Forum de FilmDeCulte

Dans un village isolé des Carpates, Yuri, une jeune fille élevée dans la crainte des mystérieuses créatures de la forêt appelées Ochis, se voit interdire de sortir après la tombée de la nuit.

J'avais vu la bande-annonce il y a quelques mois et ça m'avait épaté et donné trop envie. Sa diffusion au Majestic Bastille (dans la petite salle, mais c'est pas grave car les toilettes de la salle 1 ne sont toujours pas réparées) a achevé de me convaincre.

Ecrit et réalisé par un ancien clippeur si j'ai bien compris, le film est produit par A24. Et j'ai presque envie de dire que ça se voit tout de suite: typo du générique rétro en mode HALLOWEEN, format 4/3... Et ça ne se passe pas dans l'éternelle suburbia américaine mais dans... les Carpathes. Avec des personnages qui s'appellent genre YURI et DASHA. Sur le papier le pitch fait penser à E.T. mais l'exécution évoque une sorte de mix entre David Lowery et Benh Zeitlin, mâtiné d'un léger cartoonisme à la Wes Anderson.

Vous captez ces spectacles de théâtre "pour enfants" qui sont en réalité par des adultes et pour leur auto-kif d'adultes ? Hé bien il y a un peu de ça dans ce film. Tu sens qu'Isaiah Saxon se fait plaisir, qu'il riffe sur ce qu'il aime, qu'il caste les acteurs qu'il aime et avec qui il veut travailler depuis longtemps plutôt que ceux qui font sens pour le rôle (ouais parce que Willem Dafoe 69 ans et Emily Watson 58 ans en parents d'une ado c'est non).
Et tout ça en oubliant les fondamentaux d'une bonne histoire. Le film applique une formule, celle de l'enfant isolée qui devient amie avec une créature tout aussi isolée, mais il ne fait qu'en décalquer le pourtour sans jamais colorier ni donner de la densité à l'intérieur. Se lançant sur la base d'une backstory inexistante et floue, et d'un lore qui tient en deux mots, le film n'a aucune base solide, on n'arrive jamais à s'investir dans le parcours des persos, c'est totalement désincarné.

Après c'est splendide. Les paysages sont incroyables, les cadres claquent, ça reste généreux. Ils devaient regarder leurs rushes et croire qu'ils faisaient le meilleur film de tous les temps. Y a même un score sympa et la créature est superbement créé, on ne sait jamais où s'arrête la marionnette et où commencent les VFX, c'est bluffant. Mais c'est au service de virtuellement rien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste