Forum de FilmDeCulte

En Guadeloupe, Chris partage son temps entre deals, aventures sans lendemain et rodéos en moto. Repéré par Odell, le caïd du quartier voisin, Chris se voit confier une livraison à risque. Malgré la mise en garde de son meilleur ami, il accepte la mission. Mais le jour de la livraison, il découvre qu'un bébé a été déposé devant sa porte. Commence alors pour lui, une course infernale qui le mènera à un choix crucial...

Ne connaissant du postulat que l'histoire du bébé laissé devant la porte, je ne savais pas que le film s'inscrivait en partie dans le genre, qui plus est un genre dont je suis assez peu client : celui du protagoniste qui s'enfonce (souvent sur le cours d'une journée) de déconvenues en déconvenues, généralement dues à ses mauvais choix. Deux choses empêchent toutefois le film de tomber dans les pires travers de ce genre : le héros n'est pas stupide mais davantage victime des circonstances, ce qui éveille un tant soit peu l'empathie pour le personnage (par ailleurs jeune) contrairement à tant d'architectes de leur propre malheur, et le récit ne s'intéresse pas tant à cette mécanique narrative (même si les révélations sur le passé du personnage font de cette histoire et de ce bébé autre chose qu'un simple symbole de responsabilités à prendre pour lui) mais plutôt à dresser une cartographie d'une Guadeloupe loin des cartes postales (et la question devient donc "est-ce qu'on peut élever un enfant dans ce monde?").

C'est la grosse qualité du film, son identité, à la fois culturelle (on commence et on termine dans un carnaval chargé en spectres), territoriale (cf. ce superbe plan où Chris, déjà en proie aux événements, est écrasé par la vision des étages lumineux d'un gigantesque navire de croisière peuplé de silhouettes loin au-dessus de lui, apparaissant entre deux tours d'immeubles, à la même hauteur) mais également formelle, Foix parvenant à incarner son récit avec une approche tantôt déréalisée (le premier plan, les aperçus d'une population de drogués tout droit sortis d'un film de zombies) mais avec une texture authentique (dans la moiteur, dans la chaleur de la nuit).

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Je suis d'accord avec les points positifs soulignés, mais au final j'ai été gêné par le jeu très moyen des acteurs (et notamment du rôle principal) et un scénario qui devient de plus en plus rocambolesque au fur et à mesure du métrage, au point de devenir rédhibitoire à mes yeux (comment il échappe plusieurs fois au "méchant", comment son père est entrainé là-dedans, etc.).
Le très bon début de film promets quelque chose de moins cliché, le thriller balayant un peu trop le social finalement.