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Syno imdb : Lorsque François rentre au domaine familial, à Bordeaux, des secrets bien gardés commencent à circuler au moment où sa belle-mère brigue la mairie.

Description plus exhaustive du film et critique (Spoilers) :

Francois Vasseur revenu des Amériques n'a qu'une hâte, retrouver ce qu'il a voulu fuire pour mieux y revenir : sa cousine, Michèle Charpin-Vasseur. Jeune femme d'une beauté remarquée, elle est une étudiante en psycho facétieuse, qui partage les mêmes sentiments amoureux jusqu'ici contenus. L'idylle prohibée se consomme et la graine est plantée : la floraison maléfique démarre. Mais si on s'attarde sur les autres membres du foyer, cette semence semble fertile grâce à un terrain bien impur. Car malgré des dehors chics et débonnaires, la famille Charpin-Vasseur charrie son lot de scandales sous le vernis de probité des gens de la haute.

Anne Charpin-Vasseur s'est remariée avec son beau-frère Gérard Vasseur, un notable bordelais, lequel s'avère un fieffé salaud infidèle, haï de sa famille.
Anne trouve un exutoire dans sa plutôt récente carrière politique. En plein dans les élections municipales, elle s'affaire à se faire réélire mairesse. C'est sans compter sur ce corbeau, qui vient rappeler à cette commune et à cette famille le passé obscur de Micheline Charpin, qu'on accuse d'avoir assassiné son père.
Surnommée par tous Tante Line, la doyenne Micheline garde bien secrète une partie de son passé. Elle a commis un crime, et pas des moindres : un parricide. Pour venger son amour, un maquisard que son collabo de père a vendu aux chleuh. La couille dans le potage : cet amour de jeunesse n'est nul autre que son frère, que leur père a donc assassiné indirectement. La graine originelle qui a pourri le terrain ?

Leit-motiv Chabrolien, l'intrigue s'installe au coeur d'une bourgeoisie rongée jusqu'à l'os par des passions ravageuses et ses mystères profondément enfouis. Tares qu'elle prête plus volontiers aux foyers HLM qu'elle ne côtoie que par absolu nécessité, ici par le biais d'Anne en pleine campagne. Elle lui préfère les demeures cossues de son patrimoine, tout en abondant de bons sentiments larvés de racisme social ordinaire envers le prolétariat qui l'a élue, et lui permet surtout d'affirmer sa supériorité, pas si évidente à bien regarder leurs mœurs de plus près comme nous invite à le faire Chabrol.
J'ai aimé la mise en scène, comme souvent chez ce réal', tout est linéaire. On se laisse porter par cet univers marqué par des paysages de verdure et de plage dont la beauté naturelle contraste avec le faste des intérieurs riches ou la vétusté de ceux des pauvres.
Le scénario pose vite les bases sulfureuses de cette floraison maléfique, l'emmenant vers le thriller quasi dés les prémices du récit en dévoilant la nature incestueuse des relations entre cousin/cousine. Le cinéaste se fait cinglant par l'entremise de ses personnages, distillant par touches éparses quelques dialogues acerbes et autres situations sordides.
J'ai moins aimé la direction d'acteurs du couple star, pour moi le jeu est bien trop affecté chez Mélanie Doutey et Benoît Magimel est en pilote automatique; leurs jeux est très en surface, trop pour me rendre leurs amours passionnantes. Le rôle de Nathalie Baye est lui bien campé, avec sa langue de bois assortie d'un sourire de femme du monde, elle l'endosse bien (tant mieux, j'aime pas Deneuve et c'était son premier choix d'après wikipédia). Bernard Lecoq est un peu border par moment, mais compose tout de même un salaud convaincant, surtout vers la dernière partie du film (la scène où il fait du plat à l'actrice et ses dialogues "perverse, je sais pas, mais séductrice..." suivi du glissé de 06 dans le décolleté plongeant de la dite actrice). Suzanne Flon elle s'en sort avec brio, cette fragile façade tout en sourire timide laissant paraître des failles avec une justesse émotionnelle, révélant toute son adresse.

C'est pas un Chabrol que je situe au sommet de sa filmographie, mais c'est plutôt bien fichu. Je recommande pour qui aime ce cinéaste ou les thrillers où on peut poser son cerveau et se délecter de cette exploration dans les tréfonds de notre société. C'est dispo encore aujourd'hui sur arte.tv.

Dans mon souvenir il y avait discrètement un côté pas mal et même assez visionnaire sur la féminisation et l'embourgeoisement du personnel politique RN/FN avec le perso de Baye.

Qu'est-ce qui te fait dire ça Gontrand ? J'ai pas du tout senti de rapprochement entre Anne et le FN, surtout que Tante Line est assez remontée contre les nazis (normal me direz-vous) et semble apprécier tout le monde, sauf Gérard.

Dans mon souvenir elle ne se posait pas la question, avec une certaine hésitation et une nuance de gourmandise, de se rapprocher du candidat FN ?

J'ai pas souvenir de ça. Ce dont je suis certaine, c'est qu'elle se présente sans s'affilier à un parti politique, une démarche très ni-ni qui rappelle le macronisme. Enfin, j'ai plus pensé à ça. J'imagine qu'on doit trouver une figure politique qui à l'époque donnait déjà dans cet apolitisme de façade et tout autre qu'Emmanuel Macron.

Pëut-être l'écologie du centre à la Corinne Lepage, plus marginale mais moins toxique que Macron.
L'ascension de de Villepin anticipe aussi celle de Macron (il n'était pas passé par des mandats électif avant d'être ministre).