Forum de FilmDeCulte

Je l'ai vu il y a une vingtaine d'années. Ça a peut être mal vieilli.

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Tennis de Table Bordeaux

Le film est sorti en blu-ray ainsi que son suivant, Cherry 2000, pour les curieux.

J'ai peur que les jeunistes du forum trouvent déjà ça ringard et dépassé.

Si Gremlins II est "ce à quoi vont ressembler les années 90", on peut dire que ce Miracle Mile achève les années 80 en beauté, à la fois excentrique, onirique et crépusculaire, exprimant les dernières angoisses de guerre froide comme la fin d'un certain cinéma hollywoodien et d'une époque... Tangerine Dream revisitant presque d'ailleurs en mode mélancolique son thème de Risky business. Joe Dante crie au chef d’œuvre, et on a un peu l'impression d'ailleurs qu'il s'est mis lui même à la traine de ce film qui l'a probablement marqué avec son Matinee et sa Civil War, plus que Dr Folamour. Le début romantique évoque un peu Sam Raimi et même le Tsui Hark de Shangaï Blues, l'aspect Twilight Zone s'installant d'abord sur ce registre de divertissement avant de devenir vraiment flippant. On pense effectivement à After Hours pour le récit noctambule, mais le film annonce également Collatéral sur certains points, là aussi je ne serais pas étonné que Mann y ait pensé. De Jarnatt use parfaitement de son budget très modeste de 3,5 millions de dollars (tout se passe dans le même pâté de maison, dont l'architecture est exploité à fond) pour faire ressortir un authentique chaos dans les séquences de paniques finales, qui restent assez rares dans leur intensité... on monte crescendo dans le lyrique et une forme d'urgence du désespoir, le tout en temps réel. Je comprends qu'on puisse trouver le film daté, mais pour ma part il est profondément émouvant. Dans le genre culte maudit largement vanté ces dernières années et dont on a peur d'être déçu, le problème ne s'est pas posé pour moi cette fois.

Le début du film est splendide et le rend immédiatement attachant. Par la suite, je trouve ça un peu trop brouillon pour vraiment me convaincre, mais l'objet filmique est fascinant à regarder: on dirait en effet un mix d'AFTER HOURS, de Joe Dante, de Verhoeven, de CHUTE LIBRE...

Ce qui est troublant, c'est que le film est un tel mash-up de cette époque, de son visuel (ces décors angelenos nocturnes qui rappellent tant TERMINATOR, ce gratte-ciel qui fait penser à DIE HARD), et de son cast (le commissaire de ROBOCOP, Earl Boen, Jenette Goldstein... j'ai halluciné) que même en découvrant le film 30 ans plus tard on a l'impression de l'avoir toujours connu et toujours aimé. Proustien...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je rejoins le camp des déçus. Le couple n'est pas si sympathique que cela, et l'approche consistant à cacher à la fille la catastrophe permet un peu trop commodément au film d'abandonner toute la représentation (prémonitoire) du réveil du racisme aux USA (l'arc avec Wilson et la scène de la pompe à essence), qui est le plus intéressant dans le film, mais qui est mis sur le même plan que l'apocalypse elle-même (que le récit liquide, alors que cela aurait dû être un sous-texte pour travailler plus longtemps).

Et en plus c'est tout pompé sur le clip de "Dancing with Tears in My Eyes" d'Utravox (qui lui fout vraiment les jetons) , ainsi que celui de "This is Not a Love Song" de P.I.L (qui cadre le même building de la même manière).

Ah, Gontrand m'intéresse là, il faudra que je regarde ça.

Mélange réussi de comédie romantique, de film catastrophe , cette série B est injustement méconnue. Très gros flop au moment de sa sortie, ce film a ruiné la carrière cinématographique du réalisateur. Steve De Jarnatt avait écrit le scénario qui resta dans les placards durant des années car les studios refusaient que Jarnatt le réalise. Il finit par racheter son propre scénario pour avoir une liberté totale sur ce script. Cela aurait pu être une belle histoire à la Stallone avec Rocky. Il n'en fut rien.
Le réalisateur ayant les coudées franches, il ose le mixte des genres et se permet à partir de la 22 ème minutes du long métrage de faire un film en temps réel. On se fixe sur le protagoniste principal et on ne lâche plus durant les 60 minutes du décompte avant la supposée apocalypse nucléaire. Est la vérité ou le héros surréagit -il à un canular provoquant la panique parmi les gens qu'il croise ? Cette fuite aux conséquences parfois mortelles a t'elle une réelle utilité? Étant dans les pas du héros, les autres quidams rencontrés ne sont là que pour l'étude de caractère : quelles sont les réactions diverses quand on apprend que sa ville va être bombardée? Panique, fuite, essayer d'avertir et de sauver les personnes aimées, prendre un dernier repas ou alors des réactions bassement consommatrices à base de pillage, beuverie,drogue ou dernière baise avant la fin du monde? Le film s'ouvre et ferme intelligemment au même endroit mais je tairai la raison pour éviter de spoiler.
La qualité du film vient essentiellement de son scénario et de sa concision. 87 minutes. Pas une de plus. De Jarnatt ne parait pas un grand directeur d'acteurs. Le perosnnage principal est joué par le chevelu à cette époque Anthony Edouards ( le futur chauve Dr Greene dans Urgence ). On verra aussi durant le film quelques têtes aperçues en second voir troisième rôle dans d'autres films : Mykelti Williamson ( Bubba de Forrest Gump ), Mare Winningham (Turner et Hootch, Urgence), Earl Boen ( le psy de Terminator), Kurt Fuller, Edward Bunker ( le romancier), etc.
De même, l'aspect visuel du film fait très années 80.Sentiment renforcé par la musique de Tangerine Dream. On rêve peut être à tort de ce qu'en aurait fait un Zemeckis ou Dante ( d'ailleurs fan du film ). La force du film ne vient elle pas de son côté petit ?
Le long métrage pourtant présenté aux festivals de Sundance et Avoriaz passe totalement inaperçu à l'époque. Il était sorti trop tard. La guerre froide était finie. Le mur allait ou venait de tomber selon les endroits ou il sortait. L'angoisse d'un holocauste nucléaire n'était plus de mise. Le conflit Russo-Ukrainien remet cette peur d'actualité rendant à ce film sa force.

Une bonne découverte !