnages, mais elle fonctionne tout de même.

Bon petit délire.

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Je ne savais du film que son concept horrifique principal et je m'attendais du coup à un film très orienté body horror mais force est de constater que ce n'est pas totalement le cas (d'ailleurs dommage pour cette affiche qui spoile un des meilleurs plans du film). Alors ça ne veut pas dire que le film n'est pas bon mais sur le coup c'était un peu une déception. Parce que sinon j'ai plutôt apprécié cette métaphore du couple qui se sépare pour mieux se retrouver à travers une mythologie pas hyper claire mais plutôt fascinante. La mise en scène est vraiment chiadée, belle photo et si le film assume un côté purement série B notamment dans son écriture (couple qui s'installe dans une maison paumée, coup du pas de réseau, coup de clés de voiture oubliées chez le voisin), il parvient à être souvent surprenant et amusant. Le duo principal est excellent et c'est vraiment un bon petit film d'horreur dont évidemment il vaut mieux ne rien savoir en entrant dans la salle.

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CroqAnimement votre

oh ! together ! we can take it higher !
à chaque satanée fois que j'ai été confronté à ce titre... terrible.

bon, j'ai été beaucoup beaucoup moins séduit que vous, et que tout le monde visiblement.

de base, il y a cette idée en or massif. visuellement, conceptuellement, thématiquement : de l'or en barre.

après, faut faire un film autour.

pendant le film, fort peu convaincu, je me suis occupé en imaginant les divers traitements possibles. sérieux et intime. baroque. partant dans le grand guignol - que ce soit en mode giallo ou en mode ryan murphy. ouvertement drôle et pop. j'ai pensé à bring her back, la manière dont c'est un drame presque normal nourri par son concept horrifique. bref, plein de choses possibles.

au final, c'est l'usine 2025. un peu de a24, c'est vaguement chic, acteurs qualis, personnages adultes et csp+, petit ton, petite thématique... il se trouve aussi que le mec n'est pas assez talentueux pour ça. c'est réalisé platement, image industrielle, dialogues fakes, aucune personnalité ou idée neuve nulle part. l'impression d'un mec qui aurait vocation à réaliser un reboot d'urban legend et qui se force à faire du a24 de supermarché.

et puis donc, le coeur du poulet : que raconter ? comment ? le film à au moins le mérite de doucher tout espoir dès ses premières secondes, digne d'un épisode d'x-files et qui a enterré mon espoir que ce soit juste un mystère obscur et sincère sur le couple. on est dans le shéma poncif total du moment, avec malediction préalable, cas précédents, recherche sur internet, explications clairement données, on a même le droit à la petite fille étrange qui fait un dessin qui en dit long.

de fait ça m'emmerde complètement, mais le mélange de ce traitement d'horreur mainstream sorti de studio avec ces petites véléités a24 m'a complètement gavé. du coup ça n'est efficace sur aucun tableau. ce n'est pas fun en mode biserie assumée, ce n'est pas arty, ce n'est pas sincère, ce n'est pas profond, ce n'est pas drôle. je peine à dire ce que c'est à part artificiel et programmatique, comme dit ff.

et puis, il y a dans la gestion de l'horreur ce truc qui m'insupportent complètement, c'est à dire l'obligation de foutre des scènes horrifiques toutes les 20 minutes - comme un james bond ou comme un porno des années 70, concrètement - même quand ça n'a pas de sens dans l'histoire. on a donc des scènes conçues uniquement pour leur shock value et pour que le public en ait pour son argent avant le grand final, dans une disproportion entre l'effet et le sens.

et j'avais du mal à combattre mon impression que tiktok n'était jamais loin de tout ça non plus, ces shock values disproportionnées concues pour être coupées en morceau de 30 secondes pour dire "omg this movie was so sick", cette utilisation à la fois marrante et en même temps vraiment tiktok-bait éhonté des spice girls...

le pire c'est que les quelques secondes de concept pur sont cools. il y avait des idées sympas dans la construction du couple. dave franco est bien dans certaines scènes, une vibe particulière (il est horrible dès qu'il a plus de 3 phrases à dire de suite en revanche).

une excellente et puissante idée, rendue possible par la vague actuelle et totalement ravagée, martyrisée par la vague actuelle (et par son scénariste-auteur juste pas assez talentueux pour ça, point).