Forum de FilmDeCulte

Vu les 4 premiers épisodes de la nouvelle saison d'Atlanta et c'est toujours aussi lourd. Notamment le premier et le quatrième qui, paradoxalement, sont des loners, indépendants du récit principal et sans les personnages de la série. Mais toujours cette manière ultra intelligente de parler de la question raciale aux Etats-Unis, de ses contradictions, de sa complexité qui ne saurait se résoudre à une vision manichénne basique. C'est drôle c'est fun, c'est très bien réalisé. Je trouve que l'épisode 2 et 3 poussent un peu trop la bizarrerie jusqu'à frôler l'artificialité (le simili remake de Midsommar, bof). Mais c'est le très haut du panier.

A ce titre là le dernier épisode est une petite merveille, assez troublante d'ailleurs parce que prenant presque partie pour le blanc de l'histoire face une population noire inéduquée et débile. Mais c'est plus simplement pour démonter des mécanismes d'oppression qui se répètent d'une époque à une autre. Jusqu'à une fin absolument brillante où le rapport esclaves/esclavagistes se retrouve inversé. Pour une série majoritairement faite des artistes racisées une telle hauteur de vue fait plaisir (et je serai pas étonné que ça fasse polémique parmi la communauté noire américaine prête à sauter sur tout ce qui bouge et qui est particulièrement visée ici).

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CroqAnimement votre

Je confirme, Tokyo Vice c'est nul.
Je n'ai vu que les 2 premiers épisodes et je ne pense pas aller plus loin.
Les promesses ne sont absolument pas tenues (le journalisme au Japon c'est la même chose qu'ailleurs en fait, l'enquête "histoire vraie" à l'air banale).
En ce qui concerne la "transposition dans un nouveau monde", rien n'est fait pour rendre l'approche intéressante. Les 20 plus gros clichés auxquels on pense en rapport au Japon sont tous là dans les deux premiers episodes (les femmes soumises qui servent du thé, les yakusas les plus bateaux du monde, salarymen, katanas, on n'échappe à rien).
Du coup il ne reste pas grand chose pour détourner l'attention d'Ansel Egort et son perso un peu tendu (sa superiorité morale d'américain contre ces foutus journalistes jap corrompus). Le fait qu'il soit lui même aussi victime de racisme est à la rigueur intéressant mais ça reste en arrière plan et puis bon il est difficile de s'attacher au personnage tant on a envie de baffer Egort.

Top of the Lake, saison 2
Le fait que je l'ai vu avant Tokyo Vice n'a certainement pas aidé. Ici chaque personnage est instantanément complexe et fascinant (le "méchant" est excellent), on est avec Robin quand elle traverse ses galères de femme dans des milieux d'hommes (même si au bout d'un moment la mule est bien chargée) et surtout l'enquête est traitée avec nuance, on ne juge pas les personnages pour leur implication dans cette salle histoire. Chacun y vient par un angle qui lui est propre, qui a un sens. Pas de gros clichés, de méchants machiaveliques conceptuels ou quoi. La réalisation d'ailleurs est aussi très classe, avec cette science de faire durer certains plans pour y faire surgir de la surprise quand on s'y attends le moins.
Je n'ai pas vu beaucoup de choses de Campion, mais Top of the Lake est ce que je préfère d'elle pour l'instant (Mieux que The Power of the Dog je trouve.)
Le dessus tu panier!

Bon et sinon il y a Better Call Saul et Barry qui reprennent là, et une nouvelle série de David Simon.

Le pilote de Tokyo Vice c'est du Mann donc mise en scène au sommet, comment c'est bossé dans chaque détail, attention ça se critique pas comme ça.
Après j'ai maté deux autres épisodes (pas réalisé par le mec de Shang-Chi encore) et c'est plus du Mann, Ansel Elgort est en effet relou et je vais m'arrêter là.

Sinon on m'a conseillé Severance surtout réalisée par Ben Stiller et cette série est un peu poseuse mais bien faites, la musique et le générique sont top, le thème c'est des employés de bureau qui se font poser une puce qui sépare leur mémoire au boulot de leur mémoire d'individus, comme deux consciences séparées, c'est à voir après le suspense de fin de la première saison est bien fait mais frustrant...

Dommage les trois derniers sont assez nazes. Je trouve la série assez énervante quand elle prétend traiter "de face" la problématique raciale. Ca se veut très fin, très peu manichéen mais la série se croit plus maline qu'elle ne l'est vraiment. L'épisode horrible avec le designer de mode raciste est vraiment nul, totalement à la ramasse. L'épisode "loner" sur la nounou de Trinidad & Tobago est vaguement mignon mais grossier (et pas du tout "relatable" à part pour les grands bourgeois new yorkais). Et là un épisode stoner à Amsterdam qui surprend grâce à un caméo inattendu mais qui globalement est très poussif. Encore une fois la série joue sur une bizarrerie un peu flottante mais ça ne crée pas grand chose...

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CroqAnimement votre

Vanity Fair a fait le point sur l'avenir (tristement télévisuel) de STAR WARS.

La série ANDOR avec Diego Luna arrive à la fin de l'été. Elle suivra la "radicalisation" de Cassian Andor et en parallèle l'ascension de Mon Mothma. C'est Tony Gilroy qui s'en occupe.
La nouvelle saison du MANDALORIAN arrive fin 2022.
Puis il y aura AHSOKA avec Rosario Dawson.
Et enfin THE ACOLYTE (avec Amandla Stenberg ?), un "mystery thriller" showrunné par Leslye Headland, qui au moins a l'originalité de se dérouler 100 ans avec l'époque Skywalker.
Ils évoquent aussi un truc à la Amblin dans le monde post-ROTJ conçu par Jon Watts.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Plus un point sur les films (Kennedy prend bien soin d'éviter le mot "trilogie") :
-la production plus avancée du film de Waititi (malgré ses tonnes d'autres projets en parallèle) par rapport au Rogue Squadron de Jenkins
-le projet de Feige reste vague pour le moment
-la trilogie de Johnson est repoussée aux calendes grecques à cause des suites de Knives Out chez Netflix

Je n'avais pas été beaucoup plus convaincu par la deuxième saison de l'anthologie Love, Death + Robots mais la troisième vient de sortir et deux courts en particulier m'intriguaient : un réalisé par Fincher et l'autre par Alberto Mielgo, déjà responsable du plastiquement superbe (mais narrativement vide et vain) The Witness sur la saison 1 et directeur artistique sur Into the Spider-Verse (et vainqueur de l'Oscar du Meilleur Court d'Animation) y a genre 2 ans.

BAD TRAVELLING (David Fincher)

Un crabe géant aborde un navire de pêcheurs de requins et défonce tout le monde.

Bien que ce soit de meilleure tenue que la moyenne de la série, ça reste un peu décevant au vu du pedigree impliqué (Andrew Kevin Walker au scénario). C'est joli (Fincher connaît les limites du photoréalisme et de l'uncanny valley et n'abuse pas non plus de la caméra numérique et baigne ça dans une ambiance lugubre) et noir (tant formellement, avec ce gore sans concessions, mais aussi dans le fond, sur ce que ça raconte de l'humain) mais ça pisse pas très loin non plus, la faute notamment à une précipitation dans la narration qui ne permet pas de s’appesantir sur quoi que ce soit.
En un sens, c'est Fincher qui exorcise l'expérience Alien 3 en le refaisant sur un format de 20 minutes.


JIBARO (Alberto Mielgo)

Bon, je vais pas y aller par quatre chemins, c'est sans doute le film le plus puissant que j'ai vu cette année. Et depuis longtemps.
Cette fois, ce n'est pas uniquement beau d'un point de vue esthétique (incroyable que tout soit animé exclusivement à la main, sans performance-capture ni rotoscopie), c'est d'une folie furieuse dans la réa. Un cauchemar fiévreux qui trouve la poésie dans la rage, un ballet de mouvements erratiques enivrant les sens et le tout au service d'une histoire à l'écriture économique remarquable et d'un propos vieux comme le monde mais incarné comme jamais, sur la violence de l'homme et la puissance de la nature.
C'est sincèrement un des courts les plus fous que j'ai vu de ma vie.


Pas encore maté les autres de la saison du coup.

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J'ai prévu de mater les deux justement. Alberto Mieglo a un talent fou (Oscar du court cette année).

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CroqAnimement votre

A peu près les mêmes avis que FF sur les deux.

Bad Travelling dure quand même 20 minutes, et pourtant je trouve qu'il va trop vite, et qu'il manque d'un truc à la fin. A se demander si ça pourrait pas faire un long métrage pour une fois. Sinon c'est très beau, très sale, et j'adore tout le "jeu" mis en place par le mec autour du vote.

Jibaro est visuellement dingue, je ne comprends pas comment on peut humainement arriver à un tel résultat, à quel point c'est une vision du réalisateur et/ou des artistes VFX. Ça me dépasse totalement.

Du coup, j'ai regardé Jibaro.
C'est vrai que c'est techniquement impressionnant, mais j'ai juste trouvé ça bruyant et relou, pour le coup.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Pareil

Je viens de le voir et grosse claque. Voilà la différence entre une démo technique ou une cinématique de jeu vidéo et un vrai film, la mise en scène, le montage c'est quand même assez phénoménal. C'est violent et totalement romantique à la fois. En effet on a du mal à comprendre comment ça peut être de l'animation, comment le mec il a pu storyboarder chaque plan tant on a le sentiment d'un montage parfois quasiment hasardeux de plans de coupes ou d'inserts. Très impressionnant, le film a réussi à sincèrement m'émouvoir dans sa dernière partie (et le long plan de danse du perso masculin c'est wouah). Petit bijou.

Je conseille aussi son court qui a gagné l'Oscar, très différent mais excellent également (mais le mec a refusé de le vendre à Arte ) : https://www.youtube.com/watch?v=RW-0nMPksfg

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CroqAnimement votre

Tiens, c'est marrant, en regardant le truc, je m'étais dit : Art Core va kiffer.

Bingo.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'y connais rien, mais c'est clair que ça peut pas être de l'animation pure à la mano. C'est quand même de la rotoscopie, alors que j'aurais juré de la performance capture et j'imagine que tout le montage est fait en video brute avant de démarrer l'animation.

Ca reste impressionnant et j'ai trouvé cette analyse qui décortique tous les effets, deudtens c'est pour toi :
https://youtu.be/WfvvgWThkf8

Bof, le mec ne fait que des suppositions, et ce qu'il dit sur le framerate n'a absolument aucun sens, je sais même pas par où commencer pour expliquer que c'est n'importe quoi. Et c'est moins une question de framerate que de shutter angle et de motion blur.