Forum de FilmDeCulte

Chronique d'une période de 15 ans pendant la Guerre de Sécession. L'expansion vers l'Ouest américain est semée d'embûches : les éléments naturels, les peuples indigènes qui vivent sur ces terres, et la détermination de ceux qui cherchent à les coloniser entraînent tout un pays dans une guerre contre lui-même.

Grand amateur de westerns, je ne pouvais qu'être attiré par ce nouveau projet de Costner. D'autant plus que j'apprécie énormément les précédents essais dans le genre du réalisateur. Au final si je ne peux réellement parler de déception, c'est le mot frustration qui me vient en premier à l'esprit. Si je salue l'ambition ( un fresque de plusieurs films de plusieurs heures) et un amour palpable de la salle de cinéma, je me demande si cela ne démontre pas surtout un problème de sur ego du Monsieur ou une méconnaissance du secteur. S'agissant d'un acteur dans le milieu ciné et télévisuel depuis plus de 40 ans, je me vois obliger de privilégier le premier point. Comment pouvait il espérer que cela marche et qu'il puisse aller au bout de son projet ? Le flop au box office, l'annonce que le prochain film ne sortira pas au cinéma mais directement sur le net fait craindre qu'on n'ait jamais la suite et la fin de cette épopée. Cela se serait pas grave si chaque long film avait un trame suffisante pour se suffire à lui même. Il n'en est malheureusement rien. Pris indépendamment, on ne peut être que frustré par ce film qui n'est qu'une entame, une mise en place de divers protagonistes. Un peu comme si on avait le pilote d'une série télé et qu'on n' avait jamais la suite.
C'est d'ailleurs l'impression qui domine: pourquoi ne pas en avoir fait une série télé plutôt que plusieurs films ? Surtout que narrativement tout renvoie à la mécanique des séries. On pense souvent à l'excellente série spin-off de Yellowstone : 1883 . Elles partagent une thématique proche et un traitement assez similaire. Sauf qu'ici c'est comme si on avait 3 épisodes de la série et qu'on était laissé en plan avec une bande annonce des épisodes à venir à la fin. Frustrant je vous dis.

Formellement c'est une réussite essentiellement grâce à la très belle photo magnifiant les somptueux paysages naturels. Certains ronchons parleront d'académisme mais ce n'est pas pour me déplaire. Il y a quelques plans très beaux.

C'est narrativement qu''il y a à redire. La première heure est très réussie à la fois en rythme mais aussi par ce qu'elle raconte. On pense qu'il n'y aura pas de personnages principaux et qu'on va nous narrer l'histoire de la création d'Horizon village perdu à la frontière du territoire apache. C'est enlevé et assez fort. Malheureusement la suite même si pas déplaisante n'est pas au niveau. Tout d'abord car finalement on s'accroche à des personnages. Trop nombreux. On a affaire à un film choral ou on passe de l'un à l'autre trop rapidement pour qu'on puisse encore s'attacher à quiconque . Pas assez développés pour l'instant. Comme dans une série tv, on s'intéresse plus à certains arcs et d'autres paraissent plus laborieux. Il n'y aussi aucune originalité dans ce que cela conte. On a l'impression d'avoir vu cela ailleurs et pour l'instant en plus digeste. Malgré tout, je n'ai absolument pas trouvé le temps long durant ces 3 heures.

Le casting est pas trop mal. Je trouve que le casting féminin s'en sort mieux que le masculin. Costner nous ressort le clone de son personnage de Open Range. Un tueur taiseux. On le voit peu pour l'instant et ce n'est pas la partie la mieux écrite.

La musique est souvent pompière et surligne trop pesamment les images.

Merci, donc j'irai pas

Farfelu.

Il y a des moments incroyablement bien écrits, suivis d'autres qui donnent envie de se taper la tête contre la table basse tant ça fait pas retravaillé, n'a aucun sens (exemple parmi d'autres : l'échange sur le trajet vers la cabane en bois qui se veut plein de tension mais s'éparpille complètement, mal dégrossi, plein de gras superflu). Et comme dit Degryse, on dirait juste un long pilote "qui fait ciné" pour une suite en série. Même si ça ne "fait pas ciné", je ne pouvais m'empêcher de penser au long téléfilm qui introduisait la première saison de Battlestar Galactica. Qui fonctionnait bien, pour le coup (du moins dans mes souvenirs).

Ca reste du pur costnercore, avec un goût (parfois trop prononcé) du détail, de la minutie, une certaine naïveté (qui va de paire avec l'académisme) qui s'autorise aussi de la nuance, un côté fleur bleue aussi... Ca reste confortable malgré la forme et l'ambition inconfortables, et au-delà de bien des moments gênants. Mais le flop n'est pas étonnant du tout, et c'est pas juste une question de mauvais ajustement au marché : c'est vraiment pas gracieux.

Je sais pas si c'est l'influence Yellowstone et ses spin-offs (que je ne connais pas) ou Red Dead Redemption II, mais ce nouveau trope de western du chien fou blond aux yeux bleus qui se complait dans un mélange de sadisme et d'incompétence devient un peu trop voyant.

Après rien que pour Michael Rooker à contre-emploi, je rempilerai mais s'il ça se termine pas. Le casting dans l'ensemble est bon.

Mais putain c'est dur à défendre.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Ah mais je n'ai aucun mal à le défendre.

Le film a quasiment disparu des salles et ne passait plus qu'à l'UGC Danton mais je tenais à le voir sur grand écran, prêt à réfuter les comparaisons inévitables et faciles avec les séries télévisées mais, à l'arrivée, force est de constater que ce n'est pas entièrement faux.

Ce n'est pas tant le choix, étrange, du 1.85, où la mise en scène, soignée et relativement solide mais pas particulièrement inspirée, qui sont en cause, mais cet éparpillement narratif malheureux et maladroit. Dans un premier temps, la construction donne l'impression pas forcément désagréable d'un film qui ne répond pas aux canons de structure et préfère établir un portrait impressionniste de l'Amérique naissante (sa violence, sa population d'autochtones et d'émigrés divers, son miroir aux alouettes : la très belle idée de la ville inexistante qui donne son titre au film, rêve américain vendu par tracts) mais à la longue, cet enchaînement arythmique de micro-séquences un peu clichés qui ne se croisent jamais rappelle, en pire, les moins bons épisodes de Game of Thrones (genre la traversée du désert de Khaleesi et ses Dothraki en saison 2) et ne peut cacher la réalité : le film n'a rien à proposer de neuf dans son regard sur son sujet.

Quelques jolis moments subsistent, dans la romance, néanmoins précipitée, entre les personnages de Sienna Miller et Sam Worthington, ou dans le charisme de cette fratrie de bandits aux relations à la fois respectueuses et conflictuelles, bien qu'on ne sache un peu trop rien d'eux, ou même dans l'interprétation désormais bien dans son âge de Costner, voix caverneuse et bide pas rentré, mais cheveux bêtement teints, et le teasing de la suite (trop long et bizarrement collé à la dernière scène, qui est donc anticlimactic et témoigne de l'encéphalogramme plat du film) fonctionne mais bon...est-ce que ça sera enfin intéressant?

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Comme je le disais de vive voix, j'aime beaucoup cette structure foutraque, cet éparpillement qui fait du quasi surplace, et ne fonctionne que parce qu'il y aura une suite (initialement) imminente. Mais je plains les spectateurs venus voir un western sans trop savoir à quoi s'attendre, étant donné que l'affiche n'indique pas qu'il s'agit d'une trilogie / tétralogie.
Sur la BA finale, j'ai bien sûr tout de suite tilté, mais mon beau-père et mon fils étaient perdus.

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En même temps si le film ne "fonctionne" QUE si on est au courant d'une suite prévue c'est qu'il a tout de même un gros problème.

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Netflix les gars, Netflix.

Ben non. Quand je dis que ça fonctionne que s'il y a une suite, c'est parce que c'est une sorte de grosse introduction. Forcément s'il n'y a pas de suite, le film ne sert à rien.

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Ce que je veux dire c'est qu'il y a apparemment un gros souci de construction et de rythme.
Avoir 3 heures de prévues en plus n'empêche pas de construire correctement ton film sans ennuyer le spectateur, ce qui est apparemment le cas pour la plupart des gens.

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Netflix les gars, Netflix.

Oui effectivement, si cette longue introduction ne sait pas intéresser le spectateur par elle-même, c'est un problème. Mais comme ça n'a pas du tout été mon cas, c'est un peu difficile à dire...

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C'est pas le même genre de construction qu'un Fellowship of the Ring ou même le premier volet du Hobbit qui ont un début, un milieu et une fin malgré la non-conclusion.

Au-delà du fait que ce soit intéressant ou pas (subjectif), c'est que ça se pose sur rien alors que ça dure 3h.

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C'est une vraie introduction, presque au sens littéraire : ça pose des bases, ça ouvre desportes, rien de plus. Et c'est éparpillé (pas de début-milieu-fin). Je trouve ça assez fort et (pour ma part) intéressant. Mais le risque c'est de terminer le film sur une impression d'incomplet, de "c'est tout ?". Surtout pour un film, comme je le disais, très mal vendu.

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Après c'est quand même écrit clairement sur l'affiche et au début du film mais même avec ça, c'est peu nourrissant sur 3h.

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Sur certaines affiches oui. Il y a d’autres dans le métro (dont une que je vois tous les jours) avec simplement écrit « Horizon - une saga américaine ». Pas de « épisode 1 », pas de « une trilogie américaine », rien de ce genre.
Et sur d’autres affiches, seuls les deux premiers épisodes sont indiqués (avec les dates).

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