
incroyable run de claude en 1969 : que la bête meure - la femme infidèle - le boucher (tourné en 69, sorti début 70).
pas encore vu la femme infidèle, mais celui-ci est dans la lignée immédiate de que la bête meure - pour le meilleur.
profondément ancré dans le territoire et dans l'époque, la petite province française de 1969, une sorte de paradis, avec un village où tout le monde se connaît, la maîtresse iconique de l'école et les enfants gentils et polis (avec un très bon niveau scolaire, la dictée m'a parue costaude pour leur âge), la douceur de vivre.
puis une intrigue de thriller pur, qui pourrait être un roman de gare américain - l'institutrice entame une 'relation' avec le boucher du village alors qu'un tueur de jeunes femmes rode dans la région...
mais c'est traité sérieusement, avec de vrais personnages, dans la vraie vie, en explorant la vraie psychologie des choses.
c'est aussi avec jean yanne, encore une fois formidable. c'était vraiment un monsieur spécial, acteur exceptionnel, au physique pas très gracieux, jouant sur l'antipathie qu'il pouvait inspirer... et il est ici impressionnant.
et c'est là aussi une splendeur visuelle de chaque instant. la restauration est splendide, mais à côté de ça les couleurs sont magnifiques, la mode de l'époque est iconique, chaque cadre est soigné et signifiant, il y a une élégance constante dans chaque détail de la mise en scène, les décors sont formidablement choisis, beaux et évocateurs... c'est splendide. je pensais tout du long à 1/ tous ces films français visuellement répugnants des années 70, le cassage de gueule a été rapide et brutal c'est dingue et 2/ au balek total de mise en scène de chabrol à la fin, le contraste est dingue parce que là c'est du travail de maître.
le film est riche thématiquement et tout ça a été bien couvert, mais en le voyant aujourd'hui il y a une dimension intéressante à voir cette france d'antan, largement disparue, qui paraît assez idyllique. et le crime surgit - ces crimes violents contre les femmes, qui existent encore, toujours un peu les mêmes. il y a les soupçons immédiats sur "les vagabonds" - les normes sociales de l'époque. et le mal qui est en fait à l'intérieur de la société, à l'intérieur des êtres, et il est à l'intérieur de
chaque être, à un degré différent, porté par les circonstances...
c'était vraiment remarquable de beauté, de simplicité, de profondeur. une confiance en soi impressionnante aussi pour mener son récit, minimaliste, ne cherchant aucun effet spectaculaire pendant 85% du film, fonctionnant remarquablement que le spectateur sache / devine ce qui arrive ou pas.
et sinon, toujours autant amusé par "entre ses mains" d'anne fontaine et son plagiat vaguement éhonté, avec juste trois modifs à la marge comme un plagiat musical où tu changes 1 note à la fin pour être safe :
Citation:
À Lille, Claire, 30 ans, travaille dans les assurances. À cause d'un dégât des eaux, Laurent Kessler, vétérinaire, vient la voir pour s'occuper de son sinistre. De cette rencontre naît une relation ambiguë. Claire est mariée, mère d'une petite fille, Pauline. Laurent est un infatigable séducteur qui insiste pour revoir Claire le plus souvent possible. Parfois jovial, parfois déprimé, Laurent laisse une impression forte à Claire, pendant qu'un tueur en série rôde dans cette agglomération lilloise. Ce tueur s'attaque exclusivement aux femmes et les tue en leur tranchant la gorge avec un scalpel, et Claire est prise de doute sur la véritable identité de Laurent.