Forum de FilmDeCulte

de l’autre coté des pyrénées, ils célébraient ce we la fête du cinéma espagnol, qui consiste donc à mettre en valeur le cinéma local à travers moult initiatives. j’ai donc décidé de participer aux festivités, ce qui est toujours plaisant car si la vérité communément admise est que le cinéma français est le seul qui a survécu en europe, j’ai quand même tendance à penser que l’espagnol n’a pas démérité (d’un côté à part almodovar quasi personne n’a les honneurs cannois, d’un autre entre l’actuel nowhere et les prédécesseurs la plateforme , froid mortel, les lignes courbes de dieu et bien sûr la casa de papel, c’est l’industrie européenne qui fournit le plus de succès à netflix).

toujours est il que je me suis retrouvé devant ce premier film d’alex de la iglesia, trouvé au fin fond de mycanal avec une qualité d’image bizarrement spectaculaire. le film est bien sorti en France, fin 93, mais je n’en avais jamais entendu parler.

ça se passe en 2012 (le futur !) et ça raconte l’histoire de « action mutante », un groupe terroriste constitué d’handicapés, marginaux et difformes divers qui agissent contre la société de la beauté et de la richesse. Ils organisent une attaque où ils kidnappent une jolie fille riche qui allait se marier, demandent une rançon et…
voilà. il ne sait pas trop quoi faire après ça, et en vrai une fois que la fille est retenue otage dans le repère des mecs le concept n’a plus trop d’impact, c’est juste une bande d’affreux jojos qui s’engueulent, avec la fille paniquée au milieu. il y a le segment amusant où la fille est prise d’un syndrôme de stockohlm exacerbé où elle est transie d’amour pour le chef, et épouse sa cause, pendant qu’il tente de la convaincre qu’elle est prisonnière et à sa merci, mais c’est plus une idée de sketch qu’un moteur narratif de troisième acte.

ce manque d’idées narratives est un problème tout du long. le pitch est évident drôle et efficace, mais il ne sait pas trop comment l’exploiter. outre le fait que je n’étais pas vraiment dans l’humeur de riloler joyeusement en voyant un commando armé débouler dans une fête et tirer dans le tas, ça m’a paru une idée relativement faible de « vengeance » des rebuts de la société contre les dominants. et la manière, donc, de bifurquer sur cette histoire d’otage, de passer 30 minutes sur les bisbilles entre membres du groupe, puis 30 minutes d’errance du chef et de l’otage avant un grand gunfight aux enjeux assez flous, tout m’a paru être des solutions de facilité de quelqu’un qui ne sait pas trop quoi raconter.

ça ne veut pas dire que le film n’a pas d’idée, l’univers est fort, il y a de super images et concepts, même si ce qui ressort aujourd’hui c’est sa proximité avec d’autres choses, le ton punkouille-provocouille-trashouille qui fait penser aux débuts de jan kounen, la direction artistique qui fait très fort penser à du jeunet et caro (des plans on se croirait vraiment dans la cité des enfants perdus), toute l’univers cyberpunk futuriste avec 1000 petits poncifs de sf de l’époque dans mise en scène ou dans l’imagerie, tout ça ne correspond plus à rien mais dans la sensibilité et l’imaginaire on est vraiment dans un truc typique de ce moment là.
il y a aussi le ton particulier d’alex de la iglesia, ce second degré traité sérieusement et sincèrement, mais comme d’hab chez alex il n’a fondamentalement pas grand-chose à dire, même s’il y a ici une sorte de fusion évidente de sensibilité avec les freaks & geeks qui ont du constituer 95% du public du film.

c’est un tout petit film de 93, pas incroyable d’une quelconque manière que ce soit, qui force un peu le "culte", mais qui est la curiosité qu'on pouvait attendre, et c'est un premier film d’un mec qui aurait pu péricliter après cette œuvre de jeunesse totalement immature, mais qui a plutôt capitalisé sur les promesses qu’on peut déceler dedans pour mener une carrière pas extraordinaire mais sympathique.

Vu au ciné, j'avais kiffé et je passais mon temps à dessiner ce logo débile partout.
Jamais revu et pas vraiment envie, je pense que ça a dû très très mal vieillir.

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Netflix les gars, Netflix.

Un des films culte de mes années fac, pas revu depuis. Mais je me rend compte que je n'en garde aucun souvenirs, du coup, il n'était peut être pas aussi bien que ça.

Je n'ai pas osé vous le mettre en quiz pourtant j'avais fait des scans.

oui, je vois très bien comment ça peut être culte quand on le voit à 20 ans en 93. ça évoque cette vague de films 'cultes' que ce soit doberman, petits meurtres entre amis, etc, ces trucs un peu trash / provoc' / humour noir qu'affectionnait la jeunesse de l'époque, je crois.

Vu quelques fois quand il passait sur canal sat' régulièrement, durant la 2ème moitié des années 2000. J'en garde le souvenir attendri d'une série Z très attachée à ses personnages, et qui se débrouillait bien avec ses prémices. Une sorte de production Troma avec plus de coeur, plus de charme. Le jour de la bête m'avait paru plus abouti, mais pareil, pas revu depuis.

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Looks like meat's back on the menu, boys!