Akino est l'apprentie concierge d'un grand magasin vraiment spécial : les clients y sont tous des animaux. Qu’ils soient petits ou grands, à poils ou à plumes, Akino travaille dur pour satisfaire toutes leurs demandes… même les plus surprenantes !J'étais attiré par son style graphique crayonné, proche des Takahata période Yamada / Kaguya, bien abordable pour des petits, malheureusement cette simplicité low cost se retrouve à un peu tous les niveaux, en particulier l'écriture tant l'histoire va à peine plus loin que son pitch. On est dans une chronique qui restera circonscrite au magasin, pure incarnation du Bon Marché de la grande époque. En même temps, c'est un lieu cinématographique idéal, chaque boutique comme autant d'histoires possibles et son hall central comme une grande scène de théâtre, mais ça ne va non plus très loin. Le film fait vraiment par moment beaucoup penser au Voyage de Chihiro pour son décor - certaines séquences sont même purement pompées - sa description des coulisses d'un établissement fantastique, la jeune fille qui se réalise dans le service, on peut même parler de servilité, et le travail d'équipe pour satisfaire le client. Hélas, on est quand même très loin de l'emphase de Miyazaki où prendre un escalier et remplir un bain deviennent d'énormes morceaux de bravoure, ça restera de petits enjeux, mais non sans une certaine réussite par moments. En cela ça m'a rappellé la dernière saison de The Beast et son épisode dans le "meilleur restaurant du monde". Ca se limitera surtout à trouver le bon cadeau et le fait que les clients soient des animaux est le seul twist. Ils achètent les mêmes produits que nous et n'ont aucune demande animale particulière sauf qu'on comprend petit à petit qu'ils appartiennent tous à des espèces disparues.
Et on a droit à une révélation qui m'a paru bien étrangement amenée : le film fait le lien direct entre disparition des espèces et consommation de masse en situant la création du premier grand magasin parisien avec la première disparition de manchots et ce grand magasin est un genre de sanctuaire pour les espèces disparues. Le thème du mariage et donc de la reproduction est d'ailleurs central dans les histoire de clients. Ca peut paraître comme une charge anti-consommation virulente et audacieuse dans un film pour enfant (ça rappelle d'ailleurs Happy Feet) et pour autant, alors qu'on s'attendrait à voir peut-être la façade se fissurer et abattre tout ce qu'on vient de voir, une ôde au consumérisme et à la hiérarchie partiarcale, mais le premier degré restera de mise et on ne verra aucune remise en question des personnages. Il faut se dire qu'en plus du cadre d'un pur grand magasin à la parisienne se rajoute la culture japonaise des employés totalement dévoués, en prosternation devant leurs client et leurs supérieurs. Il y a là une grande contradiction qui nous a bien désarçonnés. Il n'y a même pas vraiment de conclusion à vrai dire, sauf que la donzelle décroche finalement son CDI, mais on ne comprendra jamais vraiment quelle est la vraie nature de ce lieu dont on découvre à la fin qu'il se trouve dans la jungle (?).
Pour finir l'histoire commencée
ici : les parents n'ont pas été trop mécontents de la séance et mon pote m'en reparlait le lendemain disant qu'il n'aurait jamais été voir ce genre de film et y avait pas mal repensé après. Sa femme avait été frappée par le servilité des japonaises toujours à faire la courbette devant des patrons tous hommes, chose qui ne m'avait pas sauté aux yeux quand on est habitués aux histoires du Japon. Les enfants ont bien aimé, mais la plus petite 4 ans, ne tenait plus en place, c'est quand même assez statique et bavard.
3/6, il me manquera pas à la CDM.