Forum de FilmDeCulte

aka I Live in Fear aka 生きものの記録 (« Chronique d'un être vivant »)



Tokyo, 1955. Le chef de famille Kiichi Nakajima dirige une usine avec ses nombreux enfants. Malgré la prospérité de son entreprise, le vieil homme souhaite la vendre. En effet, Nakajima est envahi par la peur d’une nouvelle bombe atomique lâchée sur le Japon et est prêt à toutes les concessions financières pour s’exiler au Brésil avec sa famille. Mais ses enfants ne voient pas cette lubie d’un bon oeil et souhaitent placer leur père sous tutelle…

What if Godzilla mais sans le monstre et juste la peur?

Sorti un an après le célèbre kaiju eiga, ce Kurosawa naît du même trauma post-Hiroshima & Nagasaki, attaquant le sujet par le biais d'un drame allégorique où le clash générationnel entre un vieux patriarche - incroyable transformation de Toshiro Mifune crédible en mec de deux fois son âge - et ses enfants illustre l'état du Japon d'après-guerre, partagé entre envie de progrès et angoisse paralysante.

Si la mise en scène est remarquable, dans ces compositions qui acculent le protagoniste, l'entourant, le submergeant de personnages, d'opposants, l'ostracisant comme un fou alors qu'il pourrait bien être le seul être raisonnable dans un monde d'aveugles, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au récit intolérablement répétitif qui présente la situation dès la deuxième séquence puis fait du surplace pendant 1h30 (avant les 10 dernières minutes inévitablement tragiques), rejouant sans cesse la même scène de Nakajima essayant de convaincre sa famille. Même l'arc du personnage de dentiste improvisé médiateur, joué par l'incontournable Takashi Shimizu, est déjà dans le doute dès la première audition. Il n'y a pas d'évolution. Par conséquent, c'est narrativement un peu inerte.

Et je veux pas faire le connard avec 70 ans de recul qui trouve que le frérot s'inquiétait pour rien mais bon...disons que Kurosawa capture bien une anxiété d'époque mais qu'il peine à le dramatiser de façon engageante.

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Je... hein ?

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Y a pas eu re-bombe atomique.

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ça sert à quoi que Christopher Nolan se décarcasse... ?

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La culpa est plus communicative que l'angoisse.

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Et puis, c'est pas comme s'ils avaient eu d'autres soucis avec le nuc...

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J'ai hésité à vérifier mdr.

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Peut-être qu'il y a un lien entre la banalisation de la menace nucléaire actuelle et le fait qu'elle ait cessé après 1989 d'être un enjeu social pour lequel l'opinion se mobilisait, de façon internationale (et encore, ce n'est pas tout à fait le cas si l'on songe à la crise diplomatique liée à la reprise des essais français en 1996) ? Auquel cas, le propos de Kurosawa n'était pas complètement à côté de la plaque.

A moins que le rôle du cinéma soit, à l'instar de l'horoscope, des 4 Evangiles ou d'un programme politique totalitaire, de prédire l'avenir ? Dans cas si, oui il se peut que les films soient moins performants que ceux-ci.