Forum de FilmDeCulte

Je me rends compte en créant le topic que c'est un film de David Ayer et rien ne le laisse penser pour ceux qui décelaient chez lui il y a longtemps un potentiel d'auteur.
Ou pas. C'est une énième stathamerie, parmi celles qu'on préfère (ou pas Crank plus ironique vient à l'esprit), sérieux, prévisible, rejouant la formule de l'ancien des Forces Spéciales qui a un boulot de... working man, tiré soudainement de sa retraite - ce qui fait qu'on retrouve Ayer un peu, vu que l'aspect ex-militaire et camaraderie est juste un peu plus fouillé et c'est une microsubtilité qu'on note en voyant le film.
C'est aussi un film de propagande anti-russe, on peut le dire, ainsi que le signale un graffiti "Ukraine" pas très subreptice à un moment, et non seulement parce que les méchants sont la mafia russe. Propagande car le contexte actuel donne une résonance particulière à quantités d'éléments qu'on a vu des fois et des fois, comme le fait de que le héros soit un ancien des Forces Spéciales, sujet au PTSD, un peu désabusé, mais à qui son compère dit, malgré les ruines dont sont faites leurs existences, qu'ils ont pu faire des "choses bonnes", les soldats exceptionnels mais les exécutants de basse-oeuvres qui doivent composer avec des choses plus grandes qu'eux.

Tout ça permet de faire un trajet dans la mémoire du film de vigilante, de Taken, en contournant Death Wish, on remonte à Rolling Thunder jusqu'à The Searchers pour revenir à un actioner un peu débile à Taken. Cette coloration politique que prend le film, assez facilement, ne manque pas d'être intéressante dans la manière de faire de la fille kidnappée un symbole de quelque chose de plus grand, le discours anti-misogyne, misogynie que le film fait correspondre à la culture des mafieux russes et peut-être à quelque chose de plus (voyez l'historique récent - précédent la SMO - de la législation russe sur les violences conjugales, ou le fameux "Que ça te plaise ou non, ma jolie, faudra supporter" de Poutine). Une autre scène très fugacement vient commenter le désastre et/ou les bienfaits des opérations militaires otaniennes/américaines/anglaises récentes. On n'en tirera pas de conclusions vu que c'est de la propagande pure, mais c'est pas mal fait.
On peut penser que tout ça rajoute une couche de non-subtilité sur un cinéma qui ne brille déjà pas par la subtilité mais voilà qui élargit un peu un film qui, en mode John Wick du pauvre, se suit très bien.

Je n'avais même pas daigné ouvrir un topic pour The Beekeeper l'année dernière, de David Ayer aussi. Affreux.

Là c'est pareil, pire même car co-écrit par Stallone.

L'écriture est d'une platitude et d'une indigence tout bonnement homériques. Tout et à tous les niveaux (build up, action, péripéties, dialogues, dynamiques entre personnages etc.) est constamment en pilote automatique, d'un convenu assommant, sans aucune aspérité ni surprise ni tension. Je retiens Jason Flemyng dont le rôle inintéressant aurait pu être joué par n'importe qui du même âge, mais qui semble fin prêt pour un biopic de Vincent Price.

Statham reste impeccable, fidèle à lui-même. Certes c'est désormais un poncif de la critique négative, mais le feeling d'ensemble c'est une écriture avec IA.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

homériques ? Ça promet pour le Nolan qui vient.
Blague à part, je découvre grâce à toi qu'Ayer avait fait The Beekeeper qui était vraiment nul. Je suis un fan des premiers Ayer mais comme lui, j'ai lâché l'affaire. Là, j'ai daigné ouvrir un topic pour les raisons susmentionées. On connaît la formule, qui n'a pas attendu l'IA pour être écrite, ainsi que l'issue du film, mais là l'actioner nous balade un peu à droite à gauche, de manière aléatoire (ce beau-père super-riche qui porte le nom de "Doctor Roth" et sa manière de se vêtir) et prévisible, au milieu d'un décorum de pacotille, de manière plaisante en ce qui m'a concerné. La manière dont les fils se nouent est un peu wtf, ce qui laisse un peu d'espace pour la surprise dans des standards très balisés. C'est peut-être ça l'écriture IA.