Forum de FilmDeCulte

Comédien en perte de vitesse, Stéphane débarque avec sa troupe au Festival d’Avignon pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny, une comédienne de renom, et tombe sous son charme. Profitant d’un quiproquo pour se rapprocher d’elle, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival…mais qui va très vite le dépasser !

J'étais déjà fan du court métrage Je joue Rodrigue que le scénariste et réalisateur Johann Dionnet adapte ici en long métrage et qui se retrouve, comme le court avant lui, à rafler des prix un peu partout, et c'est cool parce que c'est l'exemple-type de ce que la comédie populaire devrait être à minima, ce qui est d'autant plus une réussite qu'il s'agit entre autres du sujet du film.

Le coup du quiproquo et du mensonge est une formule éculée mais le film parvient à l'exploiter intelligemment tant dans ses renvois à ses origines (cf. la mise en abîme de Ruy Blas, comme un trait reliant le théâtre de boulevard et le théâtre classique) que dans sa variation sur le rapport de classe animant souvent les amours contrariées, ici transposé aux registres théâtraux donc.

Ce qui transpirait du court - cette connaissance du métier, la réalité de la galère, la honte et la fierté, la défense des genres moindres - est encore plus présent ici, le récit se faisant plus choral, méritant ce nouveau titre, approprié à un film qui saisit avec authenticité l'effervescence et la débrouillardise requise par le festival, faisant exister ces personnages secondaires (Lyès Salem forever) autour de l'intrigue centrale de romcom (première fois que je trouve Lecaplain bien...et beau!).

Ça ne révolutionne rien mais c'est franchement sympa et sincère et régulièrement drôle.

_________________

Bien envie de le voir celui-ci, le court était effectivement exemplaire dans son genre.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Je trouve le court extraordinaire, un de mes préférés, maté une dizaine de fois, chaque fois que l'occasion se présentait de le faire découvrir... Mais le long ne m'a pas apporté grand chose de plus. Tout est là, avec un surplus de développement de personnages, de nouvelles situations de romcom, mais je n'ai pas été emporté. Donc un peu déçu, forcément, et la conviction renforcée que le court était exemplaire. Même si ça reste de la belle comédie, agréablement filmée, bien interprétée (moi je retiens surtout Alison Wheeler), je reste sur un 4/6 poli, et ça me fait chier. Il avait le potentiel d'être un nouveau Le goût les autres, de dépasser la romcom, mais il n'en a pas l'ambition. Tant pis, c'est cool quand même.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

un peu surpris du faible démarrage du film (même si la fete du cinéma, les vacances, le bouche à oreille, la clim dans les salles de cinéma, etc) et de l'absence de soutien fort de la presse vus la popularité du court-métrage et le momentum de leclapain avec le carton de son spectacle à 3...

mais bon si c'est juste moyen, ceci explique un petit peu cela.

Pourquoi, ça donne quoi ? T'as une prévision finale ?

_________________
I think we're gonna need a helmet.

21000 premier jour. C’est pas fou mais correct. Tout va dépendre du bouche à oreille.

_________________
CroqAnimement votre

10k en vrai premier jour, le reste en avant-premières...
ce sera pas désastreux mais je pensais que ça avait le potentiel de faire tilt un peu.

Bah Lecaplain c'est pas Clavier non plus hein.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Même les deux ensemble sur la même affiche, ça se plante.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Moi le fan des films sur les coulisses du spectacle, le sujet me bottait. Par contre la présence au générique de TF1 et Warner m'a fait craindre un truc formuléïque et moins authentique qu'attendu.

J'ai été rapidement soulagé car on constate immédiatement l'authenticité du milieu dépeint et surtout du festival. Je suis allé deux fois à Avignon: la première fois en 2007 on m'a présenté un beau gosse puissant et sûr de lui en terrasse, un certain Alexis Michalik. C'était lui Amaury de Crayencour dans le film quoi. Bref tout ce petit monde est parfaitement croqué: la pièce dans la pièce est géniale, les affiches, les déambul', les dégaines, tout. Vraiment un pur plaisir.

Ensuite on sent que c'est un film par des acteurs pour des acteurs. Tu sens que Dionnet est en fusion avec eux, que la liberté est totale, que tout le monde est à l'aise et se reconnaît parfaitement dans ce qu'il a à jouer. Pur plaisir là aussi.

La situation d'imposture qui émaille le film est correctement amenée on va dire, on arrive vaguement à y croire (le scénario trouve suffisamment de justifications pour empêcher l'aveu). Par contre j'ai trouvé que le troisième acte avec l'obligatoire "Sombre nuit de l'âme" était longuette et je n'ai pas totalement cru à la fin Bon par contre la snoberie de certains jeunes comédiens à l'égard des comédies grand public m'a paru forcée - je pense que dans cette génération quand même ils savent que la précarité est partout et qu'il faut bien gagner sa croûte. Bref ça aurait pu être plus finement dosé dans les scènes de morgue au bar, mais bref, c'est la comédie qui veut ce genre de contraste.

J'ai aimé comment le scénario faisait exister tous les personnages secondaires également, chacun à son petit arc, c'est bien mené, et tout le monde est parfaitement incarné.

Non vraiment bonne surprise, je me sentais bien dans le film.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste