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MessagePosté: 05 Juin 2024, 16:52 
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Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d'un grand requin dans les profondeurs du fleuve. Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil, commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.

Vu d'un oeil en accéléré. Dans la première heure, c'est un tel décalcomanie du film de requin, c'est à se flinguer d'ennui. Chaque perso, chaque développement applique la recette du genre à la seconde près. Le thème musical que vous savez se fait même entendre à un moment à peine maquillé. Tout ça est joué à l'unisson sur une seule note premier degré et une palette d'expressions qui va des soucils froncés jusqu'au regard concentré. Il n'y pas une trace de second degré ou d'humour méta dans ce film. Seule la pastiche d'Hidalgo se permet d'amuser un peu la galerie. Je vois que Yannick Dahan est au scénario ce qui n'a rien d'étonnant, c'est l'un des zélotes du "genre" à la Mad Movies, bien incapable d'offrir autre chose que de la resucée : tu prends le template, tu choisis ton lieu, ton sous-texte politico-social, deux trois acteurs pas trop bis, soit montant soit sur le retour et voilà t'as ton film de genre.
Je ne choquerai personne en vous apprenant qu'on est a 10 000 lieux d'un Jaws pour la tension et que les cgi au rabais ne font pas le poids pas face une bone vieille animatronique defectueuse.

Voilà pour ce que vous saviez déjà si vous avez regardé le trailer. Après, on peut parler de qui constitue effectivement certaines originalités du film. Attention ça va spoiler :
Il y a un message écolo et à ce titre, l'intro avec l'attaque de requin qui se déroule en haute mer au beau milieu des ordures annonce la couleur en plus d'avoir une certaine efficacité graphique.
Et évidemment, tout le suspense autour du championnat du monde de triathlon dans la Seine, qui est dans le film une "préparation au JO", en plein dans le mille de l'actualité et bien sûr seul argument commercial de ce film. Alors les nageurs vont-ils se faire boulotter et Hidalgo avec? Juste un ou deux? Pire, seront-ils tous sauvés?
Bien heureusement c'est là que l'ADN de joyeuse bisserie se réveille (le spectateur avec) et délivre enfin un peu de massacre en règle culminant avec une bonne énormité, aussi grossièrement amenée que mal exécutée, toujours dans la plus pure tradition. Bref, la fin mérite le détour si on veut se faire un peu plaisir.

2/6, vous pouvez zapper la première heure sans problème.


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MessagePosté: 05 Juin 2024, 18:24 
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Par rapport à Farang, que je trouve sympa, tu le situes comment?


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MessagePosté: 05 Juin 2024, 20:07 
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Pas vu et aucune envie, mais la critique de FC pourrait s'appliquer ici en grande partie, propre, mortellement lisse jusqu'à un final explosif qui vient justifier le tout.


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MessagePosté: 06 Juin 2024, 02:36 
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Farang ça tatane dès le début et c'est plutot efficace. Rien d'ennuyeux ou de lisse.


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MessagePosté: 07 Juin 2024, 13:20 
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Attention ça spoile flemme de mettre des balises.

Le film n'est pas honteux et encore moins nanardesque comme je le pensais en le lançant pendant ma pause dej. Tout son énorme problème vient du scénario et de la mise en place des scènes qui sont toutes souvent totalement ridicules. Je veux dire la première scène c'est quatre mecs qui vont étudier les requins et qui plongent sans aucune protection en se lançant des vannes. Spoiler : ils se font bouffer. Dès cette intro (plutôt pas mal du point de vue du décor avec cette mer de plastique plutôt impressionnante) tu sens qu'on est dans du génie. Et tout le film est comme ça, des personnages qui font n'importe quoi et qui prennent des risques insensés absolument jamais crédibles une seule seconde. Du coup tu es immédiatement détaché du film, tu ne crois en rien. C'est vraiment là le génie de Spielberg puisqu'il faut évidemment revenir à la source de ce sous genre si particulier du film de requin. Spielberg fait monter la tension, crée des situations de risque où tu ne sais pas ce qui va arriver mais tu es accroché à ton siège en attendant de voir comment va avoir lieu la prochaine attaque. Là tu n'en as globalement rien à foutre puisque les personnages ne sont que de la chair à requin et que le film ne prend absolument pas la peine de créer des situations de tension crédibles. Et comme le ton du film est totalement premier degré ça ne fonctionne pas vraiment. Il aurait fallu aller dans du camp à la Piranha 3D pour que le film devienne véritablement drôle et ironique mais c'est pas du tout le cas. Le seul moment un peu marrant c'est quand le personnage totalement débile de la Greta Thurnberg des requins se fait misérablement manger (dans un top shot CGI très mal fait d'ailleurs).

Mais le reste se prend bien trop au sérieux et on ne peut que pouffer de rire devant la stupidité de l'écriture et des personnages. Genre à la fin il y a un moment où le requin se barre attaquer des nageurs à environ 50km/h et les deux héros du fim se regardent et disent "on y va" et se mettent à nager. J'ai limite éclaté de rire. C'est quoi le plan ? Le rattraper en nagant environ dix fois moins vite que lui ? Lui mettre une mandale ? Et la scène se poursuit jusqu'à qu'un bateau viennent repêcher les deux persos. Totalement teubé. On passera sur les détails ridicules genre les flics super sympas qui amènent des vêtements chauds aux SDF (d'ailleurs le flic noir qui s'appele Adama, fallait oser, envie de porter un tee shirt "Justice pour Adama" détourné en merch pour le film - parce que oui Adama se fait bouffer bien comme il faut).

Et tout le film est comme ça. Vraiment bête dans l'écriture et pas assez fun dans l'execution. La scène des catacombes est plutôt marrante et la toute fin portnawak aussi (et pour le coup les SFX sont plutôt pas mal) mais ça reste assez maigre. Surtout que la fin est un peu honteuse en ce qu'elle ne fait que teaser une potentielle suite (plutôt prometteuse d'ailleurs) sans rien conclure. Et parlons de cette photo surexposée trop lumineuse plate avec une patine série télé totalement insipide. Bérénice Béjo n'a jamais été une grande actrice, elle le confirme ici et Nassim Lyes vaut bien mieux que ce rôle de flic sans intérêt.

1-2/6

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MessagePosté: 07 Juin 2024, 13:59 
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Art Core a écrit:
(et pour le coup les SFX sont plutôt pas mal)
Alors là pour le coup, je les ai trouvés minables. Je viens de me repasser la fin pour le fun, plein d'incrusts et d'effet aquatiques totalement dégueu, sans parler de la physique absente quand tu vois un gars se faire couper en deux par exemple.
Si tu parles des images finales de Paris inondée, ok y'a trois plan sympas mais depuis j'ai aussi appris ça a quand même coûté 20 millions, soit plus cher que Godzilla Minus One.


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MessagePosté: 07 Juin 2024, 14:08 
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Oui
l'explosion des ponts j'ai trouvé que ça marchait plutôt bien et les plans finaux sont plutôt propres.

Mais oui budget totalement demesuré.

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MessagePosté: 08 Juin 2024, 21:08 
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Art Core a écrit:
Mais oui budget totalement demesuré.
En même temps c'est tournage sur et sous l'eau, en plein Paris, VFX de partout, sans doute des décors numériques à gogo qu'on capte pas tous...

Bon, j'avais entendu parler de ce pitch abscons il y a plusieurs années déjà et j'avais un peu halluciné et pourtant ils l'ont fait. "Merci les JO" j'ai envie de dire. En tous cas ils sont sept au scénario donc on peut imaginer les différentes itérations du projet, et d'ailleurs ça se sent grave dans le produit fini.

En effet ça commence étonnamment sérieusement. Et si j'apprécie le fait de traiter au premier degré ce genre de pitch, il faut dire que ça serre grave les dents et ça ose accumuler les poncifs, genre Nassim Lyes avec son trauma qui retourne la photo de sa brigade décimée, et les répliques interdites type "J'ai abandonné mes frères d'armes" ou "Pour Léo."

Et pourtant y a le potentiel humoristique et absurde du pitch qui affleure régulièrement à la surface, au gré de fulgurances parfois jouissives (le carnage des écolos dans les catacombes), parfois pénible (la satire du monde politique - d'ailleurs je vais pas faire mon hidalgoïste mais c'est plutôt Valérie Pécresse qui est brocardée j'ai l'impression), parfois totalement mal amenées ou grotesques (M. Poulpe).
Mais tout ça pour aussitôt retomber sur du premier degré pur et dur (même incompréhension que Art face à cet inexplicable "On y va" à la fin), surtout que ça coexiste avec un final véritablement décomplexé et assez kiffant. Mais au fond c'est quoi cette fin ?
On nous bassine pendant 1h30 avec les traumas des personnages pour à la fin de rien amender du tout et surtout tuer des milliers de gens ?

La vraie originalité dans le traitement urbain et fluvial du film de requin c'est la scène sous-marine éclairée au sodium des lampadaires et donc orange, très sympa ça. Et à l'air libre j'ai aimé les scènes de jour en 16/9 clean avec étalonnage oeil.

A côté de ça le film ose quelques détours stylistiques qui n'auraient pas détonné dans un Michael Bay, genre l'ONG avec son local démesuré et baroque, mais à quoi bon si à côté de ça on a le bureau de la brigade fluviale dans un préfabriqué ? Là encore on sent cette tension permanente entre premier degré et bon délire.

Bon et puis sinon film de plateforme donc bienvenue dans ce monde merveilleux où les héroïnes sont endeuillées, les flics sont racisés, les nerds sont de lesbiennes de 18 ans et même le GIGN a ses snipeuses...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 12 Juin 2024, 22:58 
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Ma femme m'a forcé.

Comme on avait vu Gens et Béjo présenter des featurettes à Gérardmer, elle et Ced se sont mis en tête de faire une séance commune à distance en mode nanar vu les échos.

Alors malheureusement ce n'est pas suffisamment pourri pour être risible, à quelques détails près, mais ça reste ridicule tout le long.

Je n'aime pas reprocher à un film de "se prendre trop au sérieux", parce que ça n'a dans l'absolu pas grand sens, mais là vraiment, dès le départ, avec sa simili-citation de Darwin en mode Abyss en carton d'ouverture, ça se prend beaucoup trop au sérieux. Et ce serait pas un souci si c'était pas bête et chiant pendant près D'UNE HEURE.

Dans l'intro, les personnages s'immergent littéralement dans un océan de déchets et j'aurais dû capter l'aspect méta de la chose. C'est pourtant l'une des rares idées du film, à la fois dans le décor, le propos associé et la caractérisation de l'héroïne avec un trauma à la Cliffhanger qui est pas plus con qu'un autre...par contre, le reste du film l'est, à cocher comme cette première case toutes les autres mais sans même atteindre le stade de cahier des charges purement fonctionnel. C'est vraiment un film de pantins désincarnés (et joué avec les orteils), malgré les traumas clichés à foison des uns et les engagement politiques des autres.

Mais encore une fois, tout ça je pourrais facilement m'en foutre si le film me donnait quelque chose en retour. Or, à trop vouloir cultiver le suspense et la suggestion, le film se fait avare en requineries. Passée l'attaque de l'intro, on n'aura gère qu'une épave de voiture à la portière mordue avec ombre de poisson leur tournant autour + un cadavre retrouvé, l'attaque ayant été ellipsée. WTF?
Le film préfère passer le plus clair de son temps sur les passages obligés de l'incrédulité des forces de l'ordre et le personnage de maire vraiment littéralement copié/collé des Dents de la mer (le relief ajouté par le fait que ce soit une ersatz de Pécresse en plein JO parisiens n'est plus amusant depuis la bande-annonce). Tout comme le détecteur de la balise repris d'Aliens, les fumigènes de Jurassic Park et surtout les barils jaunes à la fin! Toute honte bue!

Et c'est aussi chiant visuellement. Étalonnage oeil? Étalonnage documentaire animalier FR3/Plus belle la vie ouais! Les scènes en extérieur sont d'une platitude absolue, avec ce 1.85 vide. Gens essaie de se faire plaisir sur quelques money shots mais la quasi-intégralité débarque de façon semblablement random (et avec des VFX pas ouf) dans un découpage qui ne construit jamais de tension. Les rares attaques sont même parfois illisibles.
Ça s'ambiance un peu dans les intérieurs, comme avec ce QG à la direction artistique improbable effectivement tout droite sortie d'un Bay (mais chez Bay, c'est quand même l'apanage du gouvernement, pas de Greenpisseuses qui squattent) et dans les catacombes avec les fumigènes susmentionnés mais ça reste pauvret.

Sincèrement, avec un tel postulat, il aurait fallu embrasser le film d'exploitation. Pas forcément faire de la grosse gaudriole façon Piranhas 3D (quoique) mais au moins du Peur bleue. Il n'y a vraiment que le dernier tiers (1h43 quand même) qui s'en donne enfin à cœur joie mais c'est too little too late (je piquais déjà du nez).

Enfin bref, pas vraiment de surprise de la part du réalisateur des très mauvais Frontière(s) et Hitman et du pas bon Cold Skin.

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MessagePosté: 14 Juin 2024, 20:17 
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La chronique judiciaire du Parisien suite à l'audience aujourd'hui dans Dietschy v. Netflix.

« On m’avait prévenu, pourtant. Tout le monde m’avait dit : Attention, tu vas de te faire piquer ton idée. Je ne pensais pas que c’était possible ! » Au tribunal judiciaire de Paris, en costume et baskets, il apparaît fatigué, agité. Il n’a pas dormi de la nuit, assure-t-il. Vincent Dietschy tenait à être présent et prendre la parole, ce vendredi 14 juin, pour le procès qu’il intente à Netflix.

L’objet de son assignation en référé, procédure d’urgence à la David et Goliath, contre le géant du streaming ? Une accusation de plagiat. L’auteur et réalisateur affirme que les producteurs de « Sous la Seine », actuellement numéro 1 du Top 10 des programmes les plus vus, lui ont volé le scénario de son projet, baptisé « Silure ». Il demande la suspension de la diffusion du film, en ligne depuis le 5 juin. Un procès au fond aura lieu début septembre.

Dans le synopsis de Vincent Dietschy, un silure géant sème la terreur dans le fleuve de la capitale, dévorant des humains. Il est traqué par une héroïne plongeuse alors que se profile le choix de la ville pour les futures olympiades. Dans « Sous la Seine », réalisé par Xavier Gens, le poisson est un requin mutant. Presque un détail. Car le reste de l’histoire est troublant de similitudes.

Quelque 135 « points de contact », dont une partie est exposée dans une vidéo diffusée à l’audience, ont été relevés par Vincent Dietschy et ses avocats entre « Silure » et le blockbuster de Netflix. Une activiste écolo qui transgresse les règles, un chef de la brigade fluviale sexy et célibataire qui noue une relation avec l’héroïne, une balise placée sous le poisson pour le localiser, le maire de Paris qui présente une maquette de la compétition sportive à venir, les Jeux olympiques, un poisson mutant mangeur d’hommes… La liste est longue.

« La proximité de certaines scènes est ahurissante »
« Mon client a développé son projet en 2011, il a travaillé dessus pendant trois ans. Son travail commence ensuite à circuler dans le milieu », plaide Héloïse de Castelnau, avocate du plaignant, réalisateur de « Julie est amoureuse » (1998), « Didine » (2008), ainsi qu’un moyen-métrage, « La vie parisienne », nommé aux César en 2013. Elle déroule la suite : le réalisateur contacte un agent artistique influent qui l’aide à développer son projet. Et qui connaît tous les producteurs de la place de Paris.

« Pour nous, des choses sont communiquées à ce moment-là, affirme-t-elle dans la petite salle du tribunal, bondée de curieux et de journalistes intéressés par le dossier. Le métier de ces gens, c’est de chercher des idées. Ce film est truffé de références au projet de mon client, la proximité de certaines scènes est ahurissante. C’est exactement la même histoire ».

Un des points communs les plus flagrants, soulevé par Vincent Dietschy lui-même : l’idée d’aller intercepter le poisson dans l’écluse du port de l’Arsenal, loin d’être l’endroit le plus évident dans la capitale. « Ce lieu n’apparaît pas dans les scénarios mais il est pourtant dans le film final, s’agace le plaignant devant les juges. On ose me dire que c’est un coin banal à Paris ? C’est une plaisanterie ! C’est une idée qui ne descend pas du ciel ! »

Pour l’accusation, la technique utilisée par les développeurs du long-métrage de Netflix a été de dédoubler les personnages de « Silure », et changer parfois leur sexe. « Ça affecte franchement la qualité du film, tacle au passage l’avocate. Mais si l’intrigue avait été plus simple, on retombait exactement sur Silure. Sous la Seine n’aurait pas pu exister sans l’exploitation du travail de Vincent Dietschy ».

Des spéculations, aucune preuve selon la défense de Netflix
« Tout ça ne tient pas, récuse Me Charles Bouffier, qui défend Netflix. Comment imaginer que cet agent artistique réputé pour son professionnalisme et son sérieux aurait éventé le projet de M. Dietschy pour que le film se fasse ? Il faudrait prouver qu’il a eu un accès effectif à son travail. Ici, nous n’avons que des spéculations sur des connexions, il n’y a aucune preuve matérielle. Il s’agit simplement d’une rencontre fortuite autour d’une même idée ».

Le tableau et la vidéo relevant point par point les similitudes entre les deux projets ? « Peut-on vraiment comparer un silure avec une meute de requins australiens qui se reproduisent par parthénogenèse ? Avec ce procédé, on peut faire dire ce qu’on veut aux images. Il faut arrêter le délire, cela n’a aucun sens », s’insurge l’avocat. La référence aux JO de Paris ? « En 2024, vous avez des figures imposées », balaie-t-il. Le bassin de l’Arsenal ? « Il n’y a pas 10 000 endroits possibles », prétend-il.

Le fait que plusieurs des acteurs suivis par l’agence artistique incriminée se retrouvent au générique ne l’étonne guère davantage. « C’est normal, du fait que cette agence est incontournable », observe l’avocat. Pour lui, le seul point commun entre les deux projets est le genre cinématographique auquel ils appartiennent : un film de poisson mangeur d’hommes.

« On pourrait dire que Silure a plagié Les Dents de la Mer. Là aussi, il y a de nombreux points de contact, ironise Me Bouffier, qui réclame 5 000 euros au titre du dénigrement subi par ses clients. On n’a pas encore entendu parler de Steven Spielberg (réalisateur des « Dents de la mer ») dans cette histoire ! Peut-être qu’il est plus à l’aise avec la notion de fond commun du cinéma ». Le délibéré sera rendu le 3 juillet.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 17 Juin 2024, 14:47 
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Il vous dira quoi
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Film Freak a écrit:
Ma femme m'a forcé.

Comme on avait vu Gens et Béjo présenter des featurettes à Gérardmer, elle et Ced se sont mis en tête de faire une séance commune à distance en mode nanar vu les échos.

Alors malheureusement ce n'est pas suffisamment pourri pour être risible, à quelques détails près, mais ça reste ridicule tout le long.

Je n'aime pas reprocher à un film de "se prendre trop au sérieux", parce que ça n'a dans l'absolu pas grand sens, mais là vraiment, dès le départ, avec sa simili-citation de Darwin en mode Abyss en carton d'ouverture, ça se prend beaucoup trop au sérieux. Et ce serait pas un souci si c'était pas bête et chiant pendant près D'UNE HEURE.

Dans l'intro, les personnages s'immergent littéralement dans un océan de déchets et j'aurais dû capter l'aspect méta de la chose. C'est pourtant l'une des rares idées du film, à la fois dans le décor, le propos associé et la caractérisation de l'héroïne avec un trauma à la Cliffhanger qui est pas plus con qu'un autre...par contre, le reste du film l'est, à cocher comme cette première case toutes les autres mais sans même atteindre le stade de cahier des charges purement fonctionnel. C'est vraiment un film de pantins désincarnés (et joué avec les orteils), malgré les traumas clichés à foison des uns et les engagement politiques des autres.

Mais encore une fois, tout ça je pourrais facilement m'en foutre si le film me donnait quelque chose en retour. Or, à trop vouloir cultiver le suspense et la suggestion, le film se fait avare en requineries. Passée l'attaque de l'intro, on n'aura gère qu'une épave de voiture à la portière mordue avec ombre de poisson leur tournant autour + un cadavre retrouvé, l'attaque ayant été ellipsée. WTF?
Le film préfère passer le plus clair de son temps sur les passages obligés de l'incrédulité des forces de l'ordre et le personnage de maire vraiment littéralement copié/collé des Dents de la mer (le relief ajouté par le fait que ce soit une ersatz de Pécresse en plein JO parisiens n'est plus amusant depuis la bande-annonce). Tout comme le détecteur de la balise repris d'Aliens, les fumigènes de Jurassic Park et surtout les barils jaunes à la fin! Toute honte bue!

Et c'est aussi chiant visuellement. Étalonnage oeil? Étalonnage documentaire animalier FR3/Plus belle la vie ouais! Les scènes en extérieur sont d'une platitude absolue, avec ce 1.85 vide. Gens essaie de se faire plaisir sur quelques money shots mais la quasi-intégralité débarque de façon semblablement random (et avec des VFX pas ouf) dans un découpage qui ne construit jamais de tension. Les rares attaques sont même parfois illisibles.
Ça s'ambiance un peu dans les intérieurs, comme avec ce QG à la direction artistique improbable effectivement tout droite sortie d'un Bay (mais chez Bay, c'est quand même l'apanage du gouvernement, pas de Greenpisseuses qui squattent) et dans les catacombes avec les fumigènes susmentionnés mais ça reste pauvret.

Sincèrement, avec un tel postulat, il aurait fallu embrasser le film d'exploitation. Pas forcément faire de la grosse gaudriole façon Piranhas 3D (quoique) mais au moins du Peur bleue. Il n'y a vraiment que le dernier tiers (1h43 quand même) qui s'en donne enfin à cœur joie mais c'est too little too late (je piquais déjà du nez).

Enfin bref, pas vraiment de surprise de la part du réalisateur des très mauvais Frontière(s) et Hitman et du pas bon Cold Skin.



Voilà. Mais on a bien rigolé quand même. Mais la fin pue tellement la merde...."on a encore du budget, mais plus de scénario....donc on ouvre les vannes". Une catastrophe.

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MessagePosté: 20 Juin 2024, 16:44 
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Stephen King, Variety et The Guardian ont kiffé, les gars. De quoi me faire dire qu'on l'a échappé belle avec "Le Silure".
Les Français sont-ils des grincheux qui ne comprennent rien, ou ont-ils juste meilleur goût ? demande Le Parisien. Je crois que l'exotisme et la non-familiarité avec une langue nous font surestimer des choses. C'est le syndrome de Claire Denis, mais dans un autre domaine.

L
Citation:
es Français sont-ils des grincheux qui ne comprennent rien, ou ont-ils juste meilleur goût ? La question est posée depuis la sortie le 5 juin sur Netflix de « Sous la Seine », de Xavier Gens. Ce film, la traque d’un requin mutant qui sème la terreur dans les eaux du fleuve au cœur de Paris juste avant une course de natation pour les Jeux olympiques, connaît un succès phénoménal depuis sa mise en ligne.

Le blockbuster s’est hissé dans le top 10 international des films les plus vus de la plate-forme avec près de 70 millions de visionnages, selon la newsletter « Netflix et chiffres ». Du côté de la critique hexagonale, il a, en revanche, reçu un accueil glacial.

Mais, contre toute attente, la plupart des médias étrangers qui l’ont chroniqué l’ont apprécié. Soutien de taille : l’écrivain américain Stephen King en personne a partagé son enthousiasme sur X. Le maître de l’horreur, qui pensait que ce « Dents de la mer à la française » serait une « grosse blague », l’a trouvé « vraiment bien », ajoutant que « les 25 dernières minutes étaient fantastiques ».


Le très sérieux quotidien anglais The Guardian estime carrément que « Netflix a livré un des meilleurs films de requins jamais réalisés ». Pour le journaliste, « Under Paris », son titre en anglais, est un « thriller d’été divertissant ». « Ça a l’air ridicule, mais Sous la Seine est tellement amusant et solidement construit que vous vous laisserez forcément embarquer et vous adorerez le voyage » !

« Quelque chose de nouveau et de différent »
Et les louanges ne s’arrêtent pas là. De l’autre côté de l’Atlantique, Variety, hebdomadaire culturel américain de référence, se montre dithyrambique : « Enfin un film de requins digne de nager dans le sillage des Dents de la mer ! » Le média salue un scénario « bien ficelé », et se délecte de voir Bérénice Bejo répéter en permanence « C’est pas possible ! » devant les signes annonciateurs de la catastrophe qui se profile.



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Le GQ italien, de son côté, n’est pas particulièrement séduit par les effets spéciaux, mais salue « une histoire qui a quelque chose de nouveau et de différent qui vaut la peine d’être suivi ». « Sous la Seine ne fait pas peur, c’est le message qu’il lance qui fait peur : soit on change de voie, soit l’espèce qui s’adaptera le mieux au changement donnera du fil à retordre à l’humain ». Le journaliste souligne avec admiration que le long-métrage « prend une voie plus personnelle pour devenir un film catastrophe efficace dans son message apocalyptique ».

Des louanges qui contrastent avec l’accueil plus que glacial de la critique hexagonale. Médias spécialisés ou généralistes, l’immense majorité a dézingué le film n’hésitant pas à le qualifier de nanar, épinglant la lourdeur de dialogues, la faiblesse des effets spéciaux, la cohérence du scénario et l’accumulation de clichés. Mais il n’y a pas que les critiques, parfois taxés de snobisme, qui se pincent le nez. Selon Allociné, la note moyenne du public français (1,7/5) est encore plus sévère que celle de la presse (2/5). Plutôt raccords.

Barrière de la langue et caricature
Pourquoi un tel écart de perception avec nos cousins étrangers, et notamment anglo-saxons ? Le média en ligne Écran Large, spécialiste de pop culture, a consacré une vidéo intéressante à cette question. Selon le journaliste Mathieu Jaborska, il y a peut-être d’abord la barrière de la langue à prendre en considération. Nombre de critiques français ont relevé la lourdeur des dialogues de « Sous la Seine », par ailleurs accusé de plagiat par le réalisateur Vincent Dietschy. Un élément que les Anglo-saxons, ne parlant pas la langue de Molière, n’ont pas pu remarquer.


Autre raison avancée : la méconnaissance du climat politique et social hexagonal de la part des Américains et Britanniques. Certaines situations apparaissent grotesques et ridicules quand on connaît la réalité parisienne. Exemple ? La caricature pathétique de la maire de la capitale, mix entre Anne Hidalgo et Valérie Pécresse.

Plus agaçant encore : la scène peu crédible où les policiers de la brigade fluviale demandent très poliment et gentiment à des SDF d’aller vivre ailleurs que sur les bords de Seine le temps de la compétition sportive. « Ils s’échangent des habits et sont tous amis finalement. Dans le climat actuel, ça fait pas du tout hors-sol ! » ironise le commentateur, montrant des coupures de presse évoquant le déplacement de 12 000 sans-abri avant les JO.

Selon lui, cette différence de perception vient principalement de la grille d’interprétation différente des critiques des deux pays. Les Français ont davantage retenu l’aspect satirique (raté), là où les Américains et Anglais ont vu un pur film d’horreur.


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MessagePosté: 20 Juin 2024, 18:30 
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Moi qui ai trouvé le film ‘´´´´´´´sympa’ˋ’´´´´´, je ne peux m’empêcher de trouver le postulat franchement débile et certaines idées (on poursuit le requin en nageant) ridicules…
D’ailleurs, même MAD Movies, qui y a consacré plusieurs dossiers, ne le défend que très mollement (en confiant la critique au gars qui met la meilleure note : 3.5/6).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 26 Juin 2024, 20:42 
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Robot in Disguise
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Au fait, c'est quoi ce plan (dégueu et nul) sur le tympan de Bérénice Bejo qui explose lorsqu'elle est tirée vers les profondeurs ? Je pensais qu'en plus de l'héroïne endeuillée on aurait l'héroïne assourdie, mais même pas. Ou alors un truc chelou/tordu genre son oreille se met à saigner lorsque le requin s'approche. Rien de tout ça, c'est jamais exploité ou mis à profit.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 27 Juin 2024, 13:58 
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Je ne sais pas ce que Jean-François Rauger pense de Sous la Seine, en tout cas il met **1/2 aux Dents de la mer.


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