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 Sujet du message: Barbie (Greta Gerwig, 2023)
MessagePosté: 18 Juil 2023, 22:44 
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Quel étrange, étrange film.

Dès son ouverture, que l'on pouvait voir dans le teaser du film, parodiant 2001, l'odyssée de l'espace, le film annonce la couleur : l'humour, à la fois bien vu et évident, ne sera bizarrement pas des plus kid-friendly, par contre le propos sera asséné avec un marteau si fluo qu'il ne peut s'adresser qu'aux enfants. Après une brève introduction présentant le produit comme s'il s'agissait d'un documentaire sur la célèbre poupée, Greta Gerwig entame son entreprise de subversion en cinglant la Barbie pour son émancipation et sa pluralité de façade.

Beaucoup d'avis, certains fondés uniquement sur les bandes-annonces mais certains sur le film, évoquent La Grande aventure Lego comme référence ou influence et on y pense forcément pour l'univers des jouets, l'existence d'une corrélation avec le monde réel, la présence de Will Ferrell en patron...mais Lord & Miller proposaient une réflexion méta sur les codes du monomythe et une ode à l'imagination là où Gerwig donne davantage dans la crise existentielle et joue du contraste entre un monde factice et l'horrible réalité, rappelant plutôt Last Action Hero. En fait, c'est Last Action Figure.

Pour en arriver là, la réalisatrice met en scène un monde pastel et plastique en adoptant une certaine littéralité non seulement dans la direction artistique mais également dans les règles qui régissent cet univers (par exemple : il n'y a pas d'eau quand Barbie prend sa douche, comme s'il s'agissait d'une maison-jouet, mais Barbie sent l'eau, comme si on était dans l'esprit d'un enfant qui joue avec la poupée). L'approche est à la fois logique et déconcertante, non seulement pour les incohérences (tous les habitants de Barbieland ne sont pas dirigés par des enfants du monde réel) mais également dans la dissonance cognitive que cela engendre. Et je dois avouer trouver ce jusqu'au-boutisme malaisant et...en même temps admirable.

Durant la préparation du film, quelqu'un avait réussi à dénicher le compte Letterboxd de Gerwig et déduit, à partir d'une liste de films établie par la cinéaste, quel serait l'intrigue de Barbie. Pour la sortie, Letterboxd a carrément interviewé Gerwig qui cite donc ouvertement ces films dont l'inspiration est évidente pour certains, notamment des décors reprenant ceux de Playtime ou du Magicien d'Oz, des coupes de cheveux provenant des films de Jacques Demy, une séquence musicale citant Chantons sous la pluie...et à la fois c'est 100% Barbie.

Par conséquent, c'est assez kiffant à regarder, de voir comment les modèles sont digérés dans un tout homogène, mais j'ai été moins convaincu par l'élan général. Que l'intrigue soit quelque peu convenue passe encore mais l'humour se limite presque exclusivement à une sorte de verbalisation premier degré des clichés qui caractérisent ce monde et ses personnages (quand c'est pas des gags bas de plafond avec Will Ferrell) et la dénonciation du patriarcat, aussi à-propos soit-elle, se fait via un didactisme plombant. Même les charnières émotionnelles se font un peu grossièrement, par de grands discours revendicateurs et l'ensemble manque du rythme qui animait Les Filles du Docteur March.

Le film s'envole quand il se fait le moins attendu, dans tout ce qui touche à la crise identitaire des personnages (Barbie mais aussi Ken), dans ses escapades plus expressionnistes (l'excellent numéro musical) et généralement quand Ryan Gosling est à l'écran (oui je suis un sale mec qui a préféré le personnage masculin), vu qu'il roule sur la compétition et prouve une fois de plus qu'il est peut-être un meilleur acteur de comédie que de drame.

Si l'essai n'est pas complètement transformé, Barbie demeure un film amusant et séduisant et surtout trop étrange pour être balayé facilement.

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MessagePosté: 19 Juil 2023, 09:34 
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Du coup, la question : à partir de quel âge ?


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MessagePosté: 19 Juil 2023, 11:09 
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Pfoo aucune idée. Ça se tente ptet à 8-9 ans.

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MessagePosté: 19 Juil 2023, 19:30 
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Karloff a écrit:
Du coup, la question : à partir de quel âge ?
8-9 ans aussi. Si l'enfant est trop jeune, il y aura surtout des références qu'il ne comprendra pas mais ça reste très mignon dans l'ensemble.


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MessagePosté: 27 Juil 2023, 16:01 
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J'avoue, à la base, ce film ne m'attirait pas plus que ça, d'ailleurs la bande-annonce ne me donnait pas envie, perso. Depuis sa sortie, j'ai vu le film devenir un énorme carton mondial (tant dans les multiplexes que dans l'art et essai..), et le succès de ce film "original" (QGJ: c'est pour dire qu'il s'agit quand même d'une adaptation d'un truc préexistant), tout comme celui d'Oppenheimer, est une super bonne nouvelle en soi, ça fait du bien à tout le secteur et c'est un signal fort aux studios qui feraient peut-êrte mieux de miser sur autre chose que des franchises plus ou moins rouillées. Bref, il fallait bien aller voir le phénomène de foire, et j'y suis allé avec un appétit joyeux et une saine curiosité...

Et j'en suis sorti assez consterné.

Déjà ça: je n'ai pas ri. Pour un film censé être fun et drôle, c'est un souci. Bon, ça ne se commande pas. J'ai peut-être pouffé du nez deux ou trois fois grâce à Ryan Gosling, dont l'immense talent comique sera peut-être moins sous-estimé qu'avant, désormais.

Mais le vrai problème est: ça ne fonctionne pas. Si la DA life in plastic de Barbieland est bien gérée, je trouve ce film franchement paresseux au niveau de son scénario:
- c'est mal branlé et incohérent : quel est le lien entre Barbieland et le monde "réel" (QGJ: c'est pour indiquer que ce monde réel paraît tout aussi fake que Barbieland, mais passons..)? Et cette histoire de propriétaires là... Ca n'a aucun sens. Et les dirigeants de Mattel, sérieux? Torché, sous-écrit..
- ça n'exploite pas le potentiel de son univers: vous vous attendiez à voir Barbie dans le monde réel? Nope: elle ne fit que passer un quart d'heure, merci au revoir, retrouvons vite Barbieland. Quand Ken se lance dans son Kendom, c'est rigolo mais c'est inconséquent, décevant.. Quant à la crise existentielle de Barbie... j'en avais vraiment rien à battre: ce n'est pas un vraie personnage mais un véhicule à discours. Emotion zéro.
- bon, il y a deux morceaux musicaux, et c'est tout.. Pourquoi? Soit tu fais des chansons et t'en places une tous les quarts d'heure comme chez Disney, soit pas, mais deux?? Ca n'a aucun sens.
- "NB/GG" (lol) sont incapables de faire passer leurs messages et leur discours autrement que par des dialogues explicites, des discours péniblement stabilotés... Bah bravo.
- ça fait illusion avec ses petites écorchures envers Mattel, mais ça n'arrive pas à masquer le fait que c'est une pub géante pour Mattel.

Bref. Pas UN SEUL instant où je me suis dit "heeeey bien vuuu" ou "ah pas maal" et encore moins "ah génial, ça". Rien. Jamais je n'ai trouvé le film particulièrement malin, particulièrement insipré. Jamais ça ne décolle vraiment. Au contraire, j'ai trouvé ça fade, sans souffle, super décevant intellectuellement et émotionnellement. Alors tant mieux si des tas de gens y voient un brillant tract pour le féminisme et contre le patriarcat, mais perso, tant mieux s'ils sont tous morts de rire, mais à mes yeux c'est pas du bon cinéma. J'ai trouvé ça vraiment très faible, limité complètement raté, et par moments carrément pénible.

Je me suis également posé la question du public: je sais que c'est absurde de reprocher à un film de ne pas être ce qu'il n'est pas, mais pourquoi ne pas avoir tenté un vrai truc à double lecture, comme le faisait Pixar lors de ses années glorieuses? Un vrai film familial, que les kids peuvent kiffer, que les adultes peuvent kiffer tout autant mais pour d'autres raisons. Ici, de tous les gamins qui y sont déjà allés (et ils sont nombreux, le film cartonne également l'aprem et en VF), lequel a trouvé ça un chouette film, sérieux?

Je ne vais pas m'éterniser plus longtemps.. A mes yeux le gros pétard mouillé de l'année. Et c'est quand même cocasse que son partenaire du 19/07 soit un film passionnant et inspiré, réfléchi et intelligent, incroyablement complexe et nuancé... Bref. Dans la Barbenheimer-mania, j'ai clairement choisi mon camp..

Là j'ai juste envie de revoir TOY STORY 3.

1/6

Curieux de lire vos avis.

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MessagePosté: 28 Juil 2023, 14:33 
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Jusqu'à mes 35 ans je ne vivais que pour le méta, la prise de distance, le cinéma et la culture qui se conscientise elle-même. Mais maintenant que quasiment chaque film hollywoodien que je vois est sur cette ligne, j'en peux plus. Récemment j'ai vu THE LEGO MOVIE 2, THE FLASH... Même TETRIS et AIR dans une certaine mesure. L'impression de voir un cinéma en mode HORRIBILIS qui s'auto-digère, s'auto-régurgite.

Alors évidemment, c'est sympa. La direction artistique est géniale, le film est à plusieurs reprises jouissif dans la littéralité de l'incarnation des Barbie, y a même des blagues baumbachiennes plaisantes. Mais la démarche générale, cette impression de voir un système qui s'auto-valide en faisant mine de s'auto-déprécier ou du moins se remettre en question, brrr, ça ne me parle plus.

Bien sûr je ne peux pas en vouloir aux auteurs qui profitent en quelque sorte de cette brèche pour aller se faire plaisir, et le film est bien fait (il avance vite, ne s'attarde jamais trop longtemps sur exactement la même situation), c'est pas insincère de la part de Gerwig et Baumbach. Mais le système dans son ensemble me crispe. C'est de la parodie qui ne déconstruit rien du tout, qui ne remet fondamentalement rien en question, qui cimente un statu quo. A quel moment sent-on vraiment le poil à gratter ? (hormis dans les punaises de lit du ciné)

Pour le coup comme dit Arnotte, je préfère un bon vieux TOY STORY 3 humble et aligné avec lui-même.

Müller, vas voir ce truc et plie-le nous en un beau message bien troussé et cinglant.

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MessagePosté: 28 Juil 2023, 14:38 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Jusqu'à mes 35 ans je ne vivais que pour le méta, la prise de distance, le cinéma et la culture qui se conscientise elle-même. Mais maintenant que quasiment chaque film hollywoodien que je vois est sur cette ligne, j'en peux plus. Récemment j'ai vu THE LEGO MOVIE 2, THE FLASH... Même TETRIS et AIR dans une certaine mesure. L'impression de voir un cinéma en mode HORRIBILIS qui s'auto-digère, s'auto-régurgite.

Du mal à voir ce que Tetris et Air foutent là.

Citation:
Alors évidemment, c'est sympa. La direction artistique est géniale, le film est à plusieurs reprises jouissif dans la littéralité de l'incarnation des Barbie, y a même des blagues baumbachiennes plaisantes. Mais la démarche générale, cette impression de voir un système qui s'auto-valide en faisant mine de s'auto-déprécier ou du moins se remettre en question, brrr, ça ne me parle plus.

C'est surtout que le méta, comme pour toit, doit être manié habilement.
Ici, ce n'est pas le cas, c'est trop littéral.

Citation:
Mais le système dans son ensemble me crispe. C'est de la parodie qui ne déconstruit rien du tout, qui ne remet fondamentalement rien en question, qui cimente un statu quo. A quel moment sent-on vraiment le poil à gratter ?

Voilà.
C'est ça le souci. Pas le méta en soi mais son exécution.

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MessagePosté: 28 Juil 2023, 14:44 
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Film Freak a écrit:
Du mal à voir ce que Tetris et Air foutent là.
Même si pas produit par elles comme LEGO ou BARBIE, y a un petit côté films "pub" sur des grosses marques qu'on aime mais où on voit le dark side mais bon ça reste cool et à la fin on a qu'une envie c'est s'acheter une paire ou faire une petite partie. C'est pas THE SOCIAL NETWORK quoi.

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MessagePosté: 28 Juil 2023, 14:56 
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Ok mais y a pas vraiment de prise de distance ou de conscience de soi comparable à Lego ou Barbie.

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MessagePosté: 28 Juil 2023, 22:54 
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il y a aussi the beanie bubble qui vient de sortir sur apple +, flamin' hot sur disney +...

il y a une clairement une tendance lourde de la célebration des marques par hollywood - qui a toujours été une industrie créative, mais l'aspect industriel semble vraiment totalement exacerbé depuis quelques années, et cette alliance actuelle avec le capitalisme pour le rendre cool fait donc parfaitement sens.

mais ils restent talentueux dans leur manière de choisir la forme du biopic quand nécessaire, de simuler un second degré meta quand le premier ne fonctionnerait pas, etc. c'est l'aspect créatif de la chose, j'imagine.


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MessagePosté: 30 Juil 2023, 15:58 
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Après 5 jours je sais toujours pas si j'aime bien... Film à voir je pense, mais je suis assez raccord avec ça:

Qui-Gon Jinn a écrit:
C'est de la parodie qui ne déconstruit rien du tout, qui ne remet fondamentalement rien en question, qui cimente un statu quo. A quel moment sent-on vraiment le poil à gratter ?


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MessagePosté: 30 Juil 2023, 22:47 
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Art Core va tout dire.

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MessagePosté: 31 Juil 2023, 08:17 
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Le Cow-boy a écrit:
Art Core va tout dire.

lol.
Je l'espère oui. :mrgreen:

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MessagePosté: 31 Juil 2023, 10:41 
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Oulà la presssion alors que j'ai rien à dire de très original dessus :mrgreen:.

Non finalement je suis raccord avec ce qui est dit plus haut. Je ne savais rien du film ou presque donc le début m'a sincèrement amusé dans cette adaptation littérale de la licence totalement self conscious(j'arrive pas à trouver l'équivalent français) avec Mattel, producteur du film, qui joue volontairement le grand méchant du film mais finalement pas vraiment, juste naïf. Il y a quelque chose d'un peu rafraîchissant et mine de rien plutôt bien vu dans l'arrivée de la "vrai monde" avec l'objectification immédiate de la femme (et pour une poupée c'est ironique) et la domination sans entraves des hommes. Mais pour moi ça s'effondre en fait dès que ça essaie de raconter une histoire, de construire un simili lore avec notamment l'irruption de ces deux personnages humains totalement inintéressants. On ne comprend d'ailleurs rien à la communication entre les deux mondes, pourquoi les dessins de la mère affecteraient cette Barbie en particulier notamment, tout ça ne fonctionne pas du tout. Et à partir de là je trouve le film très laborieux, peinant dans son ton, jamais véritablement absurde assumé, à la fantaisie un peu inégale, à l'humour parfois hors sujet (totalement halluciné devant cette micro vanne sur le Snyder Cut, ça m'a totalement sorti du film, ça n'a aucun sens impliquant que le Snyder Cut existe dans Barbieland mais pire, que Twitter et toute la discussion autour du truc aussi... vanne catastrophique que personne a semblé n'avoir compris dans ma salle).

Puis vient cette dernière partie, là encore gentiment absurde et amusante (mais jamais vraiment hilarante non plus) et le film me lâche totalement à base de grands discours féministes balancés tels quels dans les dialogues et surtout dans cet artifice de scénario que j'ai trouvé assez symptomatique de la binarité de l'époque où il suffit de prononcer une litanie de banalités sur le rôle de la femme pour "reprogrammer" ces dernières et les faire reprendre le contrôle d'elles mêmes.

Du coup le film paraît très superficiel et, forcément me direz-vous, totalement artificiel. J'ai eu vraiment du mal à m'y impliquer émotionnellement regardant ça d'assez loin, voyant plutôt un agencement d'idées et de concepts maladroitement raccordés entre eux. J'ai été assez surpris par la dernière réplique qui me semble vraiment osée pour le coup et assez brillante mais le film dans son ensemble est moyen, un peu mal construit, manquant de folie (la weird Barbie elle est nulle, ça aurait pu être bien marrant) et surtout il reste à la fin un petit goût d'hypocrisie où Mattel se gargarise d'avoir réalisé un film très moderne et très conscient de lui-même où l'entreprise se voit pour ce qu'elle est, une grosse machine capitaliste dont l'intérêt est uniquement le profit et pas très portée sur la parité parmi ses dirigeants mais en même temps, le film ne fait que la renforcer, que renflouer ses caisses de manière abondantes entre les recettes du film, les produits dérivés, les opérations commerciales et surtout la vente des poupées et accessoires qui va sans doute exploser... Là encore c'est quelque chose de très symptomatique de l'époque, une espèce d'auto-flagellation feinte pour mieux imposer son pouvoir.

J'ai pas passé un mauvais moment, le film est malgré tout plutôt sympathique et sincère et d'une certaine manière on ne peut que se réjouir de son immense succès, si ça peut encourager les studios US à parier sur des tentatives "originales" comme ça plutôt que sur des énième marvelleries ça ne peut être que positif (j'ai vu que le film Polly Pocket sera écrit et réalisé par Lena Dunham donc ça semble prendre cette direction "auteur" plutôt salutaire). Mais d'une part je pense que ça va mal vieillir et d'autre part, une fois qu'on enlève un peu les paillettes et le glaçage, il reste vraiment pas grand chose dessous.

3/6

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Dernière édition par Art Core le 01 Aoû 2023, 09:48, édité 1 fois.

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MessagePosté: 31 Juil 2023, 10:50 
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Y a aussi un film "pour adultes" sur Barney le dinosaure, piloté par Daniel Kaluuya et un film Hot Wheels produit par J.J. Abrams.

It does not make dream.

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