Qui-Gon Jinn a écrit:
Ce que je retiens avant tout, c'est le plaisir de la lecture. Évidemment je suis un vendu donc faut pas m'écouter, mais la jouissance vient du fait de juste entendre Bob nous parler dans notre lit avant de dormir. Que ce soit dans certaines tournures, ou bien juste dans la précision des références et le name-dropping de trucs abscons ("Lorsqu'Optimus affronte le Fallen..."), ou encore les blagounettes (la liste décroissantes des menaces dans les Bay 1996-2003 qui se termine par "Il faut arrêter un trafiquant d'ecstasy"), le tout saupoudré de citations qui n'ont rien à faire là mais qui sont géniales genre "Devise de la famille Witwicky"). Bref, c'est du petit lait, surtout que le bouquin reste néanmoins sérieux, c'est pas un ouvrage ironique à la François Forestier.
Cette remarque sur le forme me va droit au coeur. J'avais vraiment vocation à faire un ouvrage pointu mais accessible, précis dans le jargon mais digeste.
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Après l'analyse en elle-même commence bien, tout ce qui a trait à l'esthétique ça fonctionne, mais comme JulienLepers je suis moins convaincu par certains moments qui pointent ce qui sont finalement des généralités de pas mal de blockbusters (le sacrifice, etc.).
Pour le coup, le sacrifice, c'est un des rares thèmes que lui-même cite en interview.
Ensuite, même si certaines figures peuvent apparaître comme des poncifs généraux du genre, il reste intéressant de voir que lui gravite particulièrement vers ce type de tropes. Qu'est-ce que ça dit de ce qu'il veut raconter? Et surtout, c'est la spécificité et la récurrence accrue de certains détails qui est révélatrice (tout le trip de substitution, par exemple, la notion de prendre la place d'un autre, quand tu sais qu'il est adopté, c'est quand même pas innocent).
Citation:
Les inter-chapitres sont cool, même si certaines des "analyses de séquence" sont à deux doigts de la paraphrase
Comme j'ai privilégié l'analyse technique à la branlette, il y a beaucoup de description oui mais c'est pour déconstruire son découpage.
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mais les petites vignettes informatives sont sympa. J'ai bien aimé par exemple le truc sur ses pubs ou bien sur les imitateurs de Bay. En fait je crois que j'aurais aimé 20% d'analyse en moins et 20% de secrets de fabrication en plus.
A part ça quelques défauts où je pense que l'éditeur aurait dû te recadrer. Ça manque d'une présentation générale, d'une filmographie, qu'on puisse se remettre les films en tête. Ceux que je connais par cœur (THE ROCK, ARMAGEDDON...) y a pas de souci, mais dès qu'on passe à PAIN & GAIN (toujours cité par son titre français "No Pain No Gain" alors que "The Rock" garde son titre US plutôt qu'être appelé "Rock") je suis perdu: on me parle de Daniel Lugo ou chépas qui et je sais même pas de quel acteur il s'agit. Bref, il eut fallu sans doute davantage de passages purement biographiques et contextuels, limite revenir plus en détail sur la genèse des films comme tu sais si bien le faire.
Et sinon petit carton rouge sur la quasi-non-mention des chef opérateurs ou même des scénaristes. Le seul qui est évoqué et qui a même droit à une page sur lui est bien sûr... Aaron Sorkin #autocaricature. Bref, en tant que scénariste toi-même t'aurais dû faire la petite dédicace et rappeler leur existence, tout tenant de la "politique des (h)auteurs" que tu sois.
Je reconnais le tort de l'absence de la filmo. J'y avais pensé et puis l'éditeur n'a rien demandé donc je me suis dit que c'était pas indispensable. Mais sinon, pour ces trois points, la réponse sera la même : ça n'entrait pas en compte dans le projet du livre. L'axe choisi consistait à répondre à la question de ce qui anime Bay, de ce en quoi il croit, les coulisses ne m'intéressent que dans ce qu'elles peuvent dire des motivations, des intentions de Bay sur tel ou tel film, dont les autres membres de l'équipe importent peu, si je puis dire, tout comme ce qui relèverait du trivia IMDb sur le tournage. Je n'en ai gardé que lorsque cela informait sur l'humain et sur la démarche de réalisateur (genre le coup du chèque perso pour l'explosion de
Bad Boys, par exemple).
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Mais en tout cas ça reste super cool à lire, presque trop cool, c'est trop "nous" quoi, impossible à juger. Mais on sent un ton finement dosé, c'est analytique mais pas relou, sérieux mais fun... Beaucoup de plaisir face à cet objet unique.
Merci mon finaliste sûr.