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MessagePosté: 30 Oct 2016, 14:53 
Amitabha ( Soumitra Chatterjee, pilier des films de Ray pendant 30 ans) est un scénariste de Calcutta en repérage dans une zone reculée de l'Inde pour écrire un scénario. On sent qu'il s'agît en fait d'un très vague projet d'écriture et qu'il bat un peu la campagne à la recherche de lui-même, un peu à la manière du personnage du dernier Giraudie tiens...
Sa voiture tombe en panne et ne peut être dépannée rapidement. Dans un garage où il poirote, il croise la route de Bimal Gupta, un riche planteur, un homme rond, affable, mais un peu collant et insinuant. Il invite le naufragé de la route à passer le week-end dans son domaine, le temps de la réparation. On sent qu'Amitabha, à la fois lunaire et sec, éprouve un profond sentiment d'agacement pour Gupta, qui a en effet des tics de nouveaux riches (passage brusque du bengali à l'anglais) et qui dans sa villa, exhibe sa superbe femme, Karuna (Madhabi Mukherjee, extraordinaire, encore meilleure que dans Charulata, dans un rôle et un style de jeu qui n'est pas sans évoquer ceux de Liv Ullmann chez Bergman) comme un signe extérieur de richesse, pour le plus grand malheur d'Amitabha.
Il s'agît en fait de son ancienne maîtresse, qu'il a rejetée alors qu'elle était étudiante et voulait échapper à un mariage arrangé, et qu'il n'avait jamais recontacté. Amitabha va essayer de profiter de la situation pour s'expliquer et la reconquérir.



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A quelqu'un qui ne connait pas Satjavit Ray mais qui voudrait le découvrir, je lui recommenderais ce film, extrêment bref (66 minutes dans le DVD) mais remarquable. Il concentre, dépouillées et taillées à l'os, les situations de ses principaux films, mais le contexte contemporain ( très proche de la dernière manière de Bergman, mais en meilleur, à la fois plus direct et plus féministe ) atténue l'impression d'exotisme qui biaise parfois la réception de Ray, et l'humanisme "marxiste" de Ray est ici converti en masochisme amoureux, cru mais avec classe (Ray aurait eu une liaison avec Mukherjee, et l'on peut supposer qu'ils jouent devant la caméra leur rupture, sans que le contrôle de la situation revienne forcément au réalisateur).
Le point fort du film est que le personnage du mari (façon Jean Yanne dans "que la bete meure", le film est assez chabrolien) est finalement moins antipathique que l'amant, quand celui-ci le cuisine sur ses domestiques (qu'il se plait à dessiner et encadrer dans son salon), sa fausseté est d'avouer trop vite qu'il noie son malaise devant le système de classe dans l'alcool, on sent qu'il est en porte-à-faux avec son milieu ; il ressemble beaucoup au Marahadjah du Salon de Musique, mais en contemporain, comme si la société fe consommation avait fini par faire passer la langueur suiicidaire de la noblesse vers la novelle bourgeoisie, sous une forme moins sylisée mais plus consciente d'elle-même. Il est possible que sa femme l'aime, car ils ont chacun quelque chose à oublier, alors que l'amant, qui retombe amoureux de sa maitresse, l'avait quant à lui visiblement complètement oubliée. Elle est en fait vexée par la violence de cet amour: la bourgeoisie est le royaume des morts dont elle peut parvenir à revenir, mais pour êre consommée par le désir de l'autre. Il y a une concurrence où se neutralisent le processus de transformation des formes d'aliénations économiques et politiques, qui est continu, mais sourd et intériorisé ; et la faiblesse devant la passion amoureuses, qui procède par disparitions et brusques retours déchirants. La mauvaise foi est située au point de recontre de ces deux défaites concurrentes, il y a une forme de sincérité et de force précaire mais objective dans leur séparation. Les personnages sont dans un beau "catch 22": si le scénariste voulait récupérer sa femme, il faudrait qu'il avoue que le bouregois est moins con qu'il en a l'air, et a techniquement "raison" de devenir alcoolique du fait de la séparation des classes, et admettre sa lâcheté politique, paradoxalement il a un meilleur argument pour la rejeter qu'à l'époque où elle le désirait. Par ailleurs il n'a rien à se faire pardonner, il oublie que "les torts étaient partagés" . Le bourgeois est plus tragique que l'intello "révolutionnaire": il détermine directement l'historicité de ce qu'il est incapable de juger (sa femme), dans la relativité se son cynisme, l'inconscient recèle non un refoulement mais une tragédie qui ne demande qu'à se déployer. Veulerie relative du mari: il nomme sa déchéance par une image juste. Au contraire l'oubli de l'amant (professionnel du cinéma, mais écrivain, que l'on devine philo-communiste) est une impuissance à convertir le réel en image, il suppose que le jugement politique devance son opinion, soit déjà achevé par d'autres. Il s'agît pour lui de reconnaitre ce jugement et non pas les hommes qui l'énoncent pris dans une situation donnée. Sumitra est quant-à-elle au-dessus de la lâcheté, elle revient de l'oubli, des morts, elle souhaite uniquement que son aliénation soit transformée en secret ireproductible: son regard épuise la parole de l'amant, la critique est non encore exposée, le fantasme la remplace. Mais je deviens un peu verbeux et prétentieux. Il est vrai que c'est sans doute le film le plus réflexif (ce n'est pas pour rien que le personnage central est un quasi-cinéaste), le plus masochiste (et le plus court) de Satyajit Ray.

La mise en scène est brillante: les champs-contrechamps qui pivotent aurour de la cigarette du mari lors de la scène du pic-nic. Un long plan séquence qui commence sur l'oeil de l'amant qui n'arrive pas à dormir, et finit par un travelling arrière à la grue qui le regarde en plongée pendant qu'il se relève, le tout dans une chambre de 4m2, un truc de fou (!!!). Et Madhabi Mukherje equi dénoue ses cheveux pendant qu'elle engueule Soumitra Chatterjee, et où on découvre qu'elle les a extrêmement longs et légèrement permanentés, et s'est fait une mèche devant un oeil comme Veronika Lake. Seigneur!

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6/6

Madhabi Mukherjee met vraiment le feu, prototype méconnu d'Elle de Verhoeven et des meilleurs Chabrol.

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MessagePosté: 13 Avr 2022, 21:41 
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Ahah la bonne critique de Gontrand qui cependant devient imbitable en plein milieu. Il le reconnaît lui-même.

Beaucoup aimé aussi, en effet ce film est absolument idéal pour qui veut découvrir Satyajit Ray. De mon côté ça doit être mon troisième donc je ne suis pas spécialiste mais j'adore la fausse simplicité de ses films, qui a certains moments s'intensifient dans un zoom qui dévoile un souvenir ou un désir que le personnage tente de réprimer, le tout avec une musique obsédante...

Ca fait très "recette" mais ça ne marche que dans la mesure où c'est utilisé comme climax d'une situation parfaitement dépliée dans sa complexité auparavant. Les mouvements de caméra sont aussi assez virtuoses et signifiants, d'une pureté à enseigner dans les écoles de cinéma. Le deuxième plan mis par Gontrand est époustouflant à ce titre, le travelling arrière créé trois échelles de plan différentes, marquées par une pause, et ainsi résume tout le film, la relation des trois personnages. Et ca commence par cet oeil du protagoniste enfermé dans le verre de son hôte, ivrogne qui veut le faire boire. Saisissant.

Dingue comme le film se fait sensuel à des décennies et des milliers de km de distance, surtout lorsqu'on connaît le conservatisme de la société indienne. L'actrice est juste incroyable.


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MessagePosté: 14 Avr 2022, 08:47 
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Satyajit Ray avait tout compris au cinéma. Un bon scénario de panne de voiture
1) arrive au scénariste lui-même
2) ne montre pas la voiture
3) peut marcher s'il est joué par Soumitra Chatterjee

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MessagePosté: 27 Juil 2022, 08:32 
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Belle découverte, d'autant que c'est court. C'est sur Arte en replay et en bien meilleure qualité que les captures de Gontrand pour les curieux.
Je vous ferai grâce de mon avis à deux balles, comment passer après Gontrand?

Baptiste a écrit:
Dingue comme le film se fait sensuel à des décennies et des milliers de km de distance, surtout lorsqu'on connaît le conservatisme de la société indienne. L'actrice est juste incroyable.
Grave, elle crève l'écran. Je vais tenter les autres Satyajit Ray juste pour elle.


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 09:07 
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Dans cette veine (comédie de moeurs, de genre et de classe contemporaine) mais sans Mukherjee (mais Sharmila Tagore, arrière petite-fille de, et Aparna Sen qui est la fille de Das Gupta, un autre real significatif) Des Jours et des nuits dans la forêt est sans doute le sommet.

Significatif le décalage entre le contenu de gauche du film, critique du système de caste, et le prestige familial des actrices, je crois que cela lui a été reproché de manière génerale en Inde, mais en même temps il peut être critique sans avoir la possibilité d'échapper aux structures de la société qu'il décrit.

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MessagePosté: 29 Juil 2022, 09:01 
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Très beau en effet. D'une simplicité "ligne claire" assez bouleversante dans la narration. Trois personnages, une poignée de scènes et c'est tout rien de plus. La critique de Gontrand est intéressante sur le rapport de classe (avant qu'il ne se perde totalement en chemin) qui ne m'avais pas vraiment frappé. J'ai aimé aussi à quel point le film est loin d'un quelconque folklore indien. A part sur la question de la relation homme/femme plus compliquée qu'en occident, le film pourrait être américain (il débute d'ailleurs comme le parfait film noir, le héros, écrivain, en panne dans la station service). J'ai un peu tiqué sur la fin que je n'ai pas comprise avec cette histoire de somnifères (elle vient à la gare juste pour lui demander de lui rendre les somnifères), est-ce qu'il y a là une espèce de pulsion suicidaire implicite ? J'ai trouvé ça étrange et un peu frustrant. Mais c'est rien. Vraiment très bien, très élégant dans la mise en scène, l'actrice est à se damner et ça dure que 66mn.

5/6

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MessagePosté: 29 Juil 2022, 11:13 
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Avis positif d'Art Core ? 1h10 ? Fille indienne trop belle ?

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MessagePosté: 29 Juil 2022, 11:55 
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Pour la fin je crois qu'elle veut tout simplement humilier la posture de sauveur du scénariste en lui imposant un chantage au suicide sans passer par la phase des retrouvailles qu'elle simule au début. C'est une metteuse en scène. Après est-ce vraiment son désir ? C'est le mystère du personnage. En tout cas le scénariste ne parviendra jamais à évaluer l'étendue de la blessure qu'il lui a infligée (ce qu'il confond peut-être avec le fait de renouer).
La fin rejoue aussi sur un mode ironique (là c'est un vrai couple avec un enfant, ici in faux couple et le conformisme bourgeois remplace le préjuge religieux des deux côtés) celle de la Déesse, plus fermée, dont le sens sociologique est plus direct (plus Ray va devenir moderne plus ses fins vont être ouvertes, avec les freeze de Charulata ou la dilution du couple central dans le contre-jour de Tonnerres Lointains)

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 29 Juil 2022, 19:49, édité 3 fois.

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MessagePosté: 29 Juil 2022, 14:50 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Avis positif d'Art Core ? 1h10 ? Fille indienne trop belle ?

Banco.

Je t'ai laissé le dire of course.

Je vais le mater aussi. Dispo jusqu'au 30/11/2022.


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MessagePosté: 29 Juil 2022, 19:34 
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Ah bah dites le si vous vous carrez les avis de Gontrand et moi dans le cul :mrgreen:


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MessagePosté: 30 Aoû 2022, 21:40 
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Art Core (et les autres) ont tout dit. C'était mon premier Satyajit Ray et j'ai été séduit.

Je m'attendais à la ligne claire scénaristique décrite par Art. C'est épuré, à l'os. Pas bouleversant mais ça marche totalement. Le mec (sorte de Vincent Elbaz du sous-continent indien) en fait un peu des caisses mais la fille est super.

Là où le film m'a vraiment surpris en tout cas, c'est dans sa mise en scène, bien plus sophistiquée que ce que j'imaginais. Ray est obsédé par son travelling, souvent dans l'axe de la caméra, et l'utilise pour des blocking étonnamment variés et signifiants. Grosse leçon de mise en scène.

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MessagePosté: 08 Mai 2023, 19:52 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Satyajit Ray avait tout compris au cinéma. Un bon scénario de panne de voiture
1) arrive au scénariste lui-même
2) ne montre pas la voiture
3) peut marcher s'il est joué par Soumitra Chatterjee


C'est plus clair que le texte du début et très juste, notamment le premier et deuxième point (panne de voiture qui arrive au scénariste, comment faire un film méta en loucedé).
Marrant que tu mentionnes les champs contrechamps, je me disais en voyant le film que Ray n'y recourait jamais, mais c'est vrai qu'il en utilise au moment de la scène de la pause, puis du pique-nique où ensuite il fait un champ contrechamps fois trois la cigarette/les lunettes de soleil/le protagoniste.
Le talent de Ray, finalement, c'est sa manière qu'il a de jeter des pierres, qui fond des ronds dans l'eau de la fiction psychologique. C'est génial de richesse, dans un dispositif très minimaliste. Donc oui s'opère un renversement, entre le cinéaste et le bourgeois, pas forcément parvenu, mais constitué : l'un est présenté comme un prédateur, pour qui tout est matériau, l'autre comme un personnage de nouvelle, qu'il sait qu'il peut être mangé à la sauce de l'auteur de fiction. Au milieu trône la femme, qui décide de se venger froidement. C'est un retournement de la romcom (oui, en la croisant par hasard, le protagoniste prend la rencontre pour un coup du destin, son ego lui fait tenter un coup de poker scénaristique et romantique) d'une rare richesse dialectique.
Particulièrement intéressant aussi, sans parler indien ou je ne sais quel dialecte (Gontrand dit bengali, il y a tout un truc sur le rapport entre bengali et les autres qui me passe au dessus de la tête, ne connaissant pas le contexte ni les langues), la manière dont l'anglais vient parasiter le discours, et surtout arrive quand il s'agit de parler de tous les concepts modernes, frustration (le mot est utilisé je crois), stress (le mot n'est pas utilisé), phrases toutes faites, je ne les ai pas notées. On n'y connaît rien mais on pressent le discours sur la classe (la caste), l'ethnie au sein de gens d'une même nationalité, beaucoup plus subtil ou complexe que ce à quoi on a droit aujourd'hui.


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MessagePosté: 08 Mai 2023, 19:59 
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Le bengali c'est une langue minoritaire en Inde, parlée au Nord-Est (Bengale-Occidental Calcutta) mais commune avec le Bengladesh - état voisin, et à l'époque de beaucoup de ses films, uni au Pakistan avant de basculer dans une guerre fratricide terrible. Calcutta a aussi la réputation d'être une ville plus prospère et plus à gauche que la moyenne de l'Inde (zone de la rébellion naxalite par exemple) et ça transparait dans son propos (je me souviens en avoir parlé vers 2011 à des jeunes indiens, jeunes docteurs en biolo environnementale dans la trentaine venant de je ne sais plus où, sympa mais ne se prenant pas non plus pour de la merde, un peu l'univers des Jours et des Nuits dans la Forêt, respectueux envers lui, mais disant aussi sur un ton mi-figue mi-raisin his cinema is so Calcuttean you know et dissertant ensuite entre eux sur ce concept). L'image de la ville fait un peu penser à celle de Bologne en Italie (ou Gand en Flandre à une autre échelle) j'ai l'impression.
À ma connaissance S. Ray n'a fait qu'un seul film en hindi et hors du Bengale-Occidentale (les très bons Joueurs d'Echecs), mais tourné du point de vue des élites musulmanes de Lucknow donc d'une autre minorité.

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MessagePosté: 08 Mai 2023, 20:25 
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Merci pour cet éclairage.
Cela dit, je vois le film, le personnage du responsable de plantation semble considérer qu'il n'est pas bengali et insiste beaucoup dessus. Peut-être qu'il l'est, et s'identifie au personnage principal, ce qui explique son invitation, ce qui semble l'hypothèse la plus valable (pour un spectateur qui découvre le film sans rien connaître du contexte historique, mais j'avoue que je ne comprends pas s'ils sont liés par une ethnicité ou pas). Plus tard, il va parler du système de caste mis en place depuis 150 ans par les anglais. En bref, il y a des subtilités du film que je ne comprends pas, ne connaissant rien au pays.
Par ailleurs, le premier champ-contrechamp entre les ex-amants se voit perturbé par un cortège de véhicules militaires, ou qui y ressemble, je ne sais pas si c'est un commentaire sur un contexte propre à la région et à l'époque également (sans doute, ça l'est).


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MessagePosté: 08 Mai 2023, 20:28 
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Je ne l'avais pas remarqué mais c'est significatif, un peu comme un bourgeois lyonnais qui essayerait de créer une proximité avec un mec d'Argenteuil pris en stop en disant qu'il vient en fait de Saint-Etienne et sait ce que c'est d'être dévisagé, ou un gantois qui dit à un Wallon après l'avoir battu à une partie de snooker et en lorgnant sur sa meuf qu'il vient en fait de Louvain et qu'il est un Loner comme toi mais tout le temps (se méfier, prévoir un casque de fortune avec les casseroles de la cuisine et un tesson de bouteille)

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