Art Core a écrit:
Station Eleven de Emiliy St John Mandel
Pas vraiment de la SF, plutôt de l'anticipation post apocalyptique. Enorme bestseller dont j'ai découvert l'existence à la faveur d'un tweet en passant et si je me méfie toujours des gros succès d'édition j'ai eu envie de le tenter pour les vacances. Les premières pages m'ont fait un peu peur (style un peu faiblard notamment) mais rapidement je me suis laissé prendre par le truc et le côté "page turner" implacable et jouissif a fait que je l'ai terminé en trois jours. La narration est vraiment maline jonglant avec plusieurs époques (pré et post apocalyptique) et l'auteur s'amuse à connecter ensemble peu à peu tous les personnages d'une scène inaugurale au présage funeste. Le côté survival est très réussi, le bouquin a une approche réaliste vraiment flippante (j'ai pas mal pensé au
Contagion de Soderbergh) et encore une fois ça se lit tout seul. C'est pas un bouquin génial ou définitif cependant, il y a un léger côté Young Adult pas terrible mais c'est négligeable. Là où à chaque fois que je lis un bouquin j'imagine le film, ici j'arrêtais pas d'imaginer l'excellente série que ça pourrait donner. Un truc avec un feel à la
The leftovers, le côte postapo/survival en plus. Bref je conseille quand même, c'est super efficace et j'espère secrètement que l'auteure écrive la suite.
Après avoir lu quelques critiques dithyrambiques, je me suis maté l'adaptation en série par HBO, et j'ai trouvé ça un peu nul.
Ça commence pas mal en fait, avec un premier épisode pré-post apo un peu classique mais qui fini sur une note inattendue (les trois survivants un peu random, dans un appart huppé de Chicago au bord du lac).
La suite de la série fait des aller-retours (un épisode chaque) entre une trame qui se passe 20 ans dans le futur et des épisodes apparemment isolés où on revit l’arrivée de l'épidémie à travers différents personnages.
Je trouve la "mythologie" qui est censé relier tous ces personnages naze en fait. Cette histoire de bande dessinée mythique, ça marche pas du tout! On sent que ça essai de raconter quelque chose sur la création artistique mais la vision de l' "art" qui nous est donnée est clichée (théâtre = Shakespeare, une bd ou un astronaute regarde dans le vide), et les thèmes généralement liés au genre (la place de l'individu au sein d'un groupe) ne sont pas vraiment traités de manière originale non plus. On nous tease avec des infectés, mais on n'en fait rien non plus.
J'aime bien Mackenzie Davis mais son personnage n'est pas très intéressant, d'ailleurs il n'y a pas un qui ne soit pas juste un archétype.
L’épisode 5 dans l’aéroport est sympa, mais à part celui la et le premier, le reste ne m'a pas passionné.
Je vais m’arrêter à l’épisode 6 je crois.
Les comparaisons avec
The Leftovers sont abusées.