Forum de FilmDeCulte

Rory, ex-marine suicidaire criblé de dettes, et Cobby, ex-taulard désabusé, se retrouvent à collaborer pour braquer un gala mais tout ne se passe pas comme prévu et les deux comparses malgré eux doivent prendre la fuite...

Bon il est temps de faire une intervention pour Doug là.

Après Road House sur Amazon, c'est son deuxième film de l'année pour une plateforme, Apple en l'occurrence, et loin de moi d'avoir recours à la facilité de la formule toute faite du "film de plateforme", qui ne veut en réalité pas dire grand chose, même d'un point de vue qualitatif (ce type de film, parfois même moins bon, sortait - et sort encore - en salles), mais on n'est clairement pas face aux films plus ambitieux que le cinéaste avait pu proposer par le passé.

Alors aucun de ces deux films n'est aussi honteux qu'un Pension complète ou Un moment d'égarement, deux remakes plus ou moins comiques réalisés en guise de vacances par des cinéastes habitués aux films de genre qui n'avaient pas réussi à monter des projets plus ambitieux (La Bande à Bonnot pour Siri et Lafayette pour Richet), mais je ne peux m'empêcher de penser que Liman les a tourné un peu pour les mêmes raisons. Non pas pour aller se faire dorer la pilule - Road House était situé certes en Floride mais celui-ci se déroule dans un Boston à la grisaille bien limanienne - mais parce que ses entreprises plus audacieuses et coûteuses peinent à se concrétiser (je pense notamment à Luna Park qu'il devait tourner avec Tom Cruise DANS L'ESPACE et que le Covid a tué mais également son film sur la course à l'Everest qui était également casté).

Ainsi se retrouve-t-il donc à faire le faiseur pour des petites productions récréatives impersonnelles d'un point de vue thématique et si, encore une fois, ce n'est pas déplaisant, et même parfois amusants, c'est un peu du gâchis. Le synopsis ci-dessus est de moi. Celui que l'on trouve ailleurs révèle un rebondissement qui n'arrive qu'au bout d'une heure de film mais je comprends qu'ils le vendent comme ça étant donné qu'il s'agit du seul moment high concept (et clairement la partie la plus prometteuse et entraînante) d'un film de voleurs en cavale somme toute basiquissime qui ne tient qu'à ses deux acteurs et à leurs personnages (Damon à contre-emploi en mec un peu nigaud et Affleck charismatique en criminel à la petite semaine cynique). Il y a deux micro-séquences de poursuite en voiture mais c'est pas La Mémoire dans la peau (ça cherche pas à l'être à vrai dire mais Liman aurait pu se faire kiffer en passant).

Va falloir reprendre du poil de la bête là.

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Film Freak a tout dit. Dès le début on sent une sorte d'insouciance qui lorgne sur le je-m'en-foutisme, aussi bien dans le récit que la mise en scène. Tu sens que tout est vite fait, scénaristiquement comme sur le plateau. En résulte un truc surprenant (le braquage qu'on imagine comme un futur midpoint arrive au bout de 10 minutes) mais aussi des moments un peu foutraques et bien joué comme Liman en a le secret.

Le problème c'est qu'après on en n'a juste pas assez à se mettre sous la dent, ni au niveau suspense, ni au niveau spectacle. Y a que le charisme et le sous-jeu des deux leads qui rend l'ensemble attachant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste