Forum de FilmDeCulte

Aww fuck... j'avais pas vu le spoiler

Pourtant j'ai relu plusieurs fois le message

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

Mais pourquoi t'as pas demandé ?

EDIT : je viens de voir ton MP. Je suis une merde.

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Vas-y debrief là ! Les absents ont toujours tort gna gna gna

Ça on le savait déjà.

J'encourage les avis (mais mettez ce qu'il faut en balises spoiler).

Et j'encourage ceux qui n'ont pas vu le film à ne pas lire les spoilers.

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Argh, ça va être dur ça. Mais même pour toi Bob, debrief de la soirée.

C'est un film qui joue beaucoup sur les révélations distillées graduellement donc préservez-vous, vraiment.


Oh j'ai pas grand chose à dire mais ok.

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Du coup qui vous stalkait ?

Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les vrais de vrais qui ont fait le déplacement. Votre simple présence aurait suffit à me toucher, surtout au vu des annulations qui ont plu depuis le début de la semaine et notamment hier.

Parce que c'est comme ça que commence la soirée, à attendre après l'heure prévue du RDV, pour voir si tous ceux qui avaient répondu présents à l'appel allaient bien venir. Et j'ai eu droit à tout : j'ai le Covid/je suis malade (c'est pas le Covid)/je veux pas chopper le Covid/j'ai un RDV/j'ai trop de taf/j'ai un imprévu et last but not least, le toujours très agréable "merde c'est aujourd'hui le 7?".

Mais bon.

Tu fais vite ton deuil, y a déjà une vingtaine de personnes qui sont venus pour toi, des amis, des pas amis, des gens du forum, des gens de Twitter, la famille et la mif, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des gens avec qui tu taffes, des gens qui avaient lu le script, des gens qui ne savaient rien du film...en fait, c'était génial comme panel pour une première projection. J'aurais préféré laisser la primeur à mon équipe mais it wasn't meant to be.

Là, c'était une petite avant-première privée, avec un film techniquement pas encore définitivement terminé (il reste une journée d'étalonnage pour quelques rectifs qui tiennent du détail de méga-pinailleur, il est fini à 99,8%), dans une salle modeste au cul du loup et quelque part, c'était finalement pas plus mal. C'était intime.

Presque trop.
Après quelques mots sur scène, je me suis assis au fond et, le film étant à dessein encore moins une Comédie™ que Les Baloches, il était péniblement difficile de jauger son appréciation par ce public de 27 personnes, dispersé au large de la centaine de place de la salle.
C'est pourquoi j'étais anxieux d'avoir les réactions de chacun à l'issue de la projection et je n'ai pas été déçu.

Je n'entends pas par là que j'ai été couvert de louanges mais que les retours étaient comme je les espérais : riches, précis, variés, ils reflétaient la densité que j'ai voulu donner au film. Rien n'était vague, it got people talking. Et ça c'est super cool.

On est partis prendre un verre/bouffer dans une brasserie avec la pire caïpirinha et du monde et des frites claquées mais je savais que j'allais me nourrir autrement, m'enivrer par un autre biais.
j'étais avide de la moindre question. Untel me disait "pardon j'ai une question chiante" ou "j'ai une question mais technique" mais je n'étais que trop réjoui de pouvoir enfin parler du film, dans le détail, qu'il soit trivial ou vital, de pouvoir évoquer tout ce que j'ai voulu dire, toutes mes références, de pouvoir le disséquer. De pouvoir enfin le partager.

J'ai hâte de pouvoir le montrer à ceux qui ne l'ont pas vu et j'ai hâte de continuer le débat ici (je réitère : je compte vraiment sur ceux qui vont poster un avis de bien cacher les spoilers et sur ceux qui vont lire ces avis de se préserver).

Merci encore, cher forum.

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Je vous épargne l'éternel laïus "Je ne peux pas juger ce film" mais pourtant c'est vrai... je ne peux pas juger ce film. Car je connais Bob comme ma poche, car j'avais lu le scénario, car je partage certaines de ses références, car il m'avait raconté les coulisses... Bref, trop de proximité pour pouvoir juger objectivement ce film particulièrement dense. Je vais cependant essayer de faire un avis SANS SPOILERS car ce Forum est peuplé de nazebroques faibles qui auraient cliqué. Ça va donc rester vague mais on pourra rentrer dans les nuts and bolts du film quand tout le monde l'aura vu.

La mise en scène est en béton armé. Dès les deux premiers plans, avec ce plan hommage inconscient à SKYFALL puis ce moyen dans l'autre axe avec la petite avancée qui va bien, on sent une mise en image réfléchie, maîtrisée, où chaque plan est là car il a du sens (et/ou qu'il pète). Le Freak s'est fait plaisir, c'est joliment éclairé, généreux, avec des effets variés et cool: j'ai recensé une tentative de oner à la Spielberg, une lentille fendue bien voyante, un plan débullé qui tue, un walk and talk sorkinien qui culmine devant un mur qui change de couleur sans raison juste parce que... c'est beau. Bref, une vraie maîtrise dans la mise en scène à tous points de vue. Quasiment jamais (voir même jamais) l'impression d'un compromis tiède pour aller vite (sauf peut-être dans les plans du banc ? Plus basiques)

Si l'univers du film a quelque chose d'un peu éculé (éternelle histoires de célibs qui boivent des boissons colorés dans des bars trop newyorkais pour être parisiens), ça ne fait qu'accentuer le contraste avec un récit qui est tout sauf facile. Sur le même sujet, on aurait pu pondre une comédie tellement fonctionnelle et basique, et au lieu de ça Bob nous gratifie d'un authentique film-cerveau. C'est d'une densité folle: dans les dialogues, dans les thématiques, dans la correspondance fond/forme... Et ça va super vite. Je défie quiconque de pouvoir tout saisir à la première vision. Même moi (moi!!), y a un moment où mon cerveau a fini par déconnecter tant le processeur n'arrivait plus à suivre.

L'atout, c'est que le film est super facile à regarder, il passe en un éclair, et t'as aussitôt envie de le revoir. Le mauvais côté c'est que peut-être, mais j'en sais rien, certains pourront être largués. Pour vous donner une idée, c'est un film où le pitch même, le point de départ, est un truc qu'il faut essayer de deviner ou de saisir en passant. Exigeant mais stimulant. En tous cas je trouve l'idée centrale du script absolument géniale et jouissive, c'est le genre de truc théorique qui me parle à 1000%, et c'est ça qui fait clairement sortir le film du lot.

La corollaire négative de cette approche "film-cerveau", c'est que ça manque peut-être un peu d'air. Tout s'enchaîne, les répliques, les plans, les idées, et parfois le spectateur - et le film - aimeraient respirer. Le jeu d'acteur est bon mais on sent quand même qu'ils butent contre les limites du timing ou des intonations imposées par Bob. Lequel Bob nous a raconté qu'en ralentissant le rythme ça cassait tout, donc j'imagine qu'il avait pas le choix.

Cependant, comme pour compenser tout ça, le film s'offre un épilogue enthousiasmant et prenant, porté par une super musique. La B.O. est vraiment top. Mais c'est presque trop, ça cartonne tellement à la fin qu'on a l'impression de se faire "braquer" l'émotion. Mais c'était sans doute nécessaire pour extirper le spectateur du marasme théorique pour aller vers la lumière. Et ça va je pense absolument défoncer en projection, auprès d'un vrai public, car on sort du film avec la banane (bon, j'y étais également rentré avec la banane, dès les "Boum... boum..." du début, mais moi je compte pas).

Bref, je trouve ça vraiment hyper bien, divertissant, maîtrisé, et surtout totalement représentatif de son auteur. Chapeau bas.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bave aux lèvres. Je verrai la version 100% de ce film à 1000%.

Tellement hâte de le voir!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

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Bordel ça donne envie de le voir !